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L’IA : révolution ou véritable danger ? (partie 1/2)
information fournie par DT Expert 14/04/2021 à 09:48

A l'heure où l'IA (Intelligence Artificielle) est au cœur de la compétition économique, « célébrer les bienfaits ou dénoncer les méfaits de l'automatisation sous ses formes les plus diverses est l'une des occupations favorites du monde des médias. » (Encyclopédie Universelle).

Le célèbre astrophysicien Stephen Hawking a affirmé que l'intelligence artificielle pourrait être la pire erreur de l'humanité. Selon ses dires, les machines intelligentes se développeraient à un tel rythme qu'elles pourraient supplanter les humains. Cette affirmation tranche avec le climat d'excitation qui règne en ce moment chez les spécialistes.

L'IA (intelligence artificielle) est-elle IA (incroyablement autonome) ?

L'idée de l'intelligence artificielle semble émerger dans les années 1950 lorsque Alan Turing se demande si une machine peut « penser ». Dans l'article « Computing Machinery and Intelligence », Turing propose un test d'intelligence artificielle, le fameux test de Turing qui cherche à savoir quand une machine deviendrait « consciente ». Ces prémices de l'intelligence artificielle ont d'ailleurs permis de décoder les messages allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

Ensuite lancée par les universités, la course au développement de l'intelligence artificielle est dorénavant rejointe par les gouvernements et les entreprises telles qu'IBM ou les GAFAM.

L'IA, une adaptation nécessaire

Selon la loi d'Amara, « nous avons tendance à surestimer l'incidence d'une nouvelle technologie à court terme et à la sous-estimer à long terme ».

En effet, depuis quelques années, ses perspectives à long terme sont sans aucun doute sous-estimées. De nombreux chercheurs pensaient que l'intelligence artificielle ne modifierait que les métiers manuels, il n'en est rien aujourd'hui : des secteurs comme les transports, la banque ou la santé seront et sont déjà impactés. La quatrième révolution industrielle, que nous serions en train de vivre, bouleverse les activités économiques ainsi que le monde du travail et plus largement la société toute entière.

Vladimir Poutine, conscient de la puissance de l'IA, a déclaré en septembre 2017 que pour lui « l'intelligence artificielle est l'avenir non seulement de la Russie, mais de toute l'humanité […] Celui qui deviendra le leader dans ce domaine sera le maître du monde ».

L'IA, plus intelligente que l'homme ?

Dans les années 1980, IBM a développé un « super-ordinateur » capable de jouer aux échecs qui était appelé Deep Blue. Aujourd'hui, un ordinateur peut calculer en moyenne 8 millions de positions par seconde ; cet ordinateur en évaluait jusqu'à 200 millions par seconde, soit 25 fois plus. Avec de telles prouesses, Deep Blue a permis à IBM de battre Garry Kasparov en 1997 alors qu'il était le champion du monde d'échecs. Cette victoire fut un véritable exploit quand nous savons que le jeu comprend 10120 (soit 10 puissance 120) combinaisons différentes.

Les progrès de l'intelligence artificielle sont rendus possibles grâce à la puissance des calculs que la machine peut supporter, aux algorithmes associés, à la donnée et aux méthodes d'apprentissage. En termes d'apprentissage, l'approche appelée « Deep Learning » a permis à l'IA d'accroître ses performances de manière exponentielle.

Cette méthode est une déclinaison du classique « Machine Learning » utilisée par Deep Blue. Elle s'appuie sur un réseau de neurones artificiels s'inspirant du cerveau humain dont le principe est de soumettre des quantités de données substantielles à la machine afin qu'elle détecte des modèles récurrents. Selon une étude d'Edimbourg, l'unique limite de cette méthode est la puissance de calcul de l'ordinateur ; en effet, plus elle est importante, plus la machine est performante.

L'IA, plus intelligente que l'homme ?

L'IA, plus intelligente que l'homme ?

Avec cette méthode d'apprentissage et le répertoire de plus de 30 millions de coups joués par des professionnels, Google DeepMind a développé un logiciel capable de jouer au jeu de go nommé AlphaGo. En 2016, ce logiciel a rencontré le meilleur joueur de go, Lee Sedol. Pour cette compétition, un million de dollars était en jeu en cas de victoire.

Après cinq jours de compétition, AlphaGo remporte le tournoi. La fédération coréenne de go a décerné au logiciel un titre honorifique afin de reconnaitre le niveau d'excellence atteint par le programme. Avec 10170 (soit 10 puissance 170) configurations possibles, de tels progrès n'étaient pas attendus avant de nombreuses années.

Les ordinateurs semblent être suffisamment puissants pour supporter le développement de l'IA. Aujourd'hui, l'amélioration de cette intelligence passe principalement par la donnée, elle est en effet primordiale : l'accumulation d'expérience permet l'efficacité de la machine.

Les Etats-Unis et la Chine : les protagonistes

GAFAM : cet acronyme est le symbole même de la réussite des Etats-Unis dans le développement de l'IA. Ces entreprises ont bâti leur puissance et leur richesse sur l'essor de l'internet en standardisant des logiciels ainsi que des moteurs de recherche qui sont utilisés par le plus grand nombre. Leur but est de devenir les premiers fournisseurs d'IA. Pour cela, les GAFAM investissent en masse dans la recherche et l'innovation. A titre d'exemple, en 2017, Amazon a consacré plus de 16 milliards de dollars dans la R&D.

De plus, la Silicon Valley attire les spécialistes du monde entier par la présence de ces mastodontes et des 12.000 à 15.000 start-ups spécialisées dans l'IA. Selon la Commission européenne, près de 240.000 européens travaillaient dans la Silicon Valley en 2017.

De surcroît, les grands groupes américains n'hésitent pas à racheter de façon quasi-systématique toute entreprise innovante en intelligence artificielle pour renforcer leur propre capacité et concrétiser leur monopole. Enfin, les Etats-Unis disposent de centres de recherche et d'innovation d'excellence tel que le MIT.

Face au leader incontesté de l'IA, la Chine fait figure de concurrent. Pékin veut faire de son pays le nouveau leader mondial de l'IA à l'horizon 2030. Pour rattraper les États-Unis, les autorités chinoises auraient déjà investi pas moins de 70 milliards de dollars et souhaitent continuer dans ce sens.

La Chine peut compter sur les BHATX (Baidu, Huawei, Alibaba, Tencent, Xiaomi) qui n'ont rien à envier à leurs semblables américaines. Fort de leurs 750 millions d'utilisateurs, les autorités chinoises n'hésitent pas à mettre à disposition leurs données.

Cependant, la Chine fait face à plusieurs obstacles. Elle doit réduire sa dépendance aux processeurs ultra performants américains. Par conséquent, la Chine cherche à acquérir des entreprises américaines ou européennes spécialisées dans ce domaine.

De plus, la Chine fait face à une fuite des cerveaux vers les Etats-Unis pour ses salaires attractifs. L'empire du milieu doit donc attirer des talents et former des ingénieurs en masse. Le gouvernement a spécialement créé une université à Tianjin capable de former les futurs spécialistes de l'IA alors que les autorités offrent à ses ressortissants expatriés des salaires équivalents à ceux qu'ils pourraient percevoir dans la Silicon Valley.

L'Europe, spectateur de l'essor de l'IA ?

Une étude réalisée par McKinsey démontre que l'Europe est en retard dans l'investissement privé en IA. Alors que les entreprises européennes ont investi entre 2,4 et 3,2 milliards d'euros en 2016, l'Asie investissait entre 6,5 à 9,7 milliards d'euros et l'Amérique du Nord entre 12,1 et 18,6 milliards d'euros. Le manque de capitaux entraîne la perte de nombreuses entreprises de pointe rachetées par les grands groupes internationaux. En 2016, Deepmind, l'entreprise britannique pionnière dans l'IA qui a permis par la suite de battre le champion d'échec, a été rachetée par Google pour 500 millions de dollars et Kuka, une entreprise robotique allemande, a été rachetée par le chinois Midea pour 4,5 milliards de dollars.

Bons nombres d'internautes sont conscients que leur empreinte numérique est utilisée à des fins commerciales. Cependant, les développeurs étrangers d'IA les utilisent parfois à leur insu pour développer l'IA de demain. En Europe, l'utilisation des données est réglementée ce qui induit un retard de développement dans l'IA. Par exemple, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) freine la France dans l'exploitation de ces données.

Bien que la France dispose de laboratoires (CNRS, INRIA …) et d'entreprises spécialisés (Thales, Orange, Atos…), le peu de chercheurs formés en France s'expatrient vers les centres de recherches de grands groupes (Facebook, Google, Samsung, IBM…). Face à l'attractivité des Etats-Unis, un environnement plus propice pour les jeunes chercheurs doit donc être instauré.

Pour cela, la France qui dispose de formations de très hauts niveaux, doit développer davantage de cursus spécialisés en IA. Les seules formations d'excellence ne permettent pas le « passage à l'échelle » nécessaire pour devenir un véritable acteur majeur.

La France souhaite donc investir dans l'IA et plus particulièrement dans la recherche et développement. Cependant, ces financements massifs pourraient n'être avantageux que pour les mastodontes de l'IA capables de racheter presque toute entreprise ou technologies prometteuses. C'est pourquoi le Sénat dénonce aujourd'hui la politique de concurrence qui interdit aux meilleures entreprises européennes de s'allier afin de créer un monopole européen.

Alors que l'intelligence artificielle est impliquée depuis des années au sein de l'entreprise, elle est maintenant présente dans les domaines les plus variés : la finance, la santé ou la défense.

Réalisé par Marc Dagher
Article initialement publié sur DT Expert

2 commentaires

  • 14 avril 13:26

    Article bizarre : on commence par dire que c'est peut-être une catastrophe et on finit sur l'anthième progressiste :"Allons-y gaiement" .. sans avoir dit pourquoi il n'y aurait pas de gigantesques problèmes.


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