Une vue générale du Capitole américain
L’année 2025 sera marquée par la résistance de l’économie américaine et la persistance de l’inflation des services dans le monde, estime ABN Amro IS qui juge par ailleurs limités les risques financiers pesant sur la France.
L’économie américaine demeure à l’épreuve des hausses de taux, soutenue par un écart de productivité important avec le reste du monde, concentré d’abord dans le secteur informatique et lié probablement aux premiers impacts de l’intelligence artificielle, explique la banque.
La principale inconnue demeure celle de la politique que mettra en place Donald Trump, "dont les buts peuvent apparaitre contradictoires et qui s’appuie sur ses menaces tarifaires comme outils de négociation", résume Christophe Boucher, directeur des investissements pour ABN Amro IS.
La majorité dont le président américain dispose à la Chambre des représentants demeure fragile et Donald Trump pourrait donc prendre les mesures les plus importantes, sur l’immigration, les baisses d’impôts, la dérégulation et les droits de douane, au cours des deux premières années de son terme, ajoute le responsable.
A l’incertitude politique américaine s’ajoute l’incertitude sur l’activité, ce alors que l’industrie demeure en profonde contraction, tandis que le secteur tertiaire continue de croître dans les pays développés.
"Les banques centrales arrivent à la limite de ce que les hausses de taux peuvent accomplir. L’industrie, très capitalistique et financée par la dette, est bien plus sensible aux hausses de taux que les services", résume Christophe Boucher.
Or, c’est précisément dans les services que l’inflation demeure persistante - les prix des biens stagnent, voire s’érodent - et vouloir contrôler cette inflation pourrait aggraver la récession dans le secteur industriel.
"Lorsque les prix des biens durables se stabiliseront, voire rebondiront, il est envisageable que l’inflation reparte de nouveau à la hausse", ajoute le stratégiste qui s’attend à une pause dans les baisses de taux en 2025.
La banque estime par ailleurs que les risques sur la France sont contenus.
"Certes, une prime de risque existe sur les actifs français, mais les marchés resteront calmes tant que le taux d’intérêt sur la dette demeurera contenu", résume Christophe Boucher.
"Même si les budgets sont simplement reconduits l’année prochaine, cela mènera mécaniquement à une réduction du déficit grâce à l’inflation."
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Augustin Turpin)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer