par Crispian Balmer
ROME, 14 janvier (Reuters) - Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, semble vouloir prendre son temps pour résoudre la crise politique déclenchée par la défection de l'un des alliés de sa coalition, en pleine crise sanitaire.
Matteo Renzi, lui-même ancien chef du gouvernement, a annoncé mercredi la démission des ministres issus de son parti, Italia Viva, en reprochant entre autres à Giuseppe Conte ses projets en matière d'allocation des milliards d'euros promis à Rome dans le cadre du plan de relance de l'Union européenne.
Le parti de Matteo Renzi a toutefois laissé entendre qu'un retour au sein de la coalition était possible à la condition qu'un nouveau pacte politique soit élaboré.
"Ce n'est pas une question de qui (est aux affaires), mais de ce qui est fait", a déclaré Elena Bonetti, l'une des deux ministres sortantes à Radio 24.
Le président du Conseil ne s'est pas exprimé publiquement depuis le départ fracassant de son allié du gouvernement et rien n'indique pour le moment qu'il serait disposé à remettre sa démission au président de la République, Sergio Mattarella.
L'une des options qui s'offrent à lui serait d'essayer de constituer un groupe de parlementaires issus des rangs de l'opposition, qui s'engageraient à soutenir son gouvernement en l'absence d'Italia Viva.
"Giuseppe Conte veut aller au Parlement et voir s'il ne peut pas y construire une majorité alternative", a fait savoir une source gouvernementale.
Il lui faudrait alors trouver environ 25 députés et jusqu'à 18 sénateurs mais une telle majorité serait difficile à gérer.
NOUVELLES INCERTITUDES EN PLEINE ÉPIDÉMIE
Il semble peu probable que les partis de la coalition tentent de négocier un nouvel accord avec Italia Viva après que le principal parti de la majorité, Mouvement 5 Etoiles (M5S), a écarté cette hypothèse, accusant le parti centriste d'humilier l'Italie qui s'apprête à recevoir des milliards d'euros de fonds européens pour relancer son économie.
"L'Italie risque d'être entachée de façon indélébile par un geste que je considère irresponsable et qui, comme je l'ai déjà dit, sépare définitivement nos chemins", a déclaré Luigi Di Maio, le ministre des Affaires étrangères et l'une des figures de proue du M5S.
Nicola Zingaretti, secrétaire national du Parti démocrate (PD), a déclaré jeudi que Matteo Renzi était "indigne de confiance", rejetant lui aussi l'idée d'une nouvelle alliance avec l'ancien chef du gouvernement.
Matteo Salvini a appelé jeudi à des élections législatives alors que les sondages promettent la victoire de la droite emmenée par son parti, la Ligue.
Mais le président Sergio Mattarella cherchera probablement à une éviter une telle issue, synonyme d'incertitude prolongée, alors que le pays est confronté à une résurgence de l'épidémie qui a déjà fait près de 80.000 morts en Italie.
(Avec Giuseppe Fonte et Angelo Amante, version française Laetitia Volga)
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