
( AFP / PATRICK T. FALLON )
Le constructeur automobile américain Ford a publié mercredi une perte nette de 36 millions de dollars au deuxième trimestre à cause, entre autres, d'un rappel de véhicules pour risque de fuite de carburant, et des nouveaux droits de douane.
D'après les indications fournies par Ford, les éléments exceptionnels inscrits dans ses comptes entre avril et juin représentent un cumul de 1,3 milliard de dollars, dont 570 millions du fait du rappel de près de 700.000 véhicules, qui avait été annoncé le 16 juillet, et 300 millions après l'annulation d'un programme lié aux véhicules électriques.
De plus, le groupe précise que les multiples surtaxes douanières infligées par le président Donald Trump avaient pesé à hauteur de 800 millions de dollars net au deuxième trimestre.
Pour l'ensemble de l'année, l'impact net sur son bénéfice d'exploitation proforma est estimé à "environ deux milliards de dollars", a prévenu Ford, qui l'avait anticipé en mai à 1,5 milliard.
Le chiffre d'affaires trimestriel a atteint "un record" de 50,2 milliards de dollars, soit une hausse de 5% sur un an, marqué par une augmentation de 4% du nombre de véhicules vendus (1,18 million).
Ford a accordé entre début avril et début juillet les prix réservés habituellement à ses employés, pour certains modèles et chez les concessionnaires participant aux Etats-Unis.
Le consensus des analystes de FactSet attendait 45,79 milliards. Il avait anticipé un bénéfice net de 1,25 milliard de dollars (1,91 milliard un an plus tôt), mais le géant de Dearborn (Michigan) a annoncé une perte nette de 36 millions.
Ce résultat rapporté par action et hors éléments exceptionnels - référence pour les marchés - donne un bénéfice net de 37 cents, quand le consensus s'établissait à 33 cents.
Impact supérieur des tarifs et prévisions annuelles atténuées, l'action Ford chutait de 3,77% dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York.
- Désavantage douanier -
"Nous pensons que nous avons eu un super trimestre", a commenté Jim Farley, patron du constructeur, sur la chaîne CNBC, précisant avoir eu des "discussions constructives" avec l'administration Trump au sujet des droits de douane "pour retrouver des niveaux raisonnables".
Il s'agit, en tant que "constructeur le plus américain" - 80% de ses véhicules sont assemblés aux Etats-Unis - "de ne pas être désavantagé avec ces accords bilatéraux", a-t-il souligné, en précisant que Ford importait des pièces détachées du monde entier.
Outre de nouveaux droits de douane sur l'acier et l'aluminium, les Etats-Unis ont mis en place des surtaxes douanières de 25% sur les importations de véhicules et de pièces détachées, y compris venant du Mexique et du Canada avec lesquels ils ont pourtant un accord de libre-échange et où les constructeurs américains disposent de sites de production.
Or des accords commerciaux bilatéraux ont abaissé cette taxation à 15%, notamment avec le Japon et l'Union européenne.
L'association des constructeurs automobiles américains (AAPC), qui représente les trois groupes historiques Ford, General Motors et Stellantis (Chrysler, Jeep, etc.) a reproché un taux plus faible pour des véhicules sans composants américains.
- Retour des prévisions -
Le résultat d'exploitation trimestriel de Ford a fondu de 1,88 milliard, tombant à 511 millions au deuxième trimestre.
Il devrait se situer, hors éléments exceptionnels, entre 6,5 et 7,5 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année, a annoncé Ford, qui avait suspendu ses prévisions en mai "à cause des incertitudes liées aux droits de douane". Il prévoyait en début d'année 7 à 8,5 milliards.
Aucun changement en revanche concernant son flux de trésorerie à données comparables qui devrait être compris entre 3,5 et 4,5 milliards en 2025. Et le groupe vise une réduction nette de ses coûts d'un milliard.
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