
Les marchés de taux ont été au centre des attentions cette semaine.
Entre la récente hausse des taux souverains européens et la hausse à venir des taux de la Fed américaine, les marchés obligataires ont été surveillés avec attention au cours des dernières séances. CPR Asset Management modère les inquiétudes qu'ont pu avoir les investisseurs à ce sujet.
Malgré ses avertissements sur le risque de défaut de la Grèce à l'été , et les risques d'une survalorisation boursière en Chine et aux Etats-Unis, CPR AM se montre moins alarmiste sur les questions de remontées des taux.
Remontée des taux de la Fed : prévue pour septembre
Philippe Weber, responsable des études et de la stratégie chez CPR AM, estime que la remontée des taux américains interviendra en septembre. « Je ne comprendrais pas que cette hausse soit repoussée à l'année 2016 », affirme-t-il. « Plus on attend, pire ce sera ».
« Le maintien des taux de la Fed à 0% n'est pas un choix raisonnable », sans compter que « si la hausse des taux venait à dégrader le cycle économique, la Fed pourrait toujours le rabaisser ensuite », poursuit-il. Par ailleurs, les risques liés à une hausse des taux seraient faibles : « si une simple augmentation des taux directeurs à 0,5% met le cycle économique à mal, c'est vraiment que la crise était plus grave qu'on ne le pensait ».
La période de taux au plancher a déjà tellement duré qu'« un tiers des traders de Wall Street sont arrivés en fonction alors que les taux américains étaient déjà à zéro, et deux tiers n'ont jamais connu une hausse de taux dans leur carrière, la dernière datant de 2006 », mentionne-t-il.
Hausse des taux européens
Côté européen, les taux souverains du Vieux continent ont connu une remontée notable, notamment avec le Bund allemand (emprunt à 10 ans) dont le taux a momentanément dépassé le seuil des 1% en milieu de semaine . Pour rappel, lorsque les taux montent, la valeur des obligations baisse.
Néanmoins, Malik Haddouk, directeur de la gestion diversifiée, estime que « la BCE n'est sans doute pas mécontente de voir les taux remonter un peu », preuve que les investisseurs intègrent de nouvelles anticipations d'inflation et craignent beaucoup moins un risque déflationniste qui prévalait encore il y a quelques mois.
Le directeur de la gestion diversifiée explique a posteriori le mouvement constaté sur les marchés : « il y avait eu trop de convergence des prévisions sur la question de la déflation en Europe. Et donc lorsque l'on a vu une remontée des anticipations d'inflation, tout le monde a voulu vendre en même temps ».
Néanmoins, « on pense que les taux devraient se stabiliser », poursuit-il. « Pour nous, la récente hausse des taux n'est pas un changement de tendance, mais juste une correction momentanée [du marché obligataire] ».
« L'assèchement des liquidités n'est pas non plus étranger à cette tension sur le marché obligataire », précise CPR AM.
Quoi qu'il en soit, « le plus dangereux n'est pas la remontée des taux, mais la volatilité de ces taux », estime enfin Malik Haddouk. Leur volatilité a en effet pour défaut de brouiller les anticipations financières des intervenants.
X. Bargue
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