Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

France-L'Insee voit la croissance ralentir mais pas caler
information fournie par Reuters 19/06/2018 à 18:00

    * Un ralentissement qui concerne aussi la zone euro
    * La décrue du chômage sera aussi moins prononcée 
    * Le pouvoir d'achat entamé par l'inflation

    PARIS, 19 juin (Reuters) - La croissance de l'économie
française devrait ralentir à 1,7% en 2018 dans le sillage de la
zone euro, sur fond de remontée de l'euro et des cours du
pétrole, ainsi que des incertitudes liées aux tensions
protectionnistes, estime l'Insee.   
    Elle évoluerait ainsi bien en deçà de son pic de dix ans
(2,3%) touché en 2017, mais l'institut ne voit pour l'instant
aucun signe de retournement qui la ramènerait aux trois années
d'activité molle - 1,0% ou à peine plus - qui l'avaient précédé.
    "Notre hypothèse est que la croissance française en a encore
sous le pied même si son rythme est moindre qu'en 2017", a
déclaré Julien Pouget, chef du département conjoncture de
l'Insee, en présentant mardi la première prévision du produit
intérieur brut (PIB) de l'institut pour l'année en cours.
    A 1,7%, elle se situe en retrait de celles des organisations
internationales, qui s'échelonnent pour l'instant entre 1,9% et
2,1%, et de celle, plus récente, de la Banque de France, ramenée
à 1,8%  .
    Elle est aussi inférieure à celle du gouvernement (2,0%)
dans son programme de stabilité pluriannuel diffusé en avril. 
    Mais elle ne change pas la donne pour le budget 2018,
construit l'automne dernier sur une hypothèse de PIB en hausse
de 1,7%, si ce n'est que la bonne surprise du bond des recettes
fiscales générées par l'activité plus forte que prévu en 2017
risque fort de ne pas se reproduire cette année. 
    Ce ralentissement est général en zone euro, en témoigne le
tassement du climat des affaires dans tous ses pays après une
fin 2017 euphorique, qui s'est traduit par un premier trimestre
poussif pour le PIB (+0,4% en zone euro et +0,2% en France après
+0,7% dans les deux cas au 4e trimestre 2017).
    
    L'ENVIRONNEMENT RESTE PORTEUR
    Outre un contrecoup à la forte dynamique de 2017, l'Insee y
voit la conséquence de plusieurs facteurs : les prix du pétrole,
dont la hausse sur un an a été de 23% au premier trimestre et a
accéléré depuis ; la progression sensible de l'euro, même si la
tendance s'est inversée fin avril ; les tensions
protectionnistes nourries par l'administration américaine.
    S'y ajoute, pour la seule France, un contrecoup aux
livraisons d'Airbus élevées de la toute fin d'année, un
phénomène constaté maintenant depuis 2015, et une consommation
des ménages atone pour cause de calendrier fiscal défavorable
(hausses de la CSG, des carburants et du tabac). 
    Mais l'Insee juge que, "malgré ces nuages, l'environnement
économique reste porteur" et que la demande extérieure adressée
à la France devrait repartir dès le deuxième trimestre.
    Il revoit cependant en baisse à 0,3%, contre 0,4%
auparavant, sa prévision de croissance pour le seul deuxième
trimestre. Au passage, l'institut estime que les grèves dans les
transports (SNCF et Air France) auraient un impact négatif d'"au
plus 0,1 point de PIB" sur la période, qui serait rattrapé dès
le trimestre suivant en cas de retour à la normale.
    Ses premières anticipations pour les troisième et quatrième
trimestres se situent toutes deux à +0,4%. 
    
    DÉCRUE DU CHÔMAGE PLUS LENTE
    L'emploi devrait suivre le rythme de la croissance et
l'Insee table sur 183.000 créations nettes en 2018, un rythme
encore élevé quoique bien loin des 340.000 de 2017.
    Dans ce contexte, l'Insee voit une poursuite de la décrue du
chômage, avec un taux au sens du BIT qui reviendrait à 8,8% à la
fin de l'année pour la France entière (Dom inclus), soit 0,2
point de moins que fin 2017.
    La croissance serait alimentée par un investissement des
entreprises toujours dynamique, tout particulièrement en
services, et le commerce extérieur. 
    Les exportations repartiraient dès le deuxième trimestre et
leur progression sur l'année atteindrait 4,4%, nettement plus
que celle des importations (+2,6%), avec pour conséquence que la
contribution des échanges au PIB de l'année atteindrait 0,5
point, contre 0,1 en 2017.
    Dans le même temps, l'Insee voit la consommation des ménages
évoluer quasiment au même rythme qu'en 2017 (+1,0% après +1,1%).
    Après un premier semestre difficile, leurs achats de biens
accéléreraient à partir de l'été à la faveur notamment d'un
regain de pouvoir d'achat avec la suppression du reliquat de
cotisations d'assurance chômage pour les salariés et la première
étape de réduction de la taxe d'habitation.
    Ce pouvoir d'achat sera toutefois entamé par l'inflation,
dont le rythme annuel culminerait à 2,3% pendant l'été en raison
de la hausse des produits pétroliers, pour revenir à 1,7% fin
2018.
    
    La note de conjoncture de l'Insee 
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/3567772

 (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.