Les experts de la société Carmignac Gestion nous partagent leur approche des marchés émergents.(Crédit: Pexels)
Les experts de la société Carmignac Gestion exposent leur approche des marchés émergents.
Pourquoi et comment être investi sur les marchés émergents ?
Sans ambages, Xavier Hovasse (Responsable équipe - Actions émergentes) avoue que ces marchés peuvent faire peur aux investisseurs. « Pourquoi aller s’entêter à investir sur les actions émergentes alors que c’est extrêmement risqué et extrêmement compliqué ? » partage-t-il.
Mais selon le gérant, le rattrapage et l’innovation sont les deux composantes de la croissance séculaire des marchés émergents. Concernant le rattrapage : la notion clé est la sous pénétration. Il n’y a par exemple que 15% des maisons assurées au Brésil, seulement 4 véhicules pour 100 habitants en Inde, et uniquement 55% de la population possédant un compte en banque en Amérique Latine. Concernant l’innovation, Xavier Hovasse pointe l’évolution spectaculaire des dépenses de R&D ces 10 dernières années au sein de certains pays émergents.
De son côté, Charles Zerah (Gérant - Obligations internationales) indique que les émergents ont bien géré les conséquences de la crise de 2008. Il met ainsi en avant une croissance du PIB supérieure et une dette publique moindre comparativement aux pays développés.
Ces comparaisons s’effectuent de manière globale mais le gérant décrit néanmoins un univers diversifié avec des fondamentaux variés. « Cette diversité des pays émergents est une difficulté mais aussi une richesse » estime-t-il. On a ainsi au sein d’un même univers des pays comme le Brésil, la Chine ou encore l’Arabie Saoudite, qui ont tous des cycles économiques différents. « Grâce à cette diversité, vous avez accès à des pays qui offrent un rendement structurellement attractif » se réjouit-il.
Pour tirer parti de cette situation, Charles Zerah met en avant l’importance de l’analyse Top-Down. « Elle est indispensable au vu de la volatilité sur ces investissements » considère-t-il.
Pourquoi être investi sur toutes les classes d’actifs émergentes (actions, obligations, devises) ?
Les équipes actions et obligations travaillent donc ensemble pour tirer le meilleur des marchés émergents.
Certes, elles bénéficient de la complémentarité des pays entre eux avec une sélectivité propre à la société de gestion (« Il y a des pays que vous ne retrouverez pas comme le Venezuela car on fait des choix de conviction »). Mais les gérants recommandent d’investir avec des approches différentes au sein d’un même pays où une vue peut donc être positive et négative à la fois selon la classe d’actifs envisagée : actions, obligations ou devises. « On se permet de naviguer à travers ces différents moteurs de performance » explique Charles Zerah.
On remarque que beaucoup de gérants préfèrent cependant couvrir le risque de change sur les marchés émergents. Mais c’est « se priver d’une source potentielle de valeur » regrette Charles Zerah, privilégiant une approche constructive et pour qui une solution « multi-asset » permet d’amortir la volatilité.
Les marchés émergents et l’ISR…
Dernièrement, des critères de gestion prenant en compte la notion d’Investissement Socialement Responsable (ISR) ont été ajoutés au prospectus des fonds émergents de Carmignac. Cependant, cela ne change rien dans la pratique car les fonds sont gérés ainsi depuis longtemps.
Mais la société a décidé de le formaliser et à ce titre, Xavier Hovasse insiste beaucoup sur cette notion d’ISR appliquée à la gestion, notamment concernant la gouvernance d’entreprise. « Si vous voulez gérer sur le long-terme, il est difficile de ne pas prendre en compte ces critères sur les marchés émergents » justifie le gérant pour qui il s’agirait même une source de performance additionnelle.
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