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L'économie mondiale montre les premiers signes d'un choc brutal
information fournie par Reuters 24/03/2020 à 17:05

(Crédits photo : Rawpixel -  )

(Crédits photo : Rawpixel - )

* L'impact du coronavirus commence à se lire dans les statistiques

* Les indices PMI reflètent une chute brutale de l'activité

* L'Asie, l'Europe et les USA violemment touchés

* Les banques centrales et les Etats doivent restaurer la confiance

par Leigh Thomas et Marius Zaharia

PARIS/HONG KONG, 24 mars (Reuters) - De l'Australie aux Etats-Unis en passant par le Japon et l'Europe, l'activité économique a subi en mars un coup de frein sans précédent en raison des multiples mesures de confinement adoptées pour tenter de contenir la pandémie de coronavirus, montrent mardi les premiers résultats des enquêtes d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats.

"L'épidémie de coronavirus représente un choc externe majeur pour les perspectives macroéconomiques, comparable à une catastrophe naturelle de grande ampleur", résument les analystes du BlackRock Investment Institute dans une note.

Dans les 19 pays de la zone euro, les plans de confinement de la population, la fermeture de la majeure partie des magasins comme des restaurants et la mise à l'arrêt de nombreuses entreprises ont fait s'effondrer l'activité du secteur privé.

L'indice PMI composite, qui regroupe l'industrie manufacturière et les services et est considéré comme un indicateur avancé fiable de la croissance économique de la région, a ainsi chuté à 31,4 contre 51,6 en février. Une baisse encore plus spectaculaire qu'anticipé puisque les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 38,8.

Jamais cet indicateur n'avait enregistré un recul aussi marqué depuis le lancement des enquêtes d'IHS Markit en 1998.

En France, l'indice PMI des services, le secteur le plus important du pays par son poids économique, est tombé à 29, du jamais vu, contre 52,5 en février. Et les reculs sont à peine moins marqués en Allemagne et au Royaume-Uni.

"Prises dans leur ensemble, ces baisses suggèrent que le produit intérieur brut (PIB) s'effondre à un rythme annualisé approchant un niveau à deux chiffres", souligne Eliot Kerr, économiste d'IHS Markit.

Aux Etats-Unis, l'indice PMI composite a lui aussi atteint un plus bas record à 40,5 contre 49,6 en février. L'enquête a été menée entre les 12 et le 23 mars. Or depuis la semaine dernière, 18 Etats du pays représentant près de la moitié de sa population ont émis des consignes de confinement et ordonné aux entreprises "non-essentielles" de baisser le rideau.

UNE RÉCESSION MONDIALE DIFFICILE À EMPÊCHER

Au Japon, les enquêtes PMI montrent une contraction record de l'activité dans les services et la plus forte baisse de celle de l'industrie depuis dix ans. Une évolution qui suggère une contraction de près de 4% de la troisième économie mondiale cette année, estime Marcel Theliant, économiste de Capital Economics, sans même prendre en compte l'impact du report de Jeux olympiques, confirmé ce mardi.

Face à cette dégradation des perspectives, les banques centrales ont annoncé presque quotidiennement depuis deux semaines des interventions massives visant à empêcher un gel du système bancaire, qui risquerait de transformer le choc économique en crise systémique.

Lundi, la Réserve fédérale américaine a par exemple présenté un plan visant à soutenir le marché des obligations d'entreprise et à garantir des prêts directs aux PME, en promettant d'acheter des titres sur les marchés "autant que nécessaire".

Pour autant, certains analystes jugent que même illimité, l'assouplissement monétaire ne peut pas tout et que les mesures budgétaires sont indispensables. Une opinion manifestement partagée par beaucoup d'investisseurs puisque les Bourses repartaient de l'avant mardi grâce aux espoirs d'un accord au Congrès américain sur un vaste plan de relance qui pourrait représenter quelque 2.000 milliards de dollars.

Côté européen, les ministres des Finances de la zone euro devaient débattre dans la journée des propositions de la Commission européenne pour déclencher l'intervention du Mécanisme européen de stabilité (MES), dont les capacités atteignent 410 milliards d'euros.

Reste qu'il est peu probable désormais que l'économie mondiale échappe à la récession globale prédite par le Fonds monétaire international (FMI). Une issue que les indicateurs économiques devraient progressivement confirmer au cours des jours et des semaines à venir.

Aux Etats-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage, le baromètre le plus régulier de la santé du marché du travail, sont ainsi attendues à près d'un million pour la semaine au 21 mars, près de quatre fois le chiffre de la semaine précédente. Les chiffres du département du Travail sont attendus jeudi.

Voir aussi:

* Résultats détaillés des enquêtes PMI en Europe

* ANALYSE-Le coronavirus plonge la politique monétaire dans une nouvelle ère

(Avec Lucia Mutikani, version française Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

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