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États-Unis: Le bénéfice des grandes banques attendu en hausse, le M&A reste atone
information fournie par Reuters 11/07/2023 à 15:00

Photo combinant les enseignes des banques JP Morgan Chase, Citibank et Wells Fargo & Co

Photo combinant les enseignes des banques JP Morgan Chase, Citibank et Wells Fargo & Co

par Nupur Anand, Niket Nishant et Saeed Azhar

NEW YORK (Reuters) - Les grandes banques de Wall Street devraient enregistrer une hausse de leur bénéfice au deuxième trimestre à la faveur du renchérissement des taux d'intérêt sur les crédits qui a compensé le ralentissement des revenus issus des opérations de fusions-acquisitions (M&A).

Selon les données de Refinitiv, le bénéfice par action (BPA) des banques dites universelles, disposant à la fois d'une clientèle de particuliers et d'entreprises, comme JPMorgan et Wells Fargo, devrait bondir de plus de 40% sur la période avril-juin.

Le consensus est en revanche pessimiste pour Citigroup, dont le bénéfice par action devrait accuser une baisse de 43%, tandis que Bank of America verrait son BPA augmenter de seulement environ 7%.

Pour les mastodontes de la banque d'investissement comme Goldman Sachs, le BPA devrait chuter de près de 59%. Le bénéfice par action de Morgan Stanley, sans doute pénalisé par la faiblesse du M&A, est attendu en repli de 9%, malgré une hausse des revenus issus de l'activité de la gestion de patrimoine.

Selon David Konrad, analyste chez Keefe, Bruyette & Woods, les banques universelles devraient avoir profité des dépenses de consommation qui sont restées vigoureuses, à l'opposé du marasme observé dans la banque d'investissement, dont les revenus ont été affectés par la hausse des taux d'intérêt et les incertitudes économiques.

"Goldman Sachs aura à nouveau un trimestre morose concernant la banque d'investissement, tandis que le trading a été terne en raison de la baisse de la volatilité", a déclaré Stephen Biggar, analyste chez Argus Research. La banque enregistrera probablement des dépréciations sur ses activités grand public, a-t-il également prédit.

Les grandes banques de Wall Street devraient continuer de pâtir de l'atonie des opérations de M&A, l'activité dans le secteur au niveau mondial ayant reculé à 15,7 milliards de dollars au deuxième trimestre, au plus bas niveau depuis 2012, selon les données de Dealogic.

BAISSE DES DÉPÔTS DES CLIENTS AU T2

Les dirigeants des banques d'investissements avaient déjà annoncé la semaine dernière une révision à la baisse de leurs prévisions pour le deuxième trimestre sur fond de recul des opérations de fusions-acquisitions et d'émissions obligataires ces derniers mois. Certaines banques ont toutefois noté une reprise des introductions en Bourse (IPO), signe selon elles d'un potentiel redémarrage des marchés des capitaux pour le second semestre.

Lorsque les taux d'intérêt montent, les banques gagnent généralement davantage d'argent en appliquant à leurs clients des coûts d'emprunt plus élevés. Mais la hausse des taux d'intérêt pousse également les clients à rechercher des supports mieux rémunérateurs et à retirer leurs dépôts des comptes courants.

Selon une note des analystes de KBW, les dépôts des clients au sein des grandes banques ont reculé à 141 milliards de dollars au deuxième trimestre, après un afflux au premier lorsque les clients recherchaient davantage de sécurité à la suite de l'effondrement de plusieurs banques régionales.

Les banques pourraient par ailleurs être contraintes à terme de réduire les prêts accordés à leurs clients au regard de nouvelles règles susceptibles de les obliger à détenir davantage de fonds propres.

Les grandes bancaires américains ont passé sans encombre en juin le "stress-test" annuel mené par la Réserve fédérale américain (Fed), qui a montré qu'elles disposaient de suffisamment de capitaux pour faire face à une grave récession économique.

Le dynamisme du marché de l'emploi aux Etats-Unis devrait permettre à la Fed de continuer à relever ses taux d'intérêt en juillet, selon les prévisions des traders.

Lors de la publication des résultats financiers, qui commence vendredi, les analystes et les investisseurs se concentreront sur les commentaires des dirigeants des banques quant à la croissance des prêts et la qualité du crédit, note Betsy Graseck, analyste chez Morgan Stanley.

"Il s'agit d'une arme à double tranchant. "La bonne nouvelle, c'est que le crédit est bon, mais la mauvaise nouvelle, c'est que cela pourrait signifier que les taux doivent être encore plus élevés", a-t-elle ajouté.

RISQUE ACCRU SUR LES PRÊTS

Même si les consommateurs ont affiché jusqu'ici une bonne résistance au durcissement des conditions de crédit, les risques de défaillance sur les prêts personnels et les cartes de crédit devraient augmenter, écrit dans une note Kenneth Leon, directeur d'études chez CFRA Research.

"Nous prévoyons un risque de crédit plus élevé pour les familles issues des classes moyennes et basses qui ont une dette plus importante sur les cartes de crédit et qui ne peuvent pas suivre le rythme du coût plus élevé de la vie", a-t-il déclaré.

Les prêts pour l'immobilier non résidentiel pourraient également poser des problèmes à certaines banques américaines, car la valeur de ces biens diminue, selon les analystes. Les investisseurs surveillent donc désormais les provisions constituées par les banques pour faire face à la dégradation du marché de l'immobilier commercial.

"Les pertes sur crédit pour les grandes banques devraient être modestes dans l'immobilier commercial ce trimestre, mais il pourrait y avoir une plus grande accumulation de provisions car l'incertitude est très élevée", souligne David Konrad de Keefe, Bruyette & Woods.

L'indice du secteur des banques affiche une baisse de 9,3% depuis le début de l'année, contre un gain de 14,6% pour le S&P-500 .

(Reportage Nupur Anand et Saeed Azhar à New York, Niket Nishant à Bangalore; rédigé par Lananh Nguyen et Marguerita Choy, version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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