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France-Le sort du PDG d'Orange suspendu au verdict du procès Tapie
information fournie par Reuters 08/07/2019 à 10:11

 (Répétition sans changement d'une dépêche diffusée dimanche
soir)
    * L'épilogue provisoire d'une saga de 26 ans
    * Stéphane Richard fragilisé mais défendu par des salariés
    * Le sort de Bernard Tapie renvoyé au second plan 

    PARIS, 8 juillet (Reuters) - Le sort du PDG d'Orange
 ORAN.PA , Stéphane Richard, est suspendu au jugement qui sera
rendu mardi dans le procès sur l'arbitrage contesté de 2008 en
faveur de Bernard Tapie dans son contentieux avec le Crédit
Lyonnais.
    Le ministère public a requis le 1er avril trois ans de
prison dont 18 mois de sursis à l'encontre de l'ancien directeur
de cabinet de la ministre de l'Economie et des Finances de
l'époque, Christine Lagarde.  
    Le procureur Nicolas Baietto a aussi requis 100.000 euros
d'amende et l'interdiction d'exercer toute fonction publique
pendant cinq ans contre celui qui est aujourd'hui le patron due
l'opérateur historique et numéro un français des télécoms.
    Renouvelé l’an dernier pour un troisième mandat, Stéphane
Richard, 57 ans, a prévenu qu’il remettrait son mandat au
conseil d’administration en cas de condamnation. 
    Selon son entourage, il pourrait cependant être fondé à se
maintenir en cas de peine "symbolique". Mais l'Etat actionnaire
d'Orange pourrait l'entendre d'une autre oreille.
    En janvier 2018, le ministre de l'Economie et des Finances,
Bruno Le Maire, avait estimé sur Radio Classique que Stéphane
Richard avait "fait du bon travail à la tête d'Orange" et avait
donc vocation à être reconduit à la tête de la société.
    Mais il avait ajouté : "Si jamais dans le cours de cette
procédure judiciaire il devait y avoir une condamnation, il
remettrait immédiatement son mandat et démissionnerait."
    Interrogé ce week-end en marge des Rencontres économiques
d'Aix-en-Provence, Bruno Le Maire a déclaré à des journalistes
qu'il "essayait" en règle générale "de ne pas changer d'avis".
    Prié de dire s'il cela tenait aussi en cas de condamnation
symbolique, il a répondu : "Nous avons fixé des règles, elles
sont claires et elles seront respectées."
    
    DES SALARIÉS AU SECOURS DE RICHARD
    L'Association de défense de l'épargne et de l'actionnariat
salarié (ADEAS) et la CFE-CGC Orange ont pris la défense du PDG
d'Orange et appelé dimanche Bruno Le Maire "à la plus grande
retenue quant aux décisions à prendre suite à une éventuelle
condamnation de Stéphane Richard dans le procès Tapie".
    Personnels actionnaires et principaux syndicats d'Orange
demandent à être reçus par le ministre pour "examiner les suites
à donner à une éventuelle condamnation et toutes conséquences en
découlant", ajoutent ces organisations dans un communiqué.
    Elles rappellent que Christine Lagarde est restée présidente
du Fonds monétaire internationale et qu'elle est désormais
pressentie pour diriger la Banque centrale européenne, alors
qu'elle a été, écrivent-elles, "condamnée dans la même affaire".
    Christine Lagarde a été jugée coupable de négligence le 19
décembre 2016 par la Cour de justice de la République pour avoir
renoncé à un recours contre l'arbitrage mais dispensée de peine.
    "Les propos tenus aux Rencontres Economiques d’Aix indiquant
(que Stéphane Richard) devrait démissionner quelle que soit sa
condamnation apparaissent comme particulièrement déplacés",
ajoutent les deux organisations.
    Ces propos "ne tiennent aucun compte de l’intérêt général
d’une entreprise ayant subi une déstabilisation d’une ampleur
d’importance. Stéphane Richard a permis l’apaisement social et
le retour de la confiance du personnel", plaident-elles.
    Une allusion à la crise traversée sous la direction
précédente par ce qui était encore France Télécom - la mise en
oeuvre d'un plan massif de réduction de personnel soupçonné
d'être à l'origine d'une vague de suicides en 2008-2010. 
    
    LE SORT DE TAPIE AU SECOND PLAN
    Coïncidence du calendrier, le prédécesseur de Stéphane
Richard, Didier Lombard, est actuellement jugé pour harcèlement
moral avec six autres anciens dirigeants de France Télécom dans
la même salle d'audience du tribunal de Paris, où les deux
hommes pourraient presque se croiser mardi.
    Le ministère public a requis vendredi contre Didier Lombard
un an de prison et 15.000 euros d'amende, peine maximum prévue
pour harcèlement moral.  
    Si Stéphane Richard devait quitter Orange, plusieurs noms
circulent pour le remplacer, dont ceux du directeur financier
Ramon Fernandez, de la directrice exécutive de la France
Fabienne Dulac ou du directeur d'Orange Espagne, Laurent
Paillassot. L’actuel directeur général de BpiFrance, Nicolas
Dufourcq, est cité aussi comme possible prétendant. 
    Le sort du PDG d'Orange fait presque passer au second plan
celui des autres protagonistes, dont le personnage central de
cette affaire, Bernard Tapie, 76 ans.
    Le ministère public a requis cinq ans de prison ferme contre
l'ancien homme d'affaires, qui souffre d'un cancer et dont la
peine éventuelle ne sera sans doute jamais mise à exécution.
    Il dit avoir été floué par le Crédit Lyonnais lors de la
vente en 1983 du fabricant d'équipements de sport Adidas 
 ADSGn.DE  et s'est vu accorder 15 ans plus tard 403 millions
d'euros, dont 45 millions pour préjudice moral. Sommes dont
l'Etat, partie civile, demande le remboursement.
    Mais Bernard Tapie et son avocat Maurice Lantourne sont
accusés d'avoir obtenu frauduleusement cet arbitrage, en
collusion avec un des arbitres, Pierre Estoup, 92 ans, et avec
la complicité de Stéphane Richard.
    Une accusation que le PDG d'Orange s'est employé à réfuter
pendant le procès. Il a dit n'avoir fait que son travail de
directeur de cabinet et joué qu'un rôle secondaire dans une
décision qui avait, selon lui, le soutien du pouvoir exécutif.

 (Emmanuel Jarry, avec Gwenaelle Barzic et Leigh Thomas)
 

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