par Joseph Menn
SAN FRANCISCO, 21 janvier (Reuters) - Apple AAPL.O a
renoncé à autoriser les utilisateurs d'iPhone à crypter
entièrement les sauvegardes de leurs données sur sa plateforme
iCloud sous la pression du FBI, qui craignait que cette mesure
ne nuise à ses enquêtes, a-t-on appris de sources proches du
dossier.
Cette décision, qui n'a pas été rendue publique, aurait été
prise il y a deux ans environ. Apple semble donc avoir choisi de
coopérer avec les services de sécurité et de renseignements,
bien que le géant informatique se pose en défenseur de la
confidentialité des données personnelles de ses clients,
notamment dans le cadre de différends juridiques avec les
autorités américaines.
Le sujet est revenu la semaine dernière dans l'actualité
lorsque William Barr, ministre américain de la Justice, a prié
publiquement Apple de déverrouiller deux iPhone utilisés par le
militaire saoudien qui a tué trois Américains le mois dernier
sur la base navale de Pensacola, en Floride.
Donald Trump a intensifié la pression en reprochant à la
firme de s'opposer au déverrouillage des appareils utilisés par
"des tueurs, des trafiquants de drogue et d'autres criminels
violents".
En décembre, des sénateurs républicains et démocrates ont
par ailleurs envisagé de légiférer pour interdire le cryptage
intégral des données.
Apple a néanmoins remis les sauvegardes iCloud du tireur de
Pensacola et assure avoir coopéré avec les autorités. En
coulisse et de façon plus générale, l'entreprise s'est même
montrée encore plus coopérative avec le FBI. Interrogé sur ces
informations, un porte-parole s'est refusé à tout commentaire.
Les questions adressées au FBI sont par ailleurs restées sans
réponse.
La firme a informé le FBI il y a un peu plus de deux ans de
son intention de permettre aux usagers de ses appareils de
crypter leurs données sur iCloud, a-t-on appris auprès de trois
anciens responsables de l'agence policière et d'un toujours en
fonction, ce qu'un ex-employé d'Apple et un actuel ont confirmé.
Le projet, conçu pour déjouer les piratages, ne prévoyait
pas qu'Apple conserve des clés de décryptage, ce qui aurait
rendu les données irrécupérables, y compris dans le cadre
d'enquêtes judiciaires.
Les responsables de la lutte contre la cybercriminalité et
le FBI ont alors exprimé leurs réserves dans le cadre de
discussions privées, dit-on de sources gouvernementales.
Un an plus tard, toujours dans le cadre de discussions
privées avec le FBI, le cryptage intégral n'était plus à l'ordre
du jour, selon les six sources.
"L'aspect juridique l'a tué, pour des raisons que vous
pouvez imaginer", a commenté un autre ancien employé d'Apple,
selon lequel la compagnie ne voulait se voir reprocher de
protéger des criminels.
(version française Jean-Philippe Lefief)
Apple aurait renoncé au cryptage sous la pression du FBI
information fournie par Reuters 21/01/2020 à 14:37
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