(AOF) - En nette hausse ce matin, dans le sillage de résultats solides au troisième trimestre, Société Générale perd désormais 3,02%, à 53,33 euros. Certains investisseurs ont été déçus face à l'absence de programme de rachat d'actions malgré l'excédent de capital de la banque. Le programme de rachat d'actions de 1 milliard d'euros dévoilé fin juillet a été finalisé le 14 octobre. "Le ratio de fonds propres durs (CET1) était solide à 13,7%, contre un objectif de 13,%, et il est donc quelque peu décevant qu'il n'y ait aucune nouvelle information concernant les distribution", regrette Jefferies.
"Mais il est clair que la direction reste attachée à un objectif de 13% pour le ratio CET1, ce qui implique des distributions plus importantes lors de la publication des résultats annuels," ajoute le broker.
Le net repli de l'action Société Générale est également à mettre en perspective de son presque doublement depuis le début de l'année.
Des résultats de qualité
Entre juillet et septembre, le bénéfice net part du groupe a progressé de 11,3%, à 1,52 milliard d'euros, dépassant de plus de 200 millions le profit attendu par les analystes.
A périmètre et change constants, le produit net bancaire a augmenté de 3,8%, à 6,655 milliards d'euros. Sur la même base, les frais de gestion ont reculé de 0,5%, à 4,06 milliards d'euros, ressortant sous le consensus s'élevant à 4,14 milliards d'euros. Le coefficient d'exploitation est tombé à 61%, contre 63,3% un an auparavant. Cet indicateur d'efficacité opérationnelle dans le secteur est ressorti à 63,3% sur 9 mois, soit moins que l'objectif 2025 d'un coefficient inférieur à 65%.
" Les résultats de SG ont dépassé le consensus, avec une maîtrise des coûts qui, selon nous, constitue un élément positif à retenir ", explique RBC. " Au niveau des divisions et du bénéfice net, toutes les activités ont dépassé les prévisions de plus de 6 % ", souligne de son côté Jefferies.
La banque de détail en France, dont les résultats sont regroupés dans la même division que les métiers d'assurances et de banque privée, s'est distinguée. Son bénéfice net a bondi de 16,4%, à périmètre constants, à 439 millions d'euros sur la période. Hors cessions, la marge nette d'intérêt a augmenté de 4,7%, à 1,07 milliard d'euros.
BoursoBank a atteint environ 8,3 millions de clients au troisième trimestre après avoir recruté 400 000 nouveaux clients sur cette période.
Jefferies se dit déçu de la performance du courtage actions, dont les revenus ont reculé de 6,7%, à 824 millions d'euros. Société Générale a mis en cause un effet de base lié à la comptabilisation de réserves pour marge différée au troisième trimestre 2024 et d'une moindre volatilité. Les banques américaines se sont particulièrement distinguées dans ce métier sur la période.
Indicateur surveillé par les marchés, la rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) de la Société Générale s'affiche à 10,7% de juillet à septembre. Sur 9 mois, elle ressort à 10,5%, supérieure à la cible fixée pour l'année 2025, qui est d'environ 9%.
Le ratio de fonds propres durs a progressé de 0,2 point sur le trimestre 13,7%, dépassant légèrement le consensus de 13,6%.
Société Générale en avance sur ses objectifs 2025
"Nous poursuivons l'exécution disciplinée de notre feuille de route stratégique en maintenant une position de capital solide, une stricte maîtrise de nos coûts et une gestion prudente des risques", a déclaré le directeur général de la banque de la Défense, Slawomir Krupa.
Au terme des 9 premiers mois de l'année, "nous confirmons que nous sommes bien au-dessus de nos objectifs pour 2025," a précisé le dirigeant lors de la conférence téléphonique avec les analystes.
La concurrente de BNP Paribas et Crédit Agricole cible un ROTE (rentabilité des fonds propres tangibles) en hausse, à environ 9%, sachant qu'il est ressorti à 10,5% à fin septembre. Les revenus sont anticipés en progression de plus de 3% et le coût du risque entre 25 à 30 points de base des encours de crédit à la clientèle.
"Le fait que SG n'ait pas annoncé de programme de rachat d'actions lors de la publication des résultats du troisième trimestre pourrait en décevoir certains, mais comme le ratio CET 1 a continué d'augmenter et que SG a réitéré son objectif en matière de capital, il pourrait s'agir uniquement d'une question de timing," explique RBC. Pour Jefferies, des rachats d'actions auraient un effet relutif significatif en raison de décote de 20 % de Société Générale par rapport à sa valeur nette comptable au troisième trimestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Banque née en 1864, l’un des 1ers groupes européens de services financiers ;
- Produit net bancaire de 26,8 Mds€ réalisé par la banque de détail, la banque privée et l’assurance en France –marques Société générale et Boursorama, la banque de détail, les services financiers et de mobilité à l’international et par la banque de grande clientèle et solutions investisseurs ;
- Ambition : une banque robuste, à l'avant-garde des transformations positives et durables, à 100 % digitalisée ;
- Forte présence des salariés (9,84 % et 14,94 % des droits de vote) dans le capital, avec un conseil de 15 administrateurs présidé par Lorenzo Bini Smaghi, Slawomir Krupa étant directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires réorganisée par une direction resserrée :
- performance de l’utilisation du capital : croissance des encours pondérés limitée à 1 % par an -hors Boursorama et ALD,
- poursuite des économies de coûts (680 M€ d’ici fin 2026) via l’efficience IT, la simplification de l’organisation et la proximité des métiers favorisant les ventes croisées,
- renforcement des positions fortes : réseau français, Boursobank, positions mondiales dans la mobilité (location de voiture Ayvens), les métiers actions (joint-venture avec Bernstein pour l’analyse ou avec Brookield pour la dette privée),
- innovation ancrée dans l'ADN du groupe, au service :
- d’une banque data driven via l’intelligence artificielle (+ 200 M€ de création de valeur annuelle via les données et l’IA), le cloud « 2nde génération », également réparti entre le privé et le public,
- de la création de modèles d’affaires -Shine pour les clients particuliers, Forge pour les obligations digitales, Arquant pour les cryptomonnaies… ;
- Stratégie environnementale visant le rang de n° 1 mondial de la finance durable en 2025 :
- projet « ESG by Design » d’intégration des critères dans tous les métiers,
- engagement de 500 Mds€ de contribution à la finance durable entre 2025 et 2030,
- fonds d’investissement pour la transition énergétique d’un montant de 1 Md€,
- partenariat avec la BEI de débouclage de 8 Mds€ pour financer les éoliennes ;
- Bilan solide avec un ratio CET 1 de 13,3 % % et un ratio de couverture des liquidités de 156 %.
Défis
- Evolution de l’actif net par action de 70 €, à comparer au cours de Bourse et du coût du risque, fortement diminué à 23 points de base au 1 er trimestre, notamment en banque de détail en France ;
- Réalisation d’un retour de capital additionnel élevé au 2 nd semestre ;
- Attente des investisseurs d’un relèvement du programme de rachat d’actions ;
- Après un 1 er trimestre de hausse de 10,2 % des revenus et de 69 % du résultat opérationnel, objectifs 2025 inchangés : ratio CET1 à 13%, coût du risque entre 25 et 30 points de base, hausse des revenus de + 3 %, coefficient d’exploitation inférieur à 66 % ;
- Dividende 2024 de 1,09 €, programme de rachat d’actions de 872 M€, avec engagement d’un taux de distribution global de 50 % réparti également entre dividendes et rachats d’actions.

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer