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"Il est temps de reprendre son souffle"
information fournie par GreenSome Finance 07/05/2019 à 08:40

Arnaud  Riverain
Arnaud  Riverain

Arnaud Riverain

GreenSome Finance

Associé Fondateur

http://www.greensome-finance.fr/

"la période qui s’ouvre d’ici à fin août est régulièrement propice à plus de houle et il ne faut pas oublier le vieil adage « sell in may and go away »." (source : Adobe Stock)

"la période qui s’ouvre d’ici à fin août est régulièrement propice à plus de houle et il ne faut pas oublier le vieil adage « sell in may and go away »." (source : Adobe Stock)

Le mois d'avril aura encore fait fi de notre esprit chagrin et quand c'est dans ce sens nous n'allons pas nous plaindre. En avril, ce sont les publications des entreprises qui ont soutenu les marchés tant pour les Large que pour les Small. En effet, les plus grosses valeurs ont publié leurs T1, qui sont plutôt de bonne facture, alors que les Small ont fini de publier leurs résultats annuels, qui n'ont pas apporté de mauvaises surprises, et ont amorcé la publication de leurs T1 qui sont, là aussi, plutôt bons. Il n'en fallait pas plus au marché pour continuer sur sa lancée à une différence près, le réveil des Small qui étaient anémiées depuis mi-janvier. Aussi, même si cela s'est fait avec du retard, les Small ont à nouveau suscité l'intérêt aidées par un marché acheteur et par le besoin d'aller chercher de la surperformance. Ainsi, même si la question de la liquidité demeure, rien ne justifiait que les investisseurs ne se ré-intéresse pas à cette classe d'actif qui, historiquement, a toujours fait mieux que les grandes valeurs quand le marché est fondamentalement haussier.

Les performances des indices à fin avril sont donc excellentes et très proches de ce que l'on avait observé en 2015 à la différence près que c'est le CAC qui est en tête. Après attention, la période qui s'ouvre d'ici à fin août est régulièrement propice à plus de houle et il ne faut pas oublier le vieil adage « sell in may and go away ». Pour preuve, notre ami Trump recommence à faire tanguer le navire via son joujou favori qu'est Twitter…

Performances des indices

Source : GreenSome Finance - NYSE Euronext. Au 30/04/2019 après Bourse

Source : GreenSome Finance - NYSE Euronext. Au 30/04/2019 après Bourse

Consensus

Pour la dernière fois nous regardons 2018, l'ensemble des publications annuelles ayant été fait. Comme souvent, le marché n'a cessé d'ajuster à la baisse mais, fait surprenant, pour les Small nous avons observé un ajustement de dernière minute à la hausse.

Passons désormais à 2019.

Depuis fin 2018 les estimations ont déjà commencé à bien bouger alors qu'en temps normal c'est à partir mai que l'on commence à observer ce mouvement suite à la mise à jour des modèles, une fois les résultats de l'année passée tombés. Ce n'est pas plus mal, selon nous, car les objectifs fixés en début d'année par le consensus sont peu ou pas crédibles. Aussi, le fait que l'ajustement se soit déjà nettement amorcé pourrait permettre d'accompagner de manière plus douce le mouvement naturel d'atterrissage que nous observons tous les ans d'autant plus qu'il faudra intégrer le risque de récession.

Estimations de variation des BPA

Source : InFront au 3/04/2019 après clôture

Source : InFront au 3/04/2019 après clôture

Valorisation

Le CAC 40 finit 2018 sur des ratios proches de ses ratios moyens historiques alors que les Small sont restées au-dessus. Pour 2019, le CAC demeure en-dessous mais avec des estimations de hausse des bénéfices trop optimistes selon nous. Il convient donc de prendre en compte cet élément car s'il devait y avoir un ajustement plus rapport avec la réalité, le CAC apparaîtrait alors à son prix.
Pour les Small, elles continuent de paraître surévaluées après, comme nous l'évoquions dans notre dernier édito, elles hébergent beaucoup de Biotechs et Medtechs qui tirent les ratios vers le haut du fait 1/ d'un niveau d'activité très faible et
2/ de leur absence de rentabilité. Nous essaierons de faire un retraitement de ces dernières le mois prochain pour voir si cela change la photographie.

Valorisation des indices

Source : InFront au 3/04/2019 après clôture

Source : InFront au 3/04/2019 après clôture

Conclusion

Le mois dernier nous étions plutôt dans une optique de sortir doucement du marché, le mois d'avril nous donne encore plus cette envie d'autant plus que nous entrons dans une période qui, traditionnellement, n'est pas des plus faciles.

A lire aussi // "Bourse : l'année est finie?"

Le marché a très bien performé soutenu par une macro-économie ayant apporté plus de bonnes surprises que de mauvaises ou du moins ayant reporté les mauvaises surprises à plus tard à l'image 1/ du Brexit, désormais annoncé pour octobre, 2/ de la poursuite des négociations commerciales entre les USA et la Chine, bien que Trump semble s'être réveillé du mauvais pied dimanche, 3/ de la fin cycle de croissance attendu Outre Atlantique courant 2020. Aussi, le marché sait qu'il va y avoir des orages mais il constate que pour le moment ils restent au large. Il n'en fallait pas plus pour l'inciter à acheter. Par ailleurs, désormais le consensus va dans le sens d'un desserrement plus rapide que prévu de la politique de la FED même si certains l'auraient voulu dès à présent.

En ce qui nous concerne, et même si nous ne sommes pas aussi érudits que les grands argentiers des banques centrales, il serait bon qu'elles conservent des cartouches car nous en aurons besoin et elles en ont peu par rapport aux crises précédentes. Même s'il semble acquis que le paradigme économique a profondément évolué en 20 ans, nous avons peu ou pas de recul en cas de retournement de cycle avec des banques centrales aussi peu armées. Certes, la FED a bien plus de cartouches que la BCE et en plus elle est à la tête du pays le plus puissant du monde. Donc comme souvent tout dépendra de l'Oncle Sam mais à n'en pas douter il y aura des turbulences. Ces éléments ne semblent absolument pas intégrés dans les modèles de suivi des entreprises car cela reste trop vague mais à coup sûr il faudra s'y pencher pour 2020 et cela ne sera pas pour réviser à la hausse les estimations.

Tout cela nous incite à la prudence. Il sera d'ailleurs intéressant de voir si le marché des introductions se réveille car pour le moment c'est morne plaine ce qui est souvent révélateur d'une certaine incertitude de la part des investisseurs. A cela s'ajoute le fait que l'an dernier le marché parisien a été particulièrement déçu par la plupart des nouveaux entrants. Il faudra donc montrer patte blanche si l'on veut avoir les faveurs de certains et cela tant pour d'éventuels petits nouveaux que pour les vieux briscards.

Arnaud Riverain, associé gérant, GreenSome Finance

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