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L'eau : "un enjeu majeur de santé et un secteur porteur en bourse "
information fournie par Boursorama 25/03/2019 à 16:35

Le 22 mars dernier avait lieu la journée mondiale de l’eau. L’occasion de braquer les projecteurs sur une ressource essentielle pour la vie et dont l’approvisionnement est limité; (Crédit Pixabay)

Le 22 mars dernier avait lieu la journée mondiale de l’eau. L’occasion de braquer les projecteurs sur une ressource essentielle pour la vie et dont l’approvisionnement est limité; (Crédit Pixabay)

Le 22 mars dernier avait lieu la journée mondiale de l'eau. L'occasion de braquer les projecteurs sur une ressource essentielle pour la vie et dont l'approvisionnement est limité, et ce d'autant plus que les défis mondiaux tels que l'urbanisation, la croissance démographique et le changement climatique exercent une pression de plus en plus forte sur les ressources existantes en eau. Comment répondre à ces multiples défis ? Pionnier de l'approche thématique, la société de gestion Pictet AM a lancé dès le début des années 2000, un fonds d'investissement consacré au secteur de l'or bleu, et dont l'encours dépasse les 5 milliards d'euros.

Boursorama : pourquoi investir dans le secteur de l'eau ?

Louis Veilleux (co-Gérant du fonds Pictet Water Fund) : L'eau est un enjeu de santé majeur :  plus de 2 millions de personnes meurent chaque année après avoir consommé de l'eau non potable. Selon l'OMS, 2,3 milliards de personnes n'ont aujourd'hui pas accès à des services d'assainissement de base et 4,5 milliards manquent de services d'assainissement gérés de manière sûre.

Un enjeu de santé d'autant plus stratégique que sous l'effet de la croissance économique et de l'urbanisation, la demande en eau augmentera de 80% dans les villes d'ici à 2050, tandis que 233 millions de personnes dans 130 des plus grandes villes du monde pourraient faire face à des déficits en eaux de surface » explique Louis Veilleux, l'un des trois gérants du fonds Pictet Water Fund. Or « aux taux d'investissement actuels, 1,4 milliard de personnes n'auront toujours pas accès à des services d'assainissement en 2050 » selon l'ONU et l'OCDE. Afin de garantir l'accès universel à l'eau potable et aux services sanitaires de base, l'OCDE estime qu'il faut investir environ 1000 milliards de dollars chaque année jusqu'en 2030, contre 600 milliards actuellement.

Dans ce contexte, les mégatendances que sont l'urbanisation, la croissance démographique et le changement climatique nécessitent de lourds investissements de la part du secteur privé pour moderniser les infrastructures vieillissantes, garantir l'assainissement et l'approvisionnement en eau potable. C'est pour cette raison que les sociétés privées jouent un rôle de plus en plus important dans la gestion de la chaîne de valeur de l'eau, ce qui peut créer des opportunités d'investissement à long terme » explique Louis Veilleux.

Boursorama : quels sont les principaux sous-secteurs dans lesquels vous investissez ?

Louis Veilleux : « Notre stratégie investit dans tous les secteurs de l'industrie mondiale de l'eau en mettant l'accent en particulier sur l'approvisionnement en eau, les technologies de l'eau et les services environnementaux ».

Nous décelons 3 grandes familles qui répondent de différentes manières à ces défis :
Le premier segment dans lequel nous investissons est le « water supply », en français,  le service d'approvisionnement d'eau. C'est le cas notamment de société comme Véolia environnement ou Suez. On notera que beaucoup d'entreprises œuvrant dans ce secteur sont en situation de monopole, mais que leur capital est détenu majoritairement par le secteur privé. C'est le cas d'entreprises comme American Water Works, United utilities, ou encore Severn Trent Water, entreprise britannique de gestion de l'eau qui fait partie du FTSE100.  Ce segment représente environ 35% du portefeuille.

Le second segment représenté dans le fonds Pictet Water fund est les services environnementaux : ce sont des entreprises d'ingénierie qui sont impliquées dans les projets en amont mais aussi en aval, avec l'activité de traitement de déchets dans la mesure où cette étape fait partie intégrante du cycle de l'eau. Parmi les sociétés présentes en portefeuille, nous détenons une ligne sur Waste management et Republic Services qui sont spécialisés dans le traitement et le recyclage des déchets. Ce segment représente environ 10% du fonds.

La troisième grande famille dans laquelle le fonds Pictet Water est présent est celui de la technologie liée à l'eau. Pour faire simple, ces sociétés fournissent les technologies nécessaires aux municipalités pour qu'elle gèrent elles même leur réseau et contrôle la qualité de l'eau.  Par exemple, nous sommes actionnaires de Danaher, un conglomérat américain spécialiste des systèmes de contrôle de la qualité des eaux qui connait une croissance phénoménale suite à l'augmentation de la réglementation de la qualité de l'eau au niveau global. Cette croissance organique se traduit aussi par une croissance du bénéfice par action à deux chiffres. De par son profil à forte croissance, le fonds est exposé à hauteur de 55% à ce segment.

Boursorama : quelle est la taille de l'univers éligible et combien de valeurs détenez-vous  en portefeuille ?

Louis Veilleux : Dans le monde 870 valeurs ont une activité qui touche de près ou de loin le secteur de l'eau.  L'équipe de gestion réduit l'univers éligibles à 360 valeurs en investissant dans des sociétés qui réalisent au moins 20% de leur chiffre d'affaires dans le secteur de l'eau. Sur la base d'une approche « bottom-up », le gérant va sélectionner des entreprises ayant un profil défensif associé à une croissance de qualité avec des avantages concurrentiels indéniables. Au final, le fonds de Pictet AM Water est assez concentré, avec 54 valeurs détenues en portefeuille, pour une durée de détention de détention de portefeuille allant de 5 à 10 ans.

Boursorama : quelle est la répartition géographique de votre portefeuille ?

Louis Veilleux : l'exposition géographique du fonds est la résultante de note approche « bottom-up ». 58% du fonds est actuellement exposé à l'Amérique du nord, 28% en Europe, 11% aux marchés émergents et 2% au Japon. A noter également que la Chine via le lancement de son Plan 13-5 sur la construction d'installations de traitement et de récupération des eaux usées, présente beaucoup d'opportunités. Ce plan quinquennal prévoit un investissement total de 564,4 milliards de Rmb (84 milliards USD) pour la construction d'installations de traitement et de récupération des eaux usées au cours de la 13ème période de 5 ans. (2016 à 2020).

Boursorama : quels sont les derniers mouvements du portefeuille ?

Louis Veilleux : L'équipe de gestion a connu des changements à l'été 2018 et nous en avons profité pour passer en revue la composition du portefeuille afin d'y réaliser des arbitrages. L'occasion pour la nouvelle équipe de faire entrer de nouveaux titres en portefeuille. La position prise fin 2018 dans le conglomérat industriel Donaldson a été renforcée en ce début d'année 2019. En effet, cette société est le leader de l'industrie des filtres via son propre produit, PowerCore. Nous avons également ajouté à des positions telles que Ecolab, leader mondial dans les solutions de gestion de l'eau. Pour leurs clients industriels, Ecolab utilise une politique novatrice de prix se basant sur la quantité d'eau qu'elle aura contribué à sauver à ses clients.

Propos recueillis par FL (redaction@boursorama.fr)

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