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Gestion Thématique : les raisons du succès…
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 10/10/2018 à 08:00

Gestion Thématique : les raisons du succès…

Gestion Thématique : les raisons du succès…

On assiste ces dernières années à un essor de la gestion dite « thématique ». Faut-il y voir un simple effet de mode ou une tendance amenée à perdurer ?

Une approche pas si nouvelle…

Le choix stratégique d'un univers d'investissement peut correspondre à différents objectifs de diversification, de performance, mais aussi à des convictions fortes ; dans tous les cas, ce choix important doit être associé à un horizon moyen/long terme, afin de ne pas être trop dépendant du contexte des marchés actions lors de l'investissement.

« La gestion actions thématique répond à ces objectifs : elle offre une exposition à plusieurs sous-secteurs afin de générer un surplus de performance en adéquation avec la thématique retenue. Ces thématiques cherchent à capter la croissance des entreprises qui apportent des solutions pérennes à des enjeux économiques futurs » explique Frédéric Surry, Directeur des Investissements actions chez BNP Paribas AM.
Les investisseurs raisonnant de moins en moins par pays et davantage par thème, cette stratégie de gestion met en avant une approche plus concrète et souvent plus facile à appréhender, en orientant son processus de gestion via une thématique spécifique.

Pour autant, ce type de gestion existe depuis longtemps. Par exemple et si l'on y inclut les spécialisations sectorielles, les fonds Axa AEDIFICANDI et Aviva Valeurs Immobilières ont respectivement été lancés en… 1970 et 1973.

Aux Etats-Unis, le désormais célèbre « Vice-Fund » souhaite battre le S&P500 en investissant dans des secteurs controversés comme le tabac, l'alcool ou le jeu. Si les encours restent mesurés (200 millions de $ sous gestion), la stratégie a fait fortement parler d'elle depuis son lancement en 2002.

Un premier virage à l'aube du 21ème siècle

Cependant, la majorité de l'offre se concentre sur des thématiques porteuses pour les années à venir mais bien moins sujettes à polémique. Ainsi, la thématique environnementale a représenté 81% des souscriptions dans les fonds thématiques l'année dernière selon Novethic.

Durant les années 2000, ce sont les fonds sur la thématique de l'eau qui en ont été les précurseurs. Ils constituent aujourd'hui l'essentiel des stocks avec plus de 4,5 milliards d'€ sur un produit comme Pictet Water ou plus de 2 milliards d'€ pour BNP Aqua.
Aujourd'hui, ces poids lourds de l'industrie de la gestion proposent des solutions sur des thématiques aussi variées que les services environnementaux, l'efficacité énergétique ou encore la gestion des déchets. Des considérations qui semblent relever de l'effet de mode dans un contexte où l'on n'a jamais autant parlé de développement durable. Mais pour quelle pertinence financière ?

« Il est vrai que le secteur fait actuellement l'objet d'un battage médiatique et que la valeur de certaines sociétés nous semble excessive. Toutefois les valorisations élevées peuvent aussi s'expliquer par des fondamentaux solides comme des perspectives de croissance accrues ou potentiellement une rentabilité forte » estime Charles Lilford, Directeur au sein de l'équipe Ressources Naturelles de BlackRock. Le plus grand gestionnaire au monde a ainsi dédié près de 20 professionnels de l'investissement sur des stratégies nouvelles énergies et matières premières traditionnelles, pour un encours de plus de 18 milliards de $.
Et d'autres approches ont également vu le jour sur les mégatendances, ces puissantes forces de changement environnemental, mais aussi social, démographique, et technologique.

De nombreuses thématiques sont désormais couvertes comme la « Silver Economy », avec des fonds investissant dans les entreprises répondant aux besoins des retraités, notamment dans les secteurs de la santé, des biens de consommation et des financières. « Les seniors et baby-boomers sont souvent relativement aisés financièrement, ayant bénéficié de l'expansion économique et de l'essor des marchés boursiers à travers plusieurs décennies » justifie Meret Gaugler, cogérante de Lombard Odier Funds Golden Age, fonds lancé il y a presque 20 ans.

Une expansion massive de l'offre depuis 3 ans

En 2015, le 1er gestionnaire d'actifs européen Amundi avait transféré l'ensemble de son expertise sur les actions thématiques à sa filiale CPR AM. On remarque d'ailleurs depuis cette date une succession de lancements chez nombre de sociétés de gestion, venant souvent compléter leurs gammes « traditionnelles ».
Aujourd'hui, l'offre en gestion thématique n'a jamais été aussi abondante.
Ainsi, les thématiques de la nutrition (BNP Paribas AM en 2015, CPR AM en 2016, Pictet AM en 2017), du Big Data (Edmond de Rothschild AM en 2015), de la robotique (Pictet AM en 2015, Axa IM en 2016) ou encore de la disruption (CPR AM en 2016) ont tour à tour été abordés, drainant rapidement la collecte dans les mois suivant leur lancement.

Mais la raison de cet engouement tient surtout au fait que ces gestions répondent à une demande : un investisseur comprend plus facilement ses investissements dans Parvest SMaRT Food ou EdR Fund Big Data que dans un fonds Large Cap Value International par exemple. « Les institutionnels y allouent une part grandissante de leurs allocations, même si l'antériorité de gestion est assez courte dans ces gestions spécialisées en France » souligne Estelle Ménard, gérante du fonds CPR Global Disruptive Opportunities qui a déjà atteint 1,3 milliard d'€ d'encours moins de deux ans après son lancement.

Et la tendance ne semble pas s'essouffler en 2018. En juin dernier, La Financière de l'Echiquier fut la première société de gestion française à lancer une solution d'investissement dédiée à l'intelligence artificielle. « C'est je pense la technologie la plus révolutionnaire de notre vécu, comparable à l'arrivée de l'électricité. Il y a un vrai alignement des planètes qui permet à cette technologie de se développer » s'enthousiasme Rolando Grandi, gérant du fonds Echiquier Artificial Intelligence.

Malgré un statut d'acteur majeur de la gestion thématique avec 42 milliards de $ gérés, Pictet AM n'hésite pas de son côté à poursuivre son développement en étendant sa gamme. Et la maison de gestion continue d'alimenter son fonds de mégatendances avec de nouvelles idées. « Nous avons commencé début septembre à intégrer une dixième stratégie d'investissement dans le fonds Pictet Global Megatrend Selection, la stratégie SmartCity. Les opportunités sont très nombreuses : bâtiments efficaces, infrastructures connectées, gestion des crèches, pour ne citer que quelques domaines » précise Hervé Thiard, Directeur Général France de Pictet AM.

Cependant, l'approche via les mégatendances n'est pas l'unique angle d'investissement proposé. Parfois, un simple facteur différenciant au sein des entreprises sélectionnées peut faire office de thématique. Sycomore AM a ainsi créé il y a 3 ans le fonds Sycomore Happy@Work qui investit dans les sociétés européennes qui accordent une importance toute particulière à la valorisation du capital humain. « On est parti d'un postulat très terrain et on a observé lors de nombreuses visites de sites que les entreprises qui semblaient performantes dans la durée étaient celles qui avaient une forte culture d'entreprise et des collaborateurs très engagés » justifie Claire Bataillie, Analyste chez Sycomore AM.

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