(Ajoute commentaire)
par Ahmed Rasheed
BAGDAD, 12 juin (Reuters) - Les députés du bloc sadriste, vainqueur des élections législatives d'octobre dernier en Irak, ont collectivement démissionné dimanche, alors que le pays est toujours privé de président et de gouvernement depuis le scrutin.
Le président du Parlement, Mohamed Halboussi, a accepté cette démission que les élus ont présentée à la demande de leur chef de file, l'imam chiite Moktada al Sadr.
Dans un communiqué manuscrit, ce dernier, qui s'affiche comme un opposant à toute ingérence étrangère en Irak, que ce soit des Etats-Unis ou de l'Iran, a qualifié cette décision de "sacrifice pour le pays et le peuple".
Le bloc sadriste a remporté, avec 73 élus sur 329, le plus grand nombre de sièges au Conseil des représentants lors des dernières législatives, et renforcé sa présence au Parlement.
Avec sa victoire, Moktada al Sadr espérait pouvoir marginaliser les partis chiites liés à des milices soutenus par l'Iran qui dominent la vie politique depuis des années en Irak.
Mais les désaccords entre partis ont jusqu'ici bloqué l'élection d'un président et la formation d'un gouvernement.
"Sadr est arrivé à un point où il a dû accepter la réalité amère qu'il est quasiment impossible de former un gouvernement sans les groupes soutenus par l'Iran", a déclaré Ali Moussawi, ancien député chiite et chercheur à l'Université de Bagdad.
Même si cette démission collective s'apparente à un échec, Sadr, dont les partisans ont combattu les forces d'occupation américaines avant leur retrait, conservera toujours de l'influence grâce à ses centaines de milliers de fidèles qu'il peut mobiliser pour des manifestations, a ajouté Ali Moussawi.
(Avec Nayera Abdallah, Yasmin Hussein et Ahmed Tolba; version française Jean-Stéphane Brosse)
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