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France-Fourniret condamné à la perpétuité, Monique Olivier à 20 ans
information fournie par Reuters 16/11/2018 à 20:00

    * Un meurtre vieux de 30 ans
    * Le deuxième d'une longue série 
    * Des questions encore sans réponse

 (Avec condamnation, rappel des faits, déclarations)
    par Emmanuel Jarry
    VERSAILLES, Yvelines, 16 novembre (Reuters) - La cour
d’assises des Yvelines a condamné vendredi le tueur en série
Michel Fourniret à la prison à perpétuité et sa complice Monique
Olivier à 20 ans de prison pour avoir assassiné en 1988 la
compagne d’un truand afin de s’emparer d’un magot.
    Michel Fourniret, 76 ans, a déjà été condamné en 2008 à la
prison à perpétuité réelle et Monique Olivier, 70 ans, à la
perpétuité avec 28 ans de sûreté pour le meurtre de sept
adolescentes et jeunes femmes entre 1987 et 2001.
    La cour a pris en compte vendredi l'absence de casier
judiciaire de Monique Olivier au moment des faits et sa
personnalité, celle d'une "femme dominée et manipulée par Michel
Fourniret".
    Les peines prononcées ne changent rien à leur sort. Là
n’était d’ailleurs pas l’enjeu de ce procès, qui laisse sans
réponses une série de questions et de zones d’ombre.
    Arrêté en juin 2003 en Belgique pour l'enlèvement d'une
fillette et dénoncé en 2004 aux enquêteurs belges par son épouse
et complice, "l'ogre des Ardennes" a reconnu avoir tué en avril
1988 Farida Hammiche, 30 ans, compagne d'un truand avec lequel
il s'était lié en prison, Jean-Pierre Hellegouarch. 
    Le couple a ainsi fait main basse sur plusieurs dizaines de
kilos de lingots et de pièces d’or, trésor d’origine criminelle
récupéré dans un cimetière avec la victime.
    C'est leur deuxième meurtre connu après celui d'Isabelle
Laville, 17 ans, enlevée, violée et assassinée dans l'Yonne en
décembre 1987, deux mois et demi après que Fourniret eut fini de
purger une peine de prison pour agressions sexuelles.
    Le corps de Farida Hammiche n’a pas été retrouvé et les
avocats des parties civiles et le président de la cour ont
pressé en vain jeudi le tueur d'avouer où il l'avait caché.
    Michel Fourniret a certes dit qu’il n’était "pas impossible"
qu’il l'ait "déposé" dans une carrière, à proximité d’un ancien
domicile, dans les Yvelines, mais pour se rétracter aussitôt.
    "Honnêtement, en cet instant, je ne le sais pas", a-t-il
ainsi répondu à l’avocate de la famille Hammiche, Me Yolaine
Bancarel, avant d'ajouter : "Il n’est pas impossible que dans
mon subconscient, il y ait quelque chose qui apparaisse."
    
    "ÉGALEMENT COUPABLES"
    La série pourrait ne pas s'arrêter aux crimes connus du
couple à ce jour, les enquêteurs, belges notamment,
s'interrogeant sur des affaires non résolues comme la
disparition d' Estelle Mouzin, en 2003 en Seine-et-Marne.
    Le couple a déjà avoué deux autres meurtres commis dans
l'Yonne, ceux d’une handicapée mentale de 19 ans disparue en
juillet 1988, Marie-Angèle Domèce, et d’une britannique de 20
ans, Joanna Parrish, violée et étranglée en mai 1990.
    Dans son réquisitoire, l’avocat général a admis qu’il
restait d’autres zones d’ombre, comme l’importance réelle et la
provenance du stock d’or récupéré par le couple : "Etait-ce le
produit des vols avec armes du gang des postiches ? Ont-ils une
autre origine ? Nous ne le savons pas avec précision."
    "Le gang des postiches, c’est plausible mais pas plus
qu’autre chose", a pour sa part confié à Reuters Jean-Pierre
Hellegouarch, 75 ans, qui a assisté à tout le procès avec quatre
sœurs et deux frères de la victime et dit n’avoir été qu’un
"maillon dans une transaction" impliquant un truand italien.
    Le couple infernal, divorcé depuis 2010, a écouté impassible
les plaidoiries, le réquisitoire et le verdict, chacun à un bout
du banc des accusés, sans échanger un regard.
    L’avocat général avait justifié la peine demandée par leur
"volonté égocentrique". Il avait invité la cour à les juger
"également coupables", en insistant notamment sur le rôle joué
par Monique Olivier, alors enceinte de leur fils, pour attirer
Farida Hammiche dans le piège tendu par Michel Fourniret.
    "Je regrette ce qui s’est passé. Farida ne méritait pas ça,
c’est impardonnable", a dit Monique Olivier, avant que les jurés
se retirent pour délibérer. Michel Fourniret a pour sa part dit
ne pas avoir de déclaration à faire.

 (Edité par Yves Clarisse et Sophie Louet)
 

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