
Le logo Forvia à Paris
par Gilles Guillaume
Forvia monte en Bourse jeudi après l'annonce de plans d'actions et d'économies pour contenir l'impact des droits de douane américains sur les volumes, qui devraient lui permettre d'atteindre ses objectifs annuels, confirmés après un premier trimestre supérieur aux attentes.
L'équipementier automobile, numéro un mondial des sièges, vise toujours pour 2025 un chiffre d'affaires compris entre 26,3 milliards et 27,5 milliards d'euros, contre 27 milliards en 2024, et une marge d'exploitation comprise entre 5,2% et 6%, contre 5,2% l'an passé, "sur la base des droits de douane déjà en vigueur et des mesures d'atténuation et de réduction des coûts en cours de déploiement", a-t-il dit dans un communiqué.
Au premier trimestre, son chiffre d'affaires a progressé de 2,6% à 6,7 milliards d'euros.
"L'augmentation des droits de douane et la montée des conflits commerciaux représentent des défis importants pour l'économie mondiale et sont susceptibles d'entraîner une volatilité accrue des volumes automobiles", a ajouté Forvia dans son communiqué.
"Nous voulons être préparés en cas de risque supplémentaire, et c'est pourquoi nous avons besoin de mesures d'économies supplémentaires", a dit le directeur général Martin Fischer au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers. "Nous actionnons tous les leviers à travers le monde. Le problème a pour origine les Etats-Unis (...) mais toutes les unités doivent contribuer."
A la Bourse de Paris, vers 07h10 GMT, l'action progressait de 3,2% à 6,08 euros.
"Forvia a publié un chiffre d’affaires (...) au-delà des attentes et conserve sa Guidance 2025 en dépit de l’intégration des droits de douane américain", souligne dans une note Julien Thomas, analyste chez Midcap Partners
CESSIONS D'ACTIFS: DES MARQUES D'INTÉRÊT HORS D'EUROPE
Au-delà de la répercussion des droits de douane auprès de ses clients pour atténuer l'impact direct des surtaxes décidées par le président américain Donald Trump, Forvia a mis en place des groupes de travail pour compenser les effets indirects en rendant les coûts de production plus flexibles sur les sites où les volumes sont déjà affectés.
Le groupe a également décidé un gel des embauches à l'échelle mondiale, qui vient s'ajouter au plan de suppressions de 5.700 emplois en cours de réalisation, et des restrictions sur les voyages.
S'il participe au salon de l'auto de Shanghai la semaine prochaine, il a en revanche décidé d'annuler sa présence aux prochains salons de Munich et CES de Las Vegas, une décision qui n'a pas été prise à la légère, a souligné le directeur financier Olivier Durand au cours d'une téléconférence de presse.
Forvia a également décidé d'une réduction ciblée des dépenses d'investissement et des coûts de développement de plus de 100 millions d'euros en 2025 par rapport à 2024.
Aux Etats-Unis, où il possède 17 usines, l'équipementier réfléchit avec ses clients constructeurs à une meilleure utilisation des capacités, mais sans aller pour l'heure jusqu'à y prévoir de nouveaux investissements. "Pas de capex supplémentaires aux USA à date", a ajouté Olivier Durand.
Le groupe a allongé au premier trimestre la maturité moyenne de sa dette, repoussant désormais à 2027 sa prochaine échéance significative. Dans le cadre de son désendettement, Forvia prévoit aussi de céder d'autres actifs non stratégiques d'ici fin 2026 pour atteindre environ un milliard d'euros de nouveaux désinvestissements.
"Si vous prenez le marché strictement européen, il y a sûrement plus d'actifs qui sont à la vente qu'à l'achat dans notre métier, mais c'est un marché mondial", a dit le directeur financier, ajoutant observer des marques d'intérêt en majorité de la part d'acteurs non-européens, et potentiellement asiatiques.
(Rédigé par Gilles Guillaume, édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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