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Il n’y a pas que Nvidia à Wall Street…
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 05/09/2024 à 08:00

Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric Galiègue

Phiadvisor Valquant

Directeur de la recherche

https://phi-advisor.com/fr/

Wall Street, la rue où siège la Bourse de New York. (Crédits: Adobe Stock)

Wall Street, la rue où siège la Bourse de New York. (Crédits: Adobe Stock)

La publication des résultats de Nvidia était attendue depuis des semaines, et la réaction du marché (-6%) face à de nouveaux records est pour le moins étonnante. Le bénéfice net de Nvidia est en hausse de 152% en base annuelle et son chiffre d'affaires du second trimestre est passé de 13.5 Md$ en 2023 à 30.04 Md$ en 2024 contre 28.75 Mds$ prévus par le consensus.

La société a annoncé un revenu de 32.5 Md$ (soit une croissance d'environ 80% en rythme annuel) pour son troisième trimestre contre 31.77 Mds$ pour le consensus. L'action a donc de nouveau largement dépassé les attentes des analystes.

On peut interpréter la baisse paradoxale des cours de deux façons : soit le marché attendait d'être encore plus favorablement surpris à la hausse, soit il commence à se rendre compte que Nvidia s'approche d'une forme de maturité : sa taille absolue devient très importante, et la concurrence s'organise. Mais l'actualité la plus importante n'est pas forcément celle de cette incroyable « success story ».

C'est le fait que la tendance de Wall Street ait réussi à rester positive malgré la baisse de 6% de Nvidia. D'autres acteurs de la tech ont compensé la baisse de la star du moment : Sales Force a publié des résultats supérieurs aux attentes, et les cours des grands ténors de l'informatique Microsoft et Apple ont progressé. Par ailleurs, nous avons relevé depuis quelques semaines un élargissement de la base de la hausse : le spread momentum, c'est-à-dire l'écart entre le nombre d'actions en tendance haussière et le nombre d'actions en tendance baissière, atteint actuellement 56%. Il n'a jamais baissé en deca de 30% pendant l'épisode de volatilité du début du mois d'aout

Spread momentum du S&P 500

Source : Phiadvisor Valquant

Source : Phiadvisor Valquant

Cela montre que de plus en plus d'actions profitent de la tendance haussière, qui n'a jamais été réellement remise en cause Outre Atlantique. Le S&P 500 est revenu au contact de ses plus hauts historiques. Le stress du début du mois d'aout appartient déjà au passé et la hausse peut se poursuivre…

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Finalement que faut-il retenir de cet été qui déjà se termine ? Sur la cartographie des risques, deux points clés nous semblent devoir être retenus.

Le premier est la fin brutale des opérations de « yen carry trade ». Pour mémoire, le yen carry trade est au départ une simple opération d'arbitrage entre devises de financement à taux bas et devise d'investissement à taux élevé : pour un cambiste, il est séduisant de percevoir 5% sur le dollar et de payer 0% sur le yen. L'écart est assez facile à calculer, le risque de change, aussi : l'évolution de la parité $/yen est bien plus importante que 5% sur une année

Ces opérations risquées ont été encouragées par la tendance stable ou baissière du yen depuis 10 ans et surtout depuis 4 ans : les investisseurs ont même acheté des actifs risqués avec les yens empruntés à 0%. On a même expliqué la corrélation entre la hausse des « 7 merveilleuses » et la dépréciation du yen, par cette pratique. La décision de la Banque du Japon annoncée le 31 juillet a remis en cause tout ce « bel » édifice.

La hausse des taux et la fin annoncée du Quantitative Easing ont fait grimper le yen de plus de 10%. Les ventes forcées ont expliqué la chute des cours au début du mois d'aout. Surtout, pour le futur, le marché perd une source de liquidité significative, puisque les prêts accordés par les banques japonaises aux étrangers atteignent actuellement 1.000 Mds$. De plus, le Japon détient 3.200 Mds d'actifs étrangers, ce qui fait peser un risque de vente en cas de poursuite de la hausse du yen.

Le second est l'évidence d'un ralentissement marqué de la croissance. Même si aux USA l'économie croit toujours, différents indicateurs, dont ceux de l'emploi, préfigurent une baisse du taux de croissance. En 2025, le PIB de la première économie mondiale croitra de 1,8%, soit significativement moins que cette année (2,4%). Idem pour l'inflation, qui contribue aussi à la croissance des bénéfices. Au niveau du S&P 500, les analystes financiers du consensus Facstet prévoient une hausse de 15,2% du BPA en 2025, vs 10,7% en 2024. Ces prévisions très optimistes sont fragilisées par le ralentissement économique annoncé.

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

En Europe, les derniers indicateurs avancés s'affaiblissent, pour l'Allemagne comme pour la France, et on a du mal aussi à justifier une croissance des bénéfices anticipée à hauteur de 10% en 2025…

Naturellement la certitude d'une baisse des taux de la Fed en septembre rassure, mais elle était déjà anticipée et elle valide en quelques sorte un contexte économique moins favorable. Au total, les éléments de dynamique des prix restent favorables, mais le niveau de risque se dégrade.

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