Le groupe britannique de téléphonie Vodafone a enregistré une perte nette de 4,17 milliards d'euros sur son exercice 2024-2025 en raison d'une dépréciation d'actifs, mais espère que sa récente restructuration lui permettra de repartir sur de bonnes bases.

( AFP / ADRIAN DENNIS )
"Il reste encore beaucoup à faire, mais cette période de transition a repositionné Vodafone sur le marché européen", a estimé Margherita Della Valle, directrice générale du groupe.
Face à des performances en berne, l'entreprise a lors des deux dernières années supprimé 10.000 emplois (10% de ses effectifs), vendu ses branches espagnoles et italiennes et attend le bouclage "au cours du premier semestre" 2025 de sa fusion avec l'opérateur Three au Royaume-Uni.
"Faire faire demi-tour à un supertanker n’a jamais été une tâche facile, surtout lorsque l’entreprise évolue dans un environnement extrêmement concurrentiel", a souligné Richard Hunter, analyste d'Interactive Investor.
"Mais certains signes montrent que Vodafone commence à opérer de vrais changements", a-t-il noté, voyant résulter de cette restructuration "une entreprise plus petite, moins géographiquement dispersée, mais plus concentrée".
Si le chiffre d'affaires de l'entreprise est en hausse de 2%, à 37,45 milliards d'euros, elle enregistre sur son exercice fiscal achevé en mars une perte nette de 4,17 milliards d'euros, après un bénéfice de 1,1 milliard l'an passé.
Celle-ci s'explique par des charges de dépréciation de 4,35 milliards d'euros en Allemagne et 165 millions en Roumanie, qui "reflètent la dernière évaluation par la direction des conditions commerciales et économiques probables" de l'entreprise.
En Allemagne, son premier marché, les difficultés se poursuivent avec un excédent brut d'exploitation (après loyers) "significativement plus faible au cours de l'exercice" et des prévisions de croissance "plus faibles à moyen terme".
"Cette branche souffre encore de pertes de clients, liées notamment à des hausses tarifaires imposées l’an dernier, à une concurrence intense et aux effets persistants de la réforme du droit de la télévision", qui a réduit de moitié le nombre de clients, a expliqué Richard Hunter.
Ce changement de la législation empêche les propriétaires d'inclure un abonnement à la télévision par câble dans les charges collectives, contraignant les consommateurs à souscrire des contrats individuels.
Margherita Della Valle dit cependant s'attendre à ce que "l'Allemagne renoue avec la croissance de son chiffre d'affaires au cours de l'année" et espère "un élan généralisé en Europe et en Afrique".
L'action de Vodafone était en hausse de près de 1,6% mardi vers 8H40 GMT.
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