L'amélioration des indicateurs économiques en Chine et le maintien des prix du pétrole autour des 40 dollars poussent de nombreux analystes à positiver. Tel est le cas de la banque d'affaires Goldman Sachs AM, optimiste dans sa dernière note d'analyse sur les perspectives des marchés.
« Nous pensons que les indicateurs économiques, les résultats d'entreprises et les commentaires publics des dirigeants d'entreprises soulignent le potentiel d'un retour sur investissement positif sur les actions en 2016 malgré le début d'année difficile », affirme la banque d'affaires américaine Goldman Sachs AM dans sa dernière note de gestion du second trimestre 2016.
Les inquiétudes de début d'année seraient donc déjà de l'histoire ancienne et laisseraient place à davantage de sérénité chez les investisseurs dans les mois à venir à en croire les prévisions de la célèbre banque d'affaires, qui reste néanmoins assez mesurée dans son optimisme.
Les grands indices américains comme le Dow Jones ou le S&P 500 sont en effet déjà repassés en territoire positif depuis le début de l'année, après avoir perdu plus de 10% en janvier-février. Reste que les indices européens, comme le CAC40, sont encore en territoire négatif (-3% depuis le début de l'année pour le CAC40). Le scénario envisagé par Goldman Sachs est en tout cas plutôt celui d'une stabilisation et non d'une véritable hausse des marchés boursiers par rapport aux niveaux actuels.
Vers une stabilisation des prix du pétrole
Et pour cause : Goldman Sachs AM s'attend à une stabilisation des prix du pétrole aux niveaux actuels, dans une fourchette comprise « in the high $30s and low $40s », soit entre 35 et 45 dollars/baril environ. Et qui dit stabilisation du pétrole, dit stabilisation des marchés boursiers.
Le potentiel d'appréciation des prix du baril commence en effet à être limité. La banque d'affaires souligne qu'entre 40 et 45 dollars/baril, de nombreuses sociétés productrices seraient incitées à ré-augmenter leur production, ce qui limiterait le potentiel de rebond des cours de l'or noir au-delà de ces niveaux. Mais le potentiel de baisse est également limité.
« De notre point de vue, la stabilisation des prix du pétrole autour des niveaux actuels devrait être une bonne chose pour la plupart des économies et des places financières », explique Goldman Sachs AM avec optimisme, qui avait commencé à anticiper un rebond des prix du pétrole à partir du mois de janvier et avait probablement eu quelques sueurs froides début février lorsque le marché lui donnait initialement tort.
L'Europe offre encore du potentiel
L'accalmie du pétrole n'est pas la seule source d'optimisme pour Goldman Sachs AM, qui s'enthousiasme également de manière plus fondamentale pour les perspectives économiques européennes.
« Nous continuons de penser que la croissance des chiffres d'affaires d'entreprises européennes peut rattraper celle des Etats-Unis malgré une croissance économique modeste. Nous voyons un certain nombre de signes de reprise économique et insistons sur le support qu'apporte la banque centrale » européenne dans ce domaine.
Cette dernière a de nouveau abaissé ses taux directeurs en mars dernier, incitant indirectement les entreprises et les particuliers à s'endetter davantage pour financer de nouveaux projets. Ainsi, « Les taux d'intérêt faibles et négatifs pourraient bénéficier aux actions [de certains secteurs comme] l'immobilier et le développement d'infrastructures. Cependant, les marges des banques sont susceptibles d'être comprimées », explique Goldman Sachs AM.
Risques politiques de diverses natures
Pour autant, « Les risques politiques augmentent dans de nombreuses régions. Au Royaume-Uni, en Europe et aux Etats-Unis en particulier, les décisions d'investissement sont plus risquées à cause de l'imprédictibilité des élections et d'autres événements » explique la banque d'affaires, faisant notamment référence au référendum sur le « Brexit » en juin.
Ne gardant pas sa langue dans sa poche sur le plan politique, la banque d'affaires américaine affirme clairement : « En Europe, les influences croissantes de l'extrême droite et de l'extrême gauche pourraient réduire la capacité des partis traditionnels à travailler ensemble pour trouver des solutions pan-européennes » aux défis économiques auxquels le Vieux Continent doit faire face.
Enfin, concernant les marchés émergents, au cœur des préoccupations des investisseurs entre l'été 2015 et février 2016, « le récent rebond des marchés est plus fort que [l'amélioration réelle des] fondamentaux dans de nombreux cas, mais nous trouvons [tout de même] certains investissements attractifs sur ces marchés, [notamment dans le] e-commerce », termine la banque d'affaires.
Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)
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