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Frédéric Cren, Inventiva : «Il reste de la place pour les traitements de 2e génération dans la Nash»
information fournie par Boursorama 30/09/2019 à 11:30

Frédéric Cren, cofondateur et dirigeant d'Inventiva. (Crédits photo : Inventiva)

Frédéric Cren, cofondateur et dirigeant d'Inventiva. (Crédits photo : Inventiva)

Oublié l'échec dans sclérodermie systémique. Les bonnes nouvelles se succèdent pour la biotech alors que les essais de phase IIb dans la Nash sont bien avancés pour son produit le plus avancé, lanifibranor. L'occasion de faire le point avec son dirigeant et Cofondateur, Frédéric Cren. Même si Genfit et Intercept font la course en tête, il reste confiant dans les perspectives d'Inventiva sur cette indication très convoitée.

Boursorama : Commençons par la bonne nouvelle la plus récente. Inventiva vient d'obtenir le statut «Fast Track» de la FDA pour lanifibranor dans la Nash. Ça va vous simplifier la vie pour les mois à venir.

Frédéric Cren : Cela confirme que les autorités de santé américaines reconnaissent la Nash comme une maladie grave pour laquelle il faut apporter des réponses. Ce statut va garantir à Inventiva des interactions plus régulières et plus faciles avec la FDA et ça facilitera d'autant la présentation de nos résultats de phase IIB avec lanifibranor.

Boursorama : Parlons-en justement. Début septembre, vous annonciez la fin du recrutement des patients pour cette étude de Phase IIB dans la Nash, avec à la clé des résultats attendus au premier semestre 2020. C'est un rendez-vous majeur pour Inventiva.

Frédéric Cren : Oui mais le fait d'avoir réussi à recruter suffisamment de patients est déjà une bonne nouvelle en soi. C'est un marché très compétitif pour trouver des patients dans la Nash puisqu'il faut réaliser une biopsie sur les patients, une procédure invasive pour laquelle il n'est pas forcément simple de trouver des volontaires. Nous avons par ailleurs pris soin de recruter des patients atteints de formes sévères de Nash, ce qui va aider à mettre en évidence l'efficacité de lanifibranor. Plus des deux tiers des patients recrutés ont ainsi un score de Nash supérieur ou égal à 6. Nous avons mis beaucoup d'effort dans cet essai avec 70 centres impliqués en Europe, au Canada et en Australie mais aussi 14 sites aux Etats-Unis avec des patients américains, un élément qui là aussi va jouer en notre faveur lors de nos discussions avec la FDA.

Boursorama : Dans votre communication, vous revenez souvent sur le fait que lanifibranor augmente la sensibilité à l'insuline, avez-vous cherché à mettre l'accent sur les patients diabétiques dans le recrutement.

Frédéric Cren : Tout à fait, nous allons faire des analyses et des sous-analyses sur la population diabétique puisque  les patients diabétiques comptent pour près de 50% [48% pour être exact ] de la population touchée par la Nash et qu'ils ont souvent une forme sévère de la maladie. Je pense que cet aspect et l'amélioration de la résistance à l'insuline attendue avec lanifibranor sont à même de distinguer notre produit par rapport à la concurrence.

Boursorama : En parlant de concurrence comment vous avez vu évoluer ce paysage concurrentiel de la Nash durant les derniers mois ?

Frédéric Cren : il s'est passé beaucoup de choses. Prenons Enanta qui développe un traitement agoniste de FXR dans la Nash, c'est le même mode d'action que l'Ocaliva d'Intercept. Bien que le critère principal ait été atteint à la plus forte dose, les résultats publiés ont montré un niveau de prurit très important [51% des patients et 21% ont dû arrêter le traitement]… tout comme avec Ocaliva. Jusqu'à présent, on pensait que c'était la molécule d'Intercept qui était responsable de cet effet indésirable mais que ce n'était pas forcément un « effet de classe  FXR» . Aujourd'hui on en vient à penser que ce problème pourrait affecter tous les traitements utilisant les agonistes de FXR, clairement un avantage pour lanifibranor. On a également vu l'échec de Cymabay avec Seladelpar, un PPAR delta,  là où Lanifibranor est un agoniste des PPAR alpha, delta et gamma. Quant à l'Ocaliva d'Intercept, certes il a atteint le critère principal mais dans une sous-population. Conclusion : il reste de la place pour les traitements de deuxième génération qui arrivent dans la Nash, dont le nôtre.

Boursorama : Vous avez annoncé des résultats intéressants sur lanifibranor que vous partagerez au Liver Meeting à Boston en novembre, peut-on avoir quelques informations en avant-première ?

Frédéric Cren : sans trop en dévoiler, nous allons présenter des études précliniques montrant une activité dans un modèle qui s'applique à la population F4, c'est-à-dire les patients au stade la plus avancée de fibrose avec un foie cyrrhotique. Il y a donc un vrai rationnel pour nous à aller également chez des patients qui ont une fibrose avancée.

Boursorama : Disons-le brutalement, pour beaucoup d'investisseurs, l'échec dans la sclérodermie avec lanifibranor hypothèque sérieusement ses chances dans la Nash…

Frédéric Cren : Sclérodermie et Nash sont toutes deux des maladies avec une composante fibrotique mais à part ça, elles sont très différentes. Pour notre traitement dans la scléroredemie, il aurait fallu traiter des patients qui ont une forme progressive de la maladie mais en analysant les résultats nous nous sommes rendus compte que seulement 5 patients sur les 145 recrutés avaient cette forme progressive. Nous ne sommes pas les seuls à avoir rencontré ce problème: BMS, Roche et Bayer ont aussi enregistré récemment des résultats négatifs dans cette indication. Mais cela n'empêche pas que le mécanisme des PPAR dans la Nash a déjà été validé, notamment par la Pioglitazone, le PPAR gamma du laboratoire Takeda. Il y a donc un très bon rationnel pour lanifibranor dans la Nash.

Boursorama : Nous avons beaucoup parlé de lanifibranor mais ce n'est pas la seule corde à l'arc d'Inventiva…

Frédéric Cren : Oui nous attendons les résultats de phase IIa pour Odiparcil pour la MPS de type VI d'ici la fin de l'année. Et au premier semestre 2020, ABBV-157, le candidat médicament dans le psoriasis développé en partenariat avec AbbVie devrait passer en phase II ce qui nous donnera droit à un nouveau paiement d'étape de la part du laboratoire américain. Pour rappel, nous avions reçu 2,5 millions de dollars pour la phase I. L'actualité d'Inventiva va donc rester fournie dans les mois qui viennent.

Propos recueillis par Laurent Grassin

Laurent Grassin
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Laurent Grassin

Boursorama

Directeur médias

https://www.boursorama.com/

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1 commentaire

  • 30 septembre 11:37

    Tu m'étonnes qu'il reste de la place, aujourd'hui il n'y a aucun traitement de première génération...


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