
( AFP / ISAAC LAWRENCE )
Le géant bancaire britannique HSBC a annoncé mardi une refonte de sa structure internationale, pour la "simplifier" mais aussi séparer ses marchés "orientaux" et "occidentaux" dans le cadre d'un recentrage sur l'Asie mené depuis plusieurs années.
L'entreprise veut se concentrer sur les activités "qui ont un avantage concurrentiel clair et les plus grandes opportunités de croissance", a résumé dans un communiqué son nouveau directeur général, Georges Elhedery.
A partir du 1er janvier 2025, la banque sera divisée en quatre entités: deux pour ses marchés principaux, à Hong Kong et au Royaume-Uni, une dédiée à la banque d'entreprise et institutionnelle ainsi qu'une autre consacrée à la gestion de patrimoine internationale et la banque haut de gamme.
Au niveau géographique, HSBC regroupe dans deux entités distinctes ses "marchés orientaux" (Asie-Pacifique, Moyen-Orient et Afrique du Nord) et ses "marchés occidentaux" (Europe et Amériques). Jusqu'ici, Asie et Amérique étaient à part, tandis qu'Europe et Moyen-Orient étaient rassemblés dans une même division.
"L'une de nos plus grandes opportunités de croissance stratégique réside dans la gestion de patrimoine internationale, en particulier en Asie et au Moyen-Orient", explique la banque dans son communiqué.
Il s'agit de la première annonce d'ampleur de Georges Elhedery, ancien directeur financier qui a pris début septembre la tête du géant bancaire en remplacement de Noel Quinn.
"La création d'une nouvelle division internationale de gestion de patrimoine et de banque haut de gamme témoigne de la volonté de HSBC d'être la banque de choix des riches", remarque Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
HSBC a notamment mis en oeuvre ces dernières années un programme de restructuration massif après la pandémie de Covid, supprimant des milliers d'emplois pour se recentrer sur les régions les plus rentables en Asie et au Moyen-Orient.
- Tensions entre Etats-Unis et Chine -
L'année dernière, une tentative de l'actionnaire principal Ping An de scinder les actifs de la banque en Asie a été rejetée par les actionnaires.
L'offre de scission a néanmoins souligné la vulnérabilité de HSBC dans un contexte de tensions entre les Etats-Unis et la Chine, certains observateurs se demandant si la banque peut continuer à rester neutre face à la rivalité des deux superpuissances.
M. Eldhedery a affirmé mardi que les priorités stratégiques de la banque restent inchangées et cela "ne semble pas indiquer qu’une scission soit à l'ordre du jour", estime Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, pour qui "la réduction des coûts est l’un des principaux moteurs des changements" annoncés mardi.
Interrogée par l'AFP, HSBC n'a toutefois pas souhaité chiffrer mardi les réductions de coûts ou éventuelles suppressions d'emplois entraînées par ces changements, mais précise qu'elle détaillera ses plans davantage lors de l'annonce de ses résultats annuels début 2025.
HSBC a aussi annoncé mardi la nomination de Pam Kaur en tant que de directrice financière, première femme à occuper ce poste au sein du groupe. Elle prendra ses fonctions au premier janvier 2025.
Actuellement directrice des risques et de la conformité au sein du groupe, qu'elle a rejoint en 2013, Mme Kaur, 60 ans, avait précédemment travaillé au Royaume-Uni et aux États-Unis pour des banques britanniques, américaines et allemandes.
HSBC avait publié fin juillet un bénéfice semestriel quasi stable, à 16,6 milliards de dollars, mais qui avait dépassé les prévisions du marché, dopé notamment par la cession de ses activités bancaires au Canada, en Argentine et en France et par l'acquisition de la branche britannique de la Silicon Valley Bank.
Le titre d'HSBC progressait mardi à la Bourse de Londres de 0,33% 677,60 pence vers 13H20 GMT.
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