par Michel Rose
PARIS, 10 décembre (Reuters) - La France est prête à compenser ses pêcheurs et même à financer des reconversions si aucun accord n'est trouvé entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sur leurs relations futures, a déclaré jeudi à Reuters la ministre de la Mer, Annick Girardin.
La question des quotas de pêche et de l'accès aux eaux britanniques est l'un des points de blocage qui, à trois semaines du départ réel du Royaume-Uni, empêchent encore la conclusion d'un accord sur les relations entre les futurs divorcés.
La France est particulièrement soucieuse de défendre le secteur alors que 2.500 pêcheurs, soit un tiers environ, va être affecté par les conséquences du Brexit. Un demi-millier de bateaux et des centaines d'emplois pourraient être touchés, a-t-elle souligné, principalement mais à des degrés divers le long des côtes des Hauts-de-France, de Normandie et de Bretagne.
"Je suis très sensible à ce que cette exaspération, peut-être même cette colère qui pourrait s'exprimer, soit toujours très accompagnée pour qu'il n'y ait pas d'incidents en mer", a souligné Annick Girardin, évoquant le souvenir des "guerres de la coquille" qui ont opposé marins-pêcheurs français et britanniques sur l'exploitation des coquilles Saint-Jacques.
"Je suis fille de marin, je sais ce que ça veut dire ce type d'affrontements réels et les conséquences que ça peut avoir et je les éviterai. Je tenterai de les éviter en étant très présente", a poursuivi la ministre, née sur le petit archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon au large du Canada.
En tant que ministre de la Mer, Annick Girardin a été chargée d'élaborer un plan de soutien pour le secteur qui, dit-elle, passera par un accompagnement financier d'urgence mais aussi, dans les cas les plus extrêmes, des mesures de formation et de reconversion.
"Je sais que les marins n'aiment pas mettre le sac à terre. Je sais que personne n'aime être indemnisé pour ne pas travailler, mais c'est sans doute quelque chose qu'il va nous falloir affronter", dit-elle.
"On est par nature optimisme mais en même temps il faut aussi faire preuve de réalisme, il ne nous reste plus que quelques heures jusqu'à dimanche soir", reconnaît-elle.
"Les positions sont très éloignées sur le dossier pêche. Et donc bien entendu nous sommes aussi dans l'anticipation pour prévoir un plan d'accompagnement des pêcheurs."
"Moi, continue-t-elle, je viens de Saint-Pierre-et-Miquelon, les accords de pêche avec le Canada et les négociations ont été très durs (...) Qu'on se prépare pour le meilleur et qu'on se prépare pour le pire."
La France, qui a longtemps exigé le maintien du statu quo sur la pêche dans les negociations du Brexit, a récemment infléchit sa position en prévenant les pêcheurs qu'avec ou sans accords, la situation allait devoir changer.
L'ancienne ministre des Outre-mer d'Edouard Philippe, nommée ministre de la Mer de Jean Castex en juillet 2020, a dit regretter qu'un 'plan B' d'accompagnement en cas d'absence d'accord n'ait pas été mise en place plus tôt.
"J'aurais voulu qu'on anticipe encore davantage, ce que j'ai fait depuis que je suis arrivé. Depuis que je suis là, il y a davantage de transparence. j'ai prévenu les pêcheurs qu'on ne sortirait pas de cette négociation comme on y est entrés."
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(Michel Rose version française Henri-Pierre André)
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