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Grèce : les marchés s'interrogent mais évitent la panique
information fournie par Boursorama 06/07/2015 à 17:37

Le ''non'' au référendum grec ne provoquait pas de panique sur les marchés financiers lundi matin.

Le ''non'' au référendum grec ne provoquait pas de panique sur les marchés financiers lundi matin.

Lundi les marchés européens ont connu une séance de baisse relativement modérée après l'annonce de la victoire du « non » au référendum grec. Les investisseurs restaient plutôt attentistes alors que de nombreux scénarios semblent encore possibles.

Aucun doute que le « non » au référendum de dimanche provoque un certain nombre d'incertitudes économiques en Grèce à court et moyen terme. Néanmoins, même si les marchés européens ont clôturé en baisse lundi, ce repli est resté plutôt modéré.

En France, le CAC40 a terminé la séance à 4711 points, en baisse de 2,01%. L'indice parisien avait ouvert en matinée sur une baisse de 2,06%. Après avoir regagné une partie du terrain perdu en cours de journée, l'indice a finalement fait machine arrière en fin de séance, alors que les réactions des principaux négociateurs sur le dossier grec ont été très divergentes au cours de la journée (cf. suite de l'article).

Du côté des autres places européennes, le Dax allemand a perdu 1,52% lundi. Les indices des places d'Europe du Sud étaient un peu plus pénalisés. À Milan, l'indice FTSE MIB a terminé en baisse de 4,03% alors que l' Ibex espagnol s'est contracté de 2,22%, et que le PSI20 portugais a quant à lui perdu 3,81%. La Bourse d'Athènes reste quant à elle toujours fermée.

Démission inattendue de Yanis Varoufakis

Lundi matin, avant l'ouverture des marchés européens, l'annonce de la démission de Yanis Varoufakis s'est faite à la surprise générale, douchant au passage l'enthousiasme des partisans du "non" ayant fêté leur victoire dimanche soir dans le centre d'Athènes. Le ministre des Finances grec avait pourtant conditionné son maintien au sein du gouvernement à une victoire du "non" au référendum, acquise dimanche soir. Personne n'imaginait donc le ministre présenter sa démission ce lundi.

« Cette décision aurait été prise en accord avec le premier ministre Alexis Tsipras, pour faciliter la recherche d'un accord par ce dernier avec ses partenaires européens », expliquait en matinée le courtier Aurel BGC.

Selon l'AFP, « Alexis Tsipras a fait lundi un geste à l'égard de ses créditeurs avec le départ de son sulfureux ministre des finances Yannis Varoufakis, avant un sommet franco-allemand à Paris, crucial pour l'avenir de la Grèce dans l'Europe. L'annonce surprise a été faite par l'iconoclaste ministre grec, universitaire entré en politique il y a cinq mois, mais c'est bien Alexis Tsipras, premier chef d'un gouvernement de gauche radicale en Europe, qui a pris la décision de sacrifier ce collaborateur qu'il avait jusqu'ici soutenu contre les critiques de ses partenaires européens » ( lire l'article détaillé ).

Tous les regards tournés vers la BCE

Après la victoire du « non », l'évolution du dossier grec cette semaine va dépendre des décisions de la BCE, qui tient à bout de bras le sort des banques grecques via le plan d'aide d'urgence « ELA ».

« La banque centrale européenne peut-elle suspendre l'ELA ? », s'interrogeait Aurel BGC en matinée. « Si oui, elle condamne les banques grecques. Elles ne pourront plus faire face aux demandes de liquidité en urgence. M. Nowotny [membre du Conseil des gouverneurs de la BCE] a évoqué, vendredi, une solution à court terme d'une double monnaie. Mais, il est probable que la banque centrale va attendre quels jours et observer si une solution politique peut être trouvée ou non. Une chose semble de plus en plus probable : le 20 juillet, un défaut de la Grèce à une échéance d'obligations détenues par la BCE impliquerait un arrêt de l'ELA. Mais, avant cette date, il faut trouver une solution pour permettre une réouverture des banques grecques », expliquaient en matinée Christian Parisot, Jean-Louis Mourier et Fabien Laurenceau, économistes chez Aurel BGC.

Bataille sur la question du « Grexit » et la réouverture des discussions

Les réactions politiques ont pour le moins été divergentes lundi en cours de journée. En France, Alain Juppé a appelé de manière assez inattendue en tout début de matinée à « organiser » une sortie de la Grèce de la monnaie unique « sans drame » ( lire l'article détaillé ).

Ces propos ont été très rapidement contestés par Emmanuel Macron. « A titre personnel, je ne partage pas du tout cet avis » a-t-il déclaré, avant d'ajouter « il y a une responsabilité collective en terme de solidarité et de refinancement » ( lire l'article détaillé ). Le ministre de l'Economie avait déjà exprimé, avant la tenue du référendum, son désir de poursuivre les discussions avec la Grèce pour trouver la solution la moins pénible possible.

Du côté allemand, la ligne "dure" domine toujours. Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a expliqué que le gouvernement d'outre-Rhin « a pris connaissance du "non" clair exprimé et respecte ce résultat. Le gouvernement fédéral reste prêt au dialogue (...) mais compte tenu de la décision d'hier des citoyens grecs, les conditions pour des négociations sur un nouveau programme d'aide ne sont pas réunies », résumait l'AFP ( lire l'article détaillé ).

Sans évoquer directement le sujet, les ministres de l'Eurogroupe ont appelé le gouvernement grec à revenir à la table des négociations avec « de nouvelles propositions » en termes de réformes et d'économies budgétaires. Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a quant à lui déclaré à 14h : « les résultats du référendum (...) ne nous rapprochent pas d'une solution. En fait, le rejet des propositions rend les choses plus difficiles ». Une chose est sûre : une réunion de l'Eurogroupe aura lieu mardi à 11h. Alexis Tsipras avait lui-même appelé dimanche à une poursuite des discussions entre la Grèce et ses créanciers. Cette réunion de l'Eurogroupe précédera la tenue d'un sommet de la zone euro au cours duquel François Hollande et Angela Merkel discuteront de la ligne politique à adopter dans les nouvelles négociations à venir avec le gouvernement grec.

Vers 16h, Christine Lagarde, directrice du FMI, a quant à elle déclaré : « Nous surveillons la situation de près et nous nous tenons prêts à aider la Grèce si on nous en fait la demande ». Cette main tendue de la part du FMI n'était pas évidente, alors que la Grèce est en défaut de paiement auprès de l'institution depuis le 30 juin. Malgré cela, il n'est pas certain que le gouvernement grec souhaite de nouveau faire appel à l'aide du FMI, alors qu'Alexis Tsipras parlait d'alléger la dette grecque de 30% dans ses déclarations de vendredi dernier.

X. Bargue

8 commentaires

  • 07 juillet 17:46

    Allègement de 30% de la dette, soit 110 milliards, ajoutés aux 107 milliards déjà accordés par les investisseurs privés, ça fait 227 milliards, soit 9% du PIB français !!!


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