(AOF) - Les marchés européens ont gagné du terrain après les annonces sans surprise de la BCE. L'indice CAC 40 a progressé de 0,42% à 8040,12 points tandis que l'EuroStoxx50 s'est adjugé 0,66% à 5069 points. Pour sa part, Wall Street évoluait proche de l'équilibre, avec un Dow Jones en hausse de 0,16% vers 17h30.
Si sans surprise, la Banque centrale européenne a assoupli sa politique monétaire, pour la première fois depuis 2019, elle a également rehaussé ses prévisions d'inflation pour 2024 et 2025.
La BCE grille la politesse à la Fed
Le Conseil des gouverneurs a abaissé ses trois taux d'intérêt directeurs de 25 points de base. Les taux d'intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront réduits à respectivement 4,25%, 4,50% et 3,75% à compter du 12 juin 2024. Sa politique monétaire reste cependant restrictive.
" L'inflation sous-jacente s'est modérée, renforçant les signaux d'atténuation des tensions sur les prix, et les anticipations d'inflation ont diminué sur tous les horizons ", s'est justifiée la BCE.
Pour autant, l'institution financière a relevé ses projections d'inflation de 0,2 point pour 2024 et 2026 à 2,5% et 2,2%. Hors énergie et produits alimentaires, elles ont été augmentées de 0,2 point à 2,8% pour 2024 et de 0,1 point à 2,2% pour 2025.
" Malgré les progrès observés ces derniers trimestres, les tensions sur les prix d'origine interne restent fortes, en raison de la croissance élevée des salaires, et l'inflation devrait rester supérieure à l'objectif pendant une grande partie de l'année prochaine ", a expliqué la BCE. L'inflation ne devrait atteindre l'objectif d'un peu moins de 2% en rythme annuel qu'au second semestre 2025.
" Nous ne nous engageons pas à l'avance sur une trajectoire de taux particulière " a déclaré Christine Lagarde en conférence de presse. La BCE maintiendra "une approche s'appuyant sur les données pour déterminer de manière appropriée, réunion par réunion, le degré et la durée de cette orientation restrictive ".
Cette "approche ' data-dépendante ' repose sur trois piliers distincts, répétés par madame Lagarde : les perspectives d'inflation, l'inflation sous-jacente et la transmission de la politique monétaire ", explique Lombard Odier.
Pour Fidelity, " les récentes surprises concernant les salaires et l'inflation devraient inciter les membres du Conseil à rester prudents. Par conséquent, une baisse en juillet semble clairement exclue ".
Nicolas Forest, CIO de Candriam, anticipe " deux nouvelles baisses de taux avant la fin de l'année, à partir de septembre, car les effets temporaires de l'inflation dans les services devraient disparaître ".
De son côté, la Fed se prononcera sur ses taux dans un peu moins d'une semaine, le 12 juin.
En attendant, les investisseurs ont un autre rendez-vous important demain : le rapport officiel sur le marché du travail en mai aux Etats-Unis.
Du côté des valeurs, Atos a rebondi même si le groupe a prolongé le délai pour la sélection d'une proposition de restructuration financière jusqu'au début de la semaine du 10 juin 2024. La perspective d'un financement européen a bénéficié à Euroapi.
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