(AOF) - Eurofins Scientific (-6,17%, à 59,96 euros) signe, de loin, la plus forte baisse de l’indice CAC 40. Le groupe a dévoilé son chiffre d’affaires trimestriel et confirmé ses objectifs financiers annuels, mais ces derniers devraient être affectés par les taux de change. Entre juillet et septembre, les revenus du groupe se sont élevés à 1,803 milliard d’euros, en hausse de 4,6% en publié, ou de 4,1% en organique. Les analystes d’Invest Securities révèlent toutefois que le consensus tablait sur un chiffre d’affaires plus important, à 1,814 milliard d’euros.
Sur les neuf premiers mois de l'année, les revenus ont augmenté de 5,3% en publié, pour un total de 5,415 milliards d'euros.
Une activité globalement solide
Au niveau des zones géographiques, l'Europe a connu une croissance organique de 3,5% sur les neuf premiers mois de l'année, grâce aux activités Food & Feed et Environnement Testing, avec une amélioration dans le Diagnostic clinique au troisième trimestre. En Amérique du Nord, même tendance (+3,5%) grâce au renforcement des tests Food, Feed et Environment, tandis que la demande finale est restée atone dans la Génomique et les services auxiliaires BioPharma. Enfin, dans le reste du monde, la croissance organique a atteint 8,4%, soutenue par la bonne performance observée dans l'ensemble des divisions.
Pour l'ensemble de l'exercice, Eurofins Scientific a confirmé l'ensemble de ses objectifs annuels et vise notamment une progression de son chiffre d'affaires comprise entre 5 et 7% à taux de change constants, contre une hausse de 5,3% attendue en données publiées. La marge d'Ebitda ajusté devrait être supérieure à celle de 2024.
Attentions aux changes
Le groupe a toutefois mis en garde sur les taux de change. Les objectifs annuels présentés reposent sur des taux de change moyens identiques à ceux de 2024. Le renforcement de l'euro, notamment face au dollar, observé depuis le début de l'année pourrait avoir un effet de conversion défavorable sur les résultats financiers publiés en euro. Si le taux de change entre l'euro et le dollar de la fin du troisième trimestre se maintenait jusqu'à la fin de l'année, la conséquence sur le chiffre d'affaires serait de -1,6 point, le dollar américain représentant environ 70% de l'effet de change total négatif sur les revenus des neuf premiers mois.
Jefferies indique qu'à cause de ces effets de change, les hypothèses consensuelles d'expansion des marges ont diminué à environ 10 points de base en glissement annuel. Les analystes sont restés à Sous-performance sur le titre, en visant 48 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- 1er mondial, créé en 1987, de la bio-analyse intervenant dans les services biopharmacologiques, les produits alimentaires, les tests environnementaux, les diagnostics cliniques, les tests pour consommateurs et l’offre de technologies de tests pour industriels ;
- Montée en puissance internationale de l’activité, de 6,7 Mds€, générée par l’Europe pour 51 % des ventes et l’Amérique du nord pour 38 % ;
- Modèle d’affaires fondé sur 4 piliers : maillage des marchés par les laboratoires « spoke » de fourniture de tests simples et par les centres de compétence « hubs », croissance externe, propriété des actifs immobiliers et pénétration du marché asiatique ;
- Capital contrôlé par la famille fondatrice Martin (32,7 % du capital et plus de 50 % des droits de vote), Gilles Martin étant président-directeur général du conseil de 8 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- investissements focalisés sur 3 secteurs à forte croissance: l’alimentaire (notamment les PFAS), la biologie médicale (tests génétiques) et l’environnement, avec une diversification prudente, telle celle dans les laboratoires pour matériaux de batteries,
- organisation en réseaux de PME donnant autonomie aux entités opérationnelles–950 laboratoires avec, dans chacun des 60 pays, un centre de services dédiés -paie, achats…,
- sécurisation du réseau par la montée à 34,5 % des grands laboratoires détenus par le groupe, soit un investissement annuel de 200 M€ environ jusqu’à 2027,
- panachage entre croissance externe et ouverture ou déploiement de sites,
- innovation donnant un avantage concurrentiel :
- coordination des systèmes propriétaires de gestion des données,
- laboratoires et plateformes de solutions détenus en propre (système LIMS), bases de données BioPrint et lancement de DiscoveryAI (réduction de 20 % de la durée de mise sur le marché des médicaments),
- accompagnement de start-up (+ 320), contribuant à plus de 11 % de la croissance des revenus depuis 2000, notamment dans les diagnostics in vitro, la génomique et les biomarqueurs pour transplantation de foie ;
- Stratégie environnementale visant la neutralité carbone pour 2025 via :
- la généralisation de la mesure des émissions générées par chacun des sites,
- le recours aux crédits carbone et la participation au fonds Livelihood Carbon,
- la gestion circulaire et l’investissement dans des fermes solaires ;
- Légitimité scientifique et stratégique forte -activité résiliente, fortes barrières à l’entrée, partenariats anciens avec les institutions de recherche, plus de 200 000 méthodes d’analyse ;
- Bilan maîtrisé : levier de la dette de 1,9 et autofinancement libre de 801 M€.
Défis
- Activité marquée par une forte saisonnalité (débuts d’année poussifs), par la sensibilité aux conditions climatiques et par les effets de change qui risquent de s’aggraver au 2 nd semestre ;
- Après un bond de 6,9 % des revenus au 1 er trimestre, anticipations 2025 inchangées : croissance organique du chiffre d’affaires autour de 5 %, apport attendu de 250 M€ des acquisitions, amélioration de la marge opérationnelle ;
- Objectifs 2027confirmés : revenus proches de 10 Mds€, marge opérationnelle de + 24 %, autofinancement libre proche de 1,5 Md€ et effet de levier autour de 1,5 ;
- Dividende 2024 en hausse à 0,60 €.
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