Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

France-Les grandes entreprises se lancent dans la formation d'apprentis
information fournie par Reuters 04/03/2019 à 19:06

    * Des CFA pour former des jeunes selon les besoins
    * Huit CFA prêts à être lancés, une dizaine en projet
    * Un risque de déstabiliser les CFA existants

    par Caroline Pailliez
    PARIS, 4 mars (Reuters) - Une vingtaine d'entreprises se
préparent à lancer leurs propres centres de formation
d'apprentis (CFA) pour compenser l'inadéquation, selon eux, de
l'offre, profitant d'une nouvelle possibilité de la réforme de
l'apprentissage.
    Schneider Electric, Safran, Arc international, Groupe
Nicollin ou encore Adecco, Accor, Sodexo et Korian comptent
franchir le pas dans les prochains mois pour disposer d'un
bassin de salariés formés selon leurs besoins. 
    Huit CFA seraient prêts à être lancés, selon le ministère du
Travail, une dizaine seraient encore en projet. 
    "On constate que nos métiers sont insuffisamment connus et
insuffisamment reconnus du grand public. Ces métiers méritent
d'être un peu plus mis en lumière", a déclaré lundi Anna
Notarianni, présidente de Sodexo France  EXHO.PA , qui a
expliqué connaître des difficultés de recrutement au même titre
que la plupart des entreprises de services. 
    L'entreprise de restauration collective a annoncé lundi
avoir signé un partenariat avec le groupe hôtelier Accor
 ACCP.PA , le leader du recrutement intérim Adecco  ADEN.S  et
le spécialiste de la gestion de maisons de retraite médicalisées
Korian  KORI.PA  pour la mise en place d'un centre de formation
autour des métiers de la cuisine et de la restauration.
    "Notre enjeu à nous c'est d'attirer, (...) de rendre nos
métiers plus attractifs", a dit le directeur des ressources
humaines de Korian, Rémi Boyer. 
    Or, il constate une "fragmentation de l'offre" de formation.
Pour l'instant, l'entreprise fait affaire avec "une petite
centaine de CFA" en France dont une quarantaine sur les métiers
de la cuisine. "Ce système-là, (...) n'est pas optimal par
rapport à nos besoins massifs (de recrutement) et les besoins
qui nous attendent demain", dit-il. 
    Ce CFA devrait accueillir une première cohorte de 1.000
étudiants d'ici janvier 2020 et s'implanter dans trois régions:
l'Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Région Sud. 
    
    "MIXER LES PUBLICS"
    A plus petite échelle, Nicollin, une entreprise de 6.000
salariés spécialisée dans les métiers de l'environnement, qui ne
trouvait pas de centre de formation autour de son siège
opérationnel à Montpellier, ouvrira d'ici septembre un BTS
(brevet de technicien supérieur) pour une douzaine d'élèves.
    Le groupe veut non seulement dénicher de nouveaux talents,
mais aussi former ses managers. Ces derniers pourront valider
des compétences en suivant certains modules de la formation. 
    "On veut mixer les publics, permettre à nos salariés en
interne de s'adapter aux évolutions du métier", dit la
responsable formation, Patricia Jarlot, qui précise que certains
métiers dans son secteur sont amenés à disparaître. 
    La réforme de la formation professionnelle et de
l'apprentissage adoptée en septembre 2018 modifie en profondeur
la structure de financement du secteur. Il n'est plus nécessaire
de demander l'autorisation aux régions pour créer un CFA ni de
réclamer auprès d'elles des subventions. 
    Chaque CFA sera financé au "coût contrat", c'est-à-dire en
fonction du nombre d'élève inscrit dans l'établissement selon un
montant qui aura été déterminé par les branches
professionnelles. Quelque 200 branches ont déjà publié ce
montant, selon le ministère du Travail. Les autres disposent
d'un délai allant jusqu'au 15 avril.
    "Notre responsabilité, c'était de faire une loi qui permette
à l'ensemble des acteurs de pouvoir se saisir mieux, plus vite,
plus intensément, de ces sujets", a dit la ministre du Travail,
Muriel Pénicaud lors de la présentation du CFA Accor, Adecco,
Korian et Sodexo. 
    "Former des jeunes aux compétences dont les entreprises ont
besoin, c’est ça ce que veulent les jeunes", a-t-elle ajouté. 
    
    PROFITER À L'ÉCOSYSTÈME
    Elle en appelle toutefois aux entreprises pour que ces
formations puissent profiter à leurs "écosystèmes", celui de
leur filière et de leurs sous-traitants. "C’est très important
parce qu’on a besoin de l’effet d’entraînement des grandes
entreprises", explique-t-elle.
    Les syndicats ne voient pas d'un mauvais oeil ce genre de
CFA qui peut d'être directement opérationnel en cas d'embauche. 
    Mais "il faut être vigilant au contenu de la formation qui
doit répondre au cahier des charges des diplômes préparés et non
seulement aux besoins techniques de l'entreprise", prévient le
secrétaire confédéral de Force ouvrière, Michel Beaugas. 
    Selon le secrétaire national de la CFDT, Yvan Ricordeau, il
faut veiller à l'accompagnement des apprentis qui ne seraient
pas embauchés à l'issue de la formation, et s'assurer que ce
développement ne se fasse pas aux dépens des CFA existants. 
    Pour le président de l'Association des directeurs de CFA
d'Île-de-France, et directeur du CFA de la Faculté des métiers
de l'Essonne, Alain Bao, l'arrivée sur le marché de nouveaux CFA
n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle. 
    "A partir du moment où de grands groupes créent leur CFA, ça
va permettre de faire parler de l'apprentissage et d'attirer des
publics qui n'y auraient pas forcément songé", dit-il. 
    Il admet que cela risque de déstabiliser les CFA existants,
mais ce sera à ces derniers "d'être inventifs" pour perdurer.

 (Edité par Yves Clarisse)
 

Valeurs associées

Euronext Paris +0.31%
Euronext Paris -2.61%
Euronext Paris +0.18%
Swiss EBS Stocks +0.43%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.