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France-L'inquiétude gagne les secteurs du commerce et du tourisme
information fournie par Reuters 06/12/2019 à 12:31

    * Les "Gilets jaunes" ont laissé des marques
    * Déjà des annulations dans les hôtels
    * Les commerçants redoutent un nouveau manque à gagner

    par Dominique Vidalon
    PARIS, 6 décembre (Reuters) - Instruits du lourd précédent
des "Gilets jaunes", les secteurs du commerce et de l'hôtellerie
s'inquiètent en France des répercussions de la mobilisation
contre la réforme des retraites et des grèves reconductibles, à
une période cruciale de l'année.
    Les syndicats ont annoncé vendredi une nouvelle journée de
grèves et de manifestations dans le pays le 10
décembre. 
    "Si ça dure, c'est un drame. Ça fera deux fois que les fêtes
de fin d'année sont 'flinguées' à un an d'intervalle", déclarait
dès jeudi sur Europe 1 Francis Palombi, président de la
Confédération des commerçants de France.
    Jeudi, premier acte des grèves et manifestations organisées
par les syndicats dans un bras de fer qu'ils souhaitent décisif
avec le gouvernement, la préfecture de police de Paris avait
ordonné la fermeture des boutiques, banques, cafés, restaurants
sur le parcours du cortège parisien pour éviter des saccages.
    "Pour le commerce, ça représente 30% au minimum de perte de
chiffre d'affaires sur une journée", précise Francis Palombi.
"Il y a un manque à gagner sur tout Paris. On arrive après les
'Gilets jaunes'", ajoute-t-il, évoquant des indemnisations.
    Au sein du groupe Casino  CASP.PA , les commerçants avaient
paré aux perturbations. "Comme la date de la grève était connue,
on a anticipé pour les stocks et on s'est organisé, donc pas de
craintes", a dit une porte-parole à Reuters.
    Au plus fort du mouvement des "Gilets jaunes", qui a débuté
à l'automne 2018, le gouvernement a mis en oeuvre des aides en
faveur des entreprises du commerce et de l'artisanat confrontées
à une perte de chiffre d'affaires, des difficultés de trésorerie
et des dégradations matérielles.
    Selon le gouvernement, plus de 10.000 entreprises ont ainsi
bénéficié de délais de paiement et de reports de charges
sociales.
    "Fragilisées par un semestre de dégradations, de désertions
des centres-villes et au total de pertes d’activité, les
entreprises concernées commencent à peine à retrouver le chemin
de la croissance", relève l'U2P, l'Union des entreprises de
proximité.
    
    "L'ENCÉPHALOGRAMME EST PLAT"
    Leurs trésoreries demeurent très faibles et une rechute de
l’activité en fin d’année serait fatale pour une partie d’entre
elles. Par ricochet, un nouveau blocage de l’économie aurait des
effets négatifs sur l’emploi", ajoute-t-elle dans un communiqué.
    La fin de l’année, avec les fêtes de Noël, est une période
essentielle pour les commerces.
    Et les premières inquiétudes pointent dans le secteur du
tourisme, affecté par les grèves dans les transports.
    "Depuis dix jours, on n'a plus de réservations pour les 5,6
et 7 décembre. L'encéphalogramme est plat. Il y a 25% de plus
d'annulations que l'an dernier à la même époque", souligne
Laurent Duc, président de l'Union des métiers et des industries
de l'hôtellerie (Umih).
    "Quand vous faites 8.000 kilomètres pour venir à Paris et
que vous arrivez devant la tour Eiffel, qu'elle est fermée, et
que Le Louvre ferme à 18h00, vous vous dites qu'il y a un petit
souci", explique-t-il.
    La tour Eiffel, monument emblématique de Paris, a rouvert
vendredi après une journée de fermeture la veille en raison des
grèves.
    "Les étrangers qui viennent faire leurs courses à Paris pour
le côté féérique, s'il y a des grèves, ils ne vont pas venir.
C'est un manque à gagner qui ne peut pas se récupérer", estime
Laurent Duc, qui s'attend à "10% à 15% de baisse de chiffre
d'affaires" dans le secteur en décembre.
    Selon le Groupement national des indépendants hôtellerie et
restauration (GNI) pour l'Ile-de-France, l'impact était déjà
"important" jeudi et les jours à venir pour les hôtels, cafés et
restaurants.
    "A Paris, nous enregistrons une baisse des réservations
comprise entre 30 et 40%, les Hauts-de-France enregistrent 40 à
50% de baisse, d'autres destinations sont très touchées comme
Strasbourg, Colmar, Toulouse", précisait jeudi à Reuters Frank
Trouet, délégué général du GNI-Ile-de-France.
    "L'annonce de la poursuite du mouvement de grève est en cela
une très mauvaise nouvelle. Les perspectives ne sont pas bonnes
pour les prochains jours", dit-il.

 (Edité par Sophie Louet et Jean-Michel Bélot)
 

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