Guillaume Robin, PDG de Thermador. (crédits : DR)
Le distributeur de matériels de plomberie a réalisé un premier semestre solide, malgré des vents contraires. L'occasion de faire le point sur les perspectives de la société avec son PDG, Guillaume Robin.
Le robinet de la croissance est resté bien ouvert au premier semestre pour Thermador Groupe. Sur les six premiers mois de l'année, le groupe a publié un chiffre d'affaires, en progression de 20,3%, à 168,1 millions d'euros.
Cette croissance profite bien sûr d'une année 2017 exceptionnelle en termes de croissance externe avec cinq acquisitions réalisées. A périmètre constant, la progression de l'activité ressort à 3,7%. Le résultat opérationnel courant a lui gagné 8,6%, à 23,45 millions, soit une marge de 14,1%.
Une météo pénalisante
Dans le détail, l'activité à l'international affiche une dynamique particulièrement soutenue (+15,8%), tout comme Sectoriel, dans le domaine de l'industrie (+11,2%) et Aello sur le marché de la piscine (+31,8%) mais le groupe souligne une croissance moins forte par rapport au premier semestre 2017 liée notamment à une météo très humide au mois de juin et au ralentissement du marché de la construction et de la rénovation des logements en France.
Sur la seconde partie de l'année, le groupe explique : «L'effet positif de la croissance externe sur l'activité va nettement s'estomper au deuxième semestre, Sodeco Valves et FGinox nous ayant rejoints en septembre et octobre 2017. Nous n'escomptons pas de changement majeur sur la croissance à périmètre constant, d'autant plus que le dernier trimestre de l'année 2017 avait été très dynamique.»
4 questions à Guillaume Robin, PDG de Thermador Groupe
Boursorama : Le ralentissement du secteur de la construction / rénovation en France est-il une source d'inquiétude pour l'activité du second semestre de Thermador ?
Guillaume Robin :
« Je ne suis pas inquiet d'autant que Thermador s'est un peu affranchi de ce secteur avec les acquisitions réalisées ces dernières années et possède désormais un profil d'activité beaucoup plus diversifié (robinetterie industrielle, pompes domestiques, gros outillage). Mais il est vrai que nous sommes peut-être à la fin d'un cycle de croissance qui a duré pendant deux ans et demi, d'août 2015 à décembre 2017. Si on embraye sur un cycle décroissant, ça peut poser des soucis à toutes les sociétés du secteur. J'espère que les autorités publiques sont conscientes de ce phénomène et vont prendre des mesures pour soutenir la construction de logements neufs.»
Boursorama : L'année 2017 a été particulièrement riche en acquisitions avec notamment Sodeco Valves dans la robinetterie industrielle ou encore FG Inox pour les raccords et brides en inox. Allez-vous continuer à ce rythme cette année ? Y a-t-il de nouveaux secteurs dans lesquels vous voudriez vous renforcer ?
Guillaume Robin :
«Le fil conducteur de Thermador, c'est la circulation des fluides dans le bâtiment et dans l'industrie. Il y a donc toujours des opportunités, mais ce sont des projets qui demandent du temps, qui demandent du cash et qui entrainent une charge élevée de travail pour les équipes support. Après une année 2017 riche en acquisitions, la priorité de Thermador est désormais de bien intégrer les sociétés achetées, ce qui peut prendre trois ou quatre ans. Faire du chiffre c'est bien, mais ça ne suffit pas. Par ailleurs, le groupe est aussi engagé dans un chantier de digitalisation. Nous avons pleinement conscience que nous devons être présents sur ce canal de distribution. Nous travaillons ainsi sur tous le sites e-commerce de nos filiales. C'est un gros projet, initié depuis plusieurs mois et qui va durer jusqu'à fin 2019.»
Boursorama : Sur le premier semestre, l'activité à l'international a grimpé de 15,8%, à 12,4 millions. Elle représente désormais 17% du chiffre d'affaires total. Quelle est votre ambition pour les années à venir et passent-elles là aussi par de la croissance externe ?
Guillaume Robin :
«Aujourd'hui, Thermador est présent dans plus de 40 pays. Nous allons poursuivre notre expansion à l'international avec la volonté affirmée depuis longtemps qu'à terme, les ventes à l'export représentent la moitié de l'activité globale. Je n'étudie pas le sujet pour le moment mais si croissance externe il devait y avoir, Thermador ferait ses premières armes dans des pays limitrophes où les barrières culturelles sont les moins fortes.»
Boursorama : On le voit la stratégie de Thermador est assez claire. Envisagez-vous à terme une augmentation de capital pour passer plus vite à la vitesse supérieure ?
Guillaume Robin :
«Nous ne l'avons encore jamais fait et aujourd'hui le financement bancaire est très compétitif. Mais je suis sûr que si nous le faisions, nos actionnaires nous accompagneraient. Nous avons aujourd'hui plus de 5.900 actionnaires individuels, qui représentent 31% de notre capital. Ils apprécient la régularité de nos résultats et un dividende qui n'a jamais baissé en trente ans. Notre modèle de la relation actionnaire, c'est Air Liquide. Une relation basée sur le respect de l'actionnaire, la transparence et la communication simple et régulière. Donc demain, si nous décidions d'une augmentation de capital pour financer une opération importante, je suis convaincu que nos actionnaires seraient présents pour nous accompagner.»
LG (redaction@boursorama.fr)
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