
La bourse Euronext est photographiée dans le quartier d'affaires de La Défense
par Diana Mandia
Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, pénalisées par la hausse des rendements obligataires dans un contexte d'inquiétude concernant la politique budgétaire de pays comme la France, secouée par la perspective d'une nouvelle crise politique dès la semaine prochaine.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,70% à 7.654,25 points. À Francfort, le Dax a reculé de 2,21% et à Londres, le FTSE 100 a perdu 0,87%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini en baisse de 1,36%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 1,41% et le Stoxx 600 a reculé 1,47%.
Le rendement des obligations d'Etat françaises à 30 ans a touché mardi son plus haut niveau en plus de 16 ans, poussé par des inquiétudes budgétaires, alors qu'un vote de confiance prévu le 8 septembre prochain à l'Assemblée nationale sur la question de la lutte contre l'endettement du pourrait faire tomber le gouvernement du Premier ministre François Bayrou.
La cheffe de file des députés Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a par ailleurs réaffirmé mardi que son parti ne voterait pas la confiance au Premier ministre, appelant en outre à une dissolution "ultra rapide" pour rebattre le jeu politique.
La nervosité concernant la politique française s'ajoute aux doutes sur l'augmentation de la dette publique dans d'autres pays européens comme l'Allemagne, où les obligations à long terme ont également subi des pressions à la vente, les marchés s'attendant à ce que les plans d'investissement de Berlin, ainsi que les augmentations des dépenses de défense de la zone euro, fassent grimper les niveaux d'endettement.
"La politique européenne est revenue sur le devant de la scène, avec une inquiétude croissante concernant l'impasse sur les efforts visant à réduire l'endettement public en France et les mesures prises par les dirigeants européens pour soutenir la sécurité de l'Ukraine à la suite d'un accord de paix", a déclaré Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS GWM.
Dans la zone euro, l'inflation s'est en outre accélérée de façon inattendue en août, dépassant légèrement l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui renforce les arguments en faveur d'un statu quo sur les taux d'intérêt.
La décision d'une cour d'appel américaine selon laquelle que la plupart des droits de douane imposés par Donald Trump sont illégaux, bien qu'elle les ait maintenus en vigueur jusqu'à la mi-octobre pour permettre un éventuel recours, ajoute à l'incertitude.
VALEURS
A Paris, les actions Kering et LVMH ont progressé mardi à la Bourse de Paris de 3,8% et 1,8% respectivement, alors que HSBC a relevé sa recommandation de "conserver" à "acheter" sur les deux valeurs, l'intermédiaire disant voir "la lumière au bout du tunnel" pour le secteur du luxe.
Ailleurs en Europe, Nestlé a reculé de 0,74% après avoir annoncé lundi la nomination de Philipp Navratil au poste de directeur général à la suite du départ immédiat de Laurent Freixe, remercié pour avoir enfreint un code de conduite professionnelle.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,18%, le Standard & Poor's 500 de 1,50% et le Nasdaq Composite de 1,91%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Outre l'inflation dans la zone euro, les investisseurs ont appris que le déficit du budget de l'Etat français s'était établi à 142,0 milliards d'euros fin juillet, selon les données publiées mardi par le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Aux Etats-Unis, l'activité manufacturière américaine s'est pour sa part contractée pour le sixième mois consécutif en août, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) publiée mardi.
TAUX
La séance a été marquée par la hausse des rendements obligataires européens à plus long terme : celui des obligations britanniques à 30 ans a atteint mardi son plus haut niveau depuis 1998, tandis que son homologue français a touché un pic de plus de 16 ans et l'Allemand a évolué à un record depuis 2011.
Le rendement du Bund allemand à dix ans pour sa part pris près de 4 points de base à 2,7867% et celui à 30 ans a fini sur une hausse de 5,8 points de base à 4,508%.
En France, le rendement de l'OAT à dix ans a pris 5,3 points de base à 3,5897% et celui de l'obligation à 30 ans a fini sur une hausse de 5,8 points de base à 4,508%.
Le rendement des Treasuries sont également en hausse mardi dans un contexte de doutes sur l'indépendance de la Fed et la politique commercial américaine. Le rendement de l'obligation à dix ans avance de 4,7 points de base à 4,2731%. Le deux ans prend 2,6 points de base à 3,6495%.
CHANGES
Le dollar gagne 0,48% face à un panier de devises de référence après avoir touché lundi son plus bas niveau depuis le 28 juillet.
L'euro cède pour sa part 0,45% à 1,1656 dollar.
PÉTROLE
La poursuite de l'offensive russe en Ukraine alimente les inquiétudes sur l'approvisionnement en brut et font grimper les prix du pétrole.
Le Brent prend 1,1% à 68,89 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 2,08% à 65,34 dollars.
MÉTAUX
L'or, considéré comme une protection fiable contre les troubles géopolitiques et économiques, a atteint mardi un nouveau sommet, dépassant les 3.500 dollars l'once, alors que la faiblesse du dollar et la perspective d'une baisse ce mois-ci des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) continuent de stimuler l'attrait pour le métal jaune.
Il ressort à 3.512 dollars l'once à l'heure de la clôture des Bourses en Europe.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)
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