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GRAPHES-Les marchés financiers turcs fébriles avant les élections
information fournie par Reuters 21/06/2018 à 19:07

    * Elections présidentielle et législatives dimanche
    * Les investisseurs étrangers se détournent de la Turquie 
    * Le mouvement s'est accéléré en 2018 avec la chute de la
livre

    par Karin Strohecker et Tommy Wilkes
    LONDRES, 21 juin (Reuters) - Les électeurs turcs sont
appelés aux urnes dimanche pour des élections législatives et
présidentielle et le chef de l'Etat sortant, Recep Tayyip
Erdogan, devrait être réélu, s'assurant ainsi des pouvoirs
exécutifs renforcés.
    En dépit de sa stabilité politique, la Turquie, après avoir
longtemps fait partie des pays émergents favoris des
investisseurs internationaux, a vu son étoile pâlir ces
dernières années en raison de la montée de l'endettement public
et privé et de l'influence croissante d'Erdogan sur la politique
monétaire. 
    La fébrilité des marchés locaux s'est accentuée ces derniers
mois, avec pour conséquences une forte baisse de la livre et de
la Bourse d'Istanbul, qui a nourri les critiques des autorités
contre les "spéculateurs" étrangers.
    Les cinq graphiques ci-dessous illustrent ces tensions et le
rôle des investisseurs étrangers dans l'économie turque:
    
    LA LIVRE
    La monnaie turque  TRY=  TRYTOM=D3  a plongé de 25% depuis
le début de l'année et a touché son plus bas historique face au
dollar américain, une chute qui constitue l'illustration la plus
claire de la défiance des investisseurs vis-à-vis du pays. 
    La livre ne s'est stabilisée que fin mai, après un
relèvement massif (500 points de base au total) des taux
d'intérêt par la banque centrale, alors qu'Erdogan plaide
régulièrement pour une baisse des taux censée permettre de
lutter contre l'inflation. 
    Le président a en outre déclaré vouloir accroître son
contrôle sur la politique monétaire s'il est réélu dimanche. 
    
    
 
    
    La volatilité de la livre a pratiquement triplé en mai, les
investisseurs tablant sur une poursuite de la baisse. Ce
mouvement s'est en partie atténué après les hausses de taux,
sans pour autant que la volatilité ne revienne à son niveau
antérieur: elle reste proche du double de son niveau de début
mai, ce qui suggère que les investisseurs anticipent de
nouvelles turbulences au cours des prochains mois. 
    La livre turque est l'une des dix monnaies émergentes les
plus échangées au monde et des cambistes soulignent que les
volumes d'échanges ont fortement augmenté depuis le début de
l'année.
    
    LES ACTIONS
    Le marché actions turc, qui pèse environ 110 milliards
d'euros, vient de vivre une année chahutée. Au deuxième
trimestre, la Bourse d'Istanbul a chuté de près de 20%  .XU100 ,
et sa baisse atteint 35% en dollars  .XU030  depuis le début de
l'année, la plus mauvaise performance des grands marchés actions
émergents suivis par Reuters.
    Les investisseurs étrangers, qui détiennent environ 64% des
valeurs cotées en Turquie selon la Banque mondiale, ont réduit
leur exposition aux marchés de capitaux turcs au cours des
quatre derniers mois, selon les données sur les flux de capitaux
internationaux de l'Institute of International Finance (IIF).
    
    
    
    
    
    La part des actions turques détenues par des étrangers a
diminué d'environ huit points de pourcentage en moins de dix ans
mais elle reste supérieure à celle observée en Afrique du Sud,
où elle était inférieure à 40% fin 2016, selon le gouvernement
sud-africain.
    
    
    
    
    
    LES MARCHÉS OBLIGATAIRES
    A la différence de certains autres marchés émergents, le
marché obligataire turc est dominé par les investisseurs locaux:
un peu plus de 20% seulement des 575 milliards de livres (105
milliards d'euros) d'obligations souveraines turques en
circulation sont détenues par des étrangers.
    Cette proportion avoisine un tiers pour les emprunts d'Etat
russes et elle dépasse 40% pour les sud-africains.
    Toutefois, en dépit des hausses de taux décidées en urgence
en mai pour endiguer la chute de la livre, les marchés
obligataires turcs offrent encore une prime relativement faible
une fois l'inflation prise en compte.
    
    
    
    
    Si l'Etat est relativement peu endetté comparé à d'autres
pays émergents, les investisseurs se montrent de plus en plus
nerveux face à l'endettement des grandes entreprises turques.
    Avec la chute de la livre, les coûts de financement des
trois principales banques de Turquie ont atteint des niveaux
sans précédent et, selon le cabinet McKinsey, l'endettement des
entreprises turques est l'un des plus élevés au monde exprimé en
dollars et en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), avec
une hausse de 28% par an en moyenne depuis 2007.
    
    
    
    L'INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER EN BAISSE
    Les investissements directs étrangers (IDE) en Turquie ont
fortement diminué depuis le pic de près de 18 milliards de
dollars (15,5 milliards d'euros) atteint en 2014, pour retomber
aux environs de 11 milliards de dollars en 2017, selon les
statistiques de la Conférence des nations unies sur le commerce
et le développement (Cnuced). 
    Les IDE en Turquie, qui représentaient plus d'un quart des
flux d'investissement vers l'Asie occidentale sur la période
2007-2015, ont subi un coup de frein brutal après la tentative
avortée de coup d'Etat de juillet 2016.
    "L'instabilité politique a eu un impact négatif sur
l'économie turque et sur les IDE", constate la Cnuced dans son
dernier rapport annuel.
    Le secteur privé turc a parallèlement accumulé d'importantes
dettes en devises. La dette globale de l'économie turque est
ainsi estimée aujourd'hui à près de 200 milliards de dollars, ce
qui en fait l'une des plus importantes des pays émergents en
pourcentage du PIB.
    La chute de la livre a eu pour conséquence une envolée du
coût du service de cette dette, qui incite les entreprises à
tenter de refinancer leurs emprunts.
    Les banques turques sont endettées en devises à hauteur de
56,5 milliards de dollars, alors que leurs dettes libellées en
monnaie locale ne représente que 2,1 milliards de dollars, selon
les données de la BRI. 
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Turkish lira against dollar    https://reut.rs/2McKjlp
Turkey foreign fund flows png    https://tmsnrt.rs/2MG0ybV
Turkey Equity Markets    https://reut.rs/2K3XAMJ
Emerging Market Real Yields    https://reut.rs/2M74xND
EM corporate debt    https://reut.rs/2M5I1EJ
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Ritvik Carvalho, et Rihma Alkousaa,
Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid
Exbrayat)
 

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