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GB-La forte hausse des emprunts du secteur public complique le défi budgétaire de Rachel Reeves
information fournie par Reuters 19/09/2025 à 10:26

par William Schomberg

La dette publique britannique a largement dépassé les prévisions qui servent de base aux plans fiscaux et de dépenses du gouvernement, montrent les données officielles publiées vendredi, ce qui complique encore la tâche de la ministre des Finances, Rachel Reeves, qui doit présenter le budget en novembre prochain

Les emprunts du secteur public entre avril et août ont atteint un total de 83,8 milliards de livres sterling (96,32 milliards d'euros), soit 11,4 milliards de livres sterling de plus que prévu par le Bureau de la responsabilité budgétaire (OBR), selon les données.

L'emprunt a été le plus élevé pour les cinq premiers mois d'un exercice financier depuis 2020, lorsque la pandémie de COVID-19 avait contraint le gouvernement à engager des dépenses considérables pour soutenir l'économie.

Avant même que les chiffres de vendredi ne soient connus, on s'attendait déjà à ce que Rachel Reeves annonce de nouvelles hausses d'impôts dans son budget, dont la présentation est prévue le 26 novembre, afin de maintenir le cap vers le respect des règles budgétaires et d'éviter de nouvelles perturbations sur les marchés financiers.

La hausse des impôts pourrait toutefois ralentir une croissance économique britannique déjà chancelante, que Rachel Reeves et le Premier ministre travailliste Keir Starmer avaient promis d'accélérer.

Selon Nabil Taleb, économiste chez PwC UK, le gouvernement britannique est confronté à une combinaison de coûts de la dette et d'inflation plus élevés, à l'opposition aux coupes budgétaires et au risque d'une révision à la baisse des prévisions de croissance de l'OBR, ce qui rendrait difficile le respect des règles de la ministre des Finances.

"La chancelière de l'Echiquier est confrontée à des choix difficiles, et le test sera de savoir si elle peut les rendre acceptables pour les électeurs et les marchés", souligne-t-il.

La livre sterling perd 0,37% face au dollar après la publication par l'Office national de la statistique (ONS) des chiffres de l'endettement du secteur public, ainsi que de données indépendantes indiquant une augmentation plus importante que prévu des volumes des ventes au détail en août.

Le rendement du Gilt britannique à 30 ans GB30YT=RR prend 5,3 points de base à 5,5570% et son homologue de l'obligation à 10 ans GB10YT=RR avance de 3,7 points de base à 4,721%.

Pour le seul mois d'août, le gouvernement a emprunté près de 18 milliards de livres, selon l'Office national des statistiques, ce qui est nettement supérieur à l'estimation de l'OBR, qui prévoyait 12,5 milliards de livres.

Un sondage réalisé par Reuters auprès d'économistes a révélé une prévision médiane d'un déficit de 12,75 milliards de livres pour le mois d'août.

"Les emprunts du mois dernier ont été les plus élevés pour un mois d'août depuis la pandémie", note Grant Fitzner, économiste en chef de l'ONS.

"Bien que les recettes fiscales et les cotisations sociales aient globalement augmenté par rapport à l'année dernière, ces hausses ont été compensées par une augmentation des dépenses consacrées aux services publics, aux prestations sociales et aux intérêts de la dette", ajoute-t-il.

L'ONS a par ailleurs revu à la hausse ses estimations des emprunts des derniers mois de près de 6 milliards de livres après que des données actualisées du bureau des impôts ont montré que les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée étaient inférieures à ce que l'on pensait initialement.

Les chiffres actualisés des administrations locales et décentralisées ont également contribué à la révision.

Avant la publication des données de vendredi, les emprunts du secteur public étaient proches des prévisions de l'OBR pour l'année en cours.

Paul Dales, économiste pour le Royaume-Uni chez Capital Economics, a déclaré que Rachel Reeves annoncerait probablement des mesures budgétaires, principalement des hausses d'impôts, d'un montant de 28 milliards de livres sterling dans son budget, ce qui est proche des 40 milliards de hausses d'impôts de son premier budget de l'année dernière, ce qu'elle s'était pourtant engagé à ne pas répéter.

Plus tôt dans la journée de vendredi, le groupe de réflexion Institute for Fiscal Studies a déclaré que Rachel Reeves risquait d'être confrontée à un "problème budgétaire majeur" si elle ne parvenait pas à mettre en oeuvre ses plans visant à améliorer l'efficacité des services publics, ce qui met en évidence un autre risque pesant sur sa capacité à atteindre ses objectifs.

(Version française Diana Mandia, édité par Augustin Turpin)

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