La mesure pourrait concerner les retraités qui gagnent plus de 2.000 ou 2.500 euro, selon la ministre.

Astrid Panosyan-Bouvet à Paris, le 15 janvier 2024. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
L'effort pour réduire le déficit de la protection sociale ne peut incomber uniquement aux entreprises et aux travailleurs -qui pourraient par exemple travailler sept heures de plus par an-, a estimé mardi 21 janvier la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet. Elle a ainsi évoqué l'idée d'une contribution de certains retraités.
La contribution au financement de la protection sociale "peut porter effectivement sur les personnes qui travaillent", a-t-elle dit sur TF1 où elle était interrogée sur la proposition du Sénat de faire travailler tous les actifs 7 heures de plus par an sans rémunération pour renflouer la Sécurité sociale. "Mais ça peut porter aussi sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre".
"Je pense que ça ne doit pas concerner tous les retraités (...), ça peut être 40% des retraités" , a-t-elle ajouté.
"Il y a différentes taxes et cotisations qui pourraient être envisagées sur les retraités qui peuvent se le permettre (...) en fonction du niveau de pension", a précisé Panosyan-Bouvet. "C'est à discuter, ça peut être 2.000 euros, ça peut être 2.500."
Mieux répartir la charge
Pour la ministre du Travail et de l'Emploi, "le financement de la protection sociale aujourd'hui incombe trop aux entreprises et aux travailleurs."
"Il y a un moment donné où il faut que cette charge soit mieux répartie sur l'ensemble de la population, surtout pour un risque qui est celui de la dépendance qui concerne très principalement les personnes âgées , celles qui vont rentrer en situation de dépendance et en perte d'autonomie", a-t-elle souligné.
Concernant la piste des 7 heures de travail supplémentaires par an sans rémunération, "il faut qu'on regarde avec les partenaires sociaux parce que ça peut être 10 minutes par semaine (...) il y a différentes applications en fonction des branches", a indiqué Astrid Panosyan-Bouvet, écartant l'idée de la suppression "d'un jour périodique" .
Cette "forme de contribution à l'effort national du financement pour la dépendance et la branche autonomie" devrait générer "deux milliards d'euros", a-t-elle indiqué. "Si on rajoute effectivement une contribution des retraités qui peuvent se le permettre, on serait sur peut-être 500, 800 millions d'euros de plus en fonction justement du seuil qui est décidé".
Vice-président du groupe EPR à l'Assemblée, le principal groupe macroniste, le député Mathieu Lefèvre a fustigé sur X "deux idées anti-travail". "Travailler sept heures de plus sans salaire supplémentaire, taxer les retraités qui ont travaillé toute leur vie, non et trois fois non ! Le travail doit payer", a-t-il réagi.
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