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États-Unis: Stagnation du secteur des services en juillet, ISM
information fournie par Reuters 05/08/2025 à 16:45

Une serveuse sert un client chez Pete's, un restaurant de barbecue à Smith Center, Kansas

Une serveuse sert un client chez Pete's, un restaurant de barbecue à Smith Center, Kansas

par Dan Burns

L'activité du secteur des services aux Etats-Unis a stagné contre toute attente en juillet, avec peu de changements dans les commandes et un nouvel affaiblissement de l'emploi, alors même que les coûts des intrants ont enregistré leur plus forte hausse depuis près de trois ans, signe d'une incertitude accrue.

L'indice mensuel des services de l'Institute for Supply Management (ISM) s'est établi à 50,1 le mois dernier, contre 50,8 en juin, montrent les résultats de l'enquête publiée mardi.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un chiffre de 51,5 dans le secteur des services qui représente plus des deux tiers de l'économie américaine. La barre des 50 sépare croissance et contraction de l'activité.

Selon les économistes, les entreprises peinent encore à digérer les importants droits de douane voulus par le président Donald Trump sur les biens importés. La semaine dernière, avant la date butoir du 1er août qu'il s'était lui-même fixée, Donald Trump a publié une série d'avis informant un grand nombre de partenaires commerciaux des Etats-Unis d'un relèvement des droits de douane à compter de vendredi.

Avec des surtaxes allant de 10% à 41% sur les exportations vers les Etats-Unis, le Budget Lab de Yale estime désormais que le taux global moyen des droits de douane aux Etats-Unis se situe à 18,3%, le niveau plus élevé depuis 1934, alors qu'il était entre 2% et 3% avant le retour de Donald Trump à la Maison blanche en janvier.

Le sous-indice mesurant les nouvelles commandes de l'enquête ISM a reculé à 50,3 le mois dernier, contre 51,3 en juin avec les commandes à l'exportation qui sont retombées en zone de contraction pour la quatrième fois en cinq mois.

L'EMPLOI AU PLUS BAS DEPUIS MARS

La mesure sur l'emploi dans le secteur des services a reculé à 46,4, son niveau le plus bas depuis mars, contre 47,2 en juin.

L'emploi s'est contracté au cours de quatre des cinq derniers mois, et ce résultat fait suite à la publication vendredi du rapport sur l'emploi du département du Travail, qui fait craindre une détérioration accélérée du marché du travail.

Non seulement les créations d'emplois ont été plus faibles que prévu en juillet, mais la croissance de l'emploi estimée pour mai et juin a été révisée à la baisse de 258.000 postes, ce qui constitue la plus importante révision nette à la baisse jamais enregistrée en dehors de la pandémie de COVID-19.

Cette forte révision a conduit Donald Trump à limoger Erika McEntarfer, la responsable du Bureau des statistiques (BLS) sur le travail.

Les pressions sur les prix, quant à elles, continuent de s'intensifier. L'indice des prix payés est passé de 67,5 en juin à 69,9, son plus haut niveau depuis octobre 2022, montre l'enquête ISM.

Jusqu'ici, l'inflation est restée modérée car les entreprises ont vendu des marchandises accumulées avant l'entrée en vigueur des droits de douane, mais les données de la semaine dernière ont montré que les prix de certaines catégories de biens, comme les meubles et les équipements de loisirs, ont commencé à augmenter rapidement. Une inflation plus modérée dans le secteur des services a permis de contenir l'inflation globale, mais les données de l'ISM suscitent des interrogations quant à la poursuite de cette tendance ou l'émergence d'un phénomène de stagflation.

La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu ses taux directeurs de référence, dans une fourchette de 4,25% à 4,50%, la majorité des responsables de la banque considérant alors l'inflation comme le risque le plus important contre lequel il faut se prémunir.

Deux gouverneurs de la Fed, Christopher Waller et Michelle Bowman, ont exprimé leur désaccord quant à cette décision, estimant que le marché de l'emploi présentait un risque plus important, une position apparemment confirmée par le dernier rapport en la matière.

Les dissidents à la Fed estiment en outre que la concurrence et le ralentissement de la demande atténueront certaines des hausses de prix prévues avec les droits de douane et soutiennent que la banque centrale devrait baisser ses taux dès à présent afin de réduire la contrainte qu'elle impose à l'activité.

(Rédigé par Dan Burns; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

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