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Etats-Unis : faut-il craindre un krach obligataire ?
information fournie par Boursorama 22/06/2018 à 14:40

Le contexte actuel plaide pour une remontée des taux d’intérêt, ce qui préoccupe de nombreux investisseurs. Alors, après une décennie de taux bas, faut-il craindre un krach obligataire aux Etats-Unis?

Le contexte actuel plaide pour une remontée des taux d’intérêt, ce qui préoccupe de nombreux investisseurs. Alors, après une décennie de taux bas, faut-il craindre un krach obligataire aux Etats-Unis?

Escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, resserrement de la politique monétaire américaine, hausse des anticipations d'inflation… Le contexte actuel plaide pour une remontée des taux d'intérêt, ce qui préoccupe de nombreux investisseurs. Alors, après une décennie de taux bas, faut-il craindre un krach obligataire aux Etats-Unis?

Le risque d'une remontée des taux avec le spectre de la guerre commerciale

Le bras de fer commercial engagé entre les Etats-Unis et la Chine pourrait faire grimper les taux américains pour au moins deux raisons. La première, c'est la crainte de voir les prix grimper alors que Donald Trump a menacé de taxer à hauteur de 10% 200 milliards de produits chinois importés. Or en taxant les importations sur des biens de consommation courante, il y a un risque réel de créer une inflation importée.

Seconde raison possible : que l'attitude américaine n'entraîne une riposte de la Chine qui pourrait, par mesure de rétorsion, cesser par exemple de financer le déficit américain, au moment même où à la politique pro-cyclique de l'administration Trump risque de creuser les déficits.

Selon Stéphane Déo, stratégiste chez LPBAM, «alors que les besoins de financement du Trésor américain devraient approcher les 1 000 milliards de dollars, il ne faut pas compter sur [les investisseurs étrangers] pour financer le déficit. Les étrangers étaient vendeurs nets de titres d'Etat américains pour -4,776 milliards de dollars en avril, ce qui signifie que contrairement à la période 1990-2012, les investisseurs étrangers n'achètent toujours pas de Treasury».

Une économie américaine qui reste robuste

Mais au-delà des relations internationales, le marché de l'emploi américain lui, tourne à plein régime.  Avec 223.000 créations d'emploi en mai, un niveau bien plus que prévu, le taux de chômage est tombé à 3,8%, son niveau le plus bas en 18 ans.

Plus rassurant pour les places internationales, on ne constate pas de tensions sur le marché du travail qui se traduirait par une hausse des salaires.  Le salaire horaire moyen a ainsi grimpé de 2,7% en mai, en glissement annuel. Pour Gaëlle Malléjac, directrice des investissements chez Groupama AM, «même si  une situation de suremploi est constatée, nous sommes encore loin d'une inflation salariale excessive».

Une Fed de moins en moins accommodante

Même si le processus de normalisation de la politique monétaire américaine reste graduel, nul doute que ces hausses des anticipations d'inflation plaident pour un nouveau tour de vis monétaire de la part de la banque centrale américaine.  Et la Fed par la voix de son nouveau président, Jérôme Powell, a montré un visage un plus « faucon » qu'anticipé par les marchés. Les analystes guetteront dans le rapport du Comité monétaire si la Fed penche désormais pour deux autres relèvements du coût du crédit cette année au lieu d'un prévu jusqu'ici. Même s'il semble évident que la Fed veillera à ne pas relever ses taux trop rapidement en prenant de court le marché, la hausse des rendements à court terme, combinée à la réduction du bilan de la banque centrale,  devraient exercer des tensions haussières sur l'ensemble de la courbe.

Un environnement favorable à la hausse des taux

Pour nombre d'observateurs, il est désormais acté que l'environnement économique actuel devrait contribuer à la remontée des anticipations d'inflation et des taux réels. « Fondamentalement, la tendance sur les taux de référence est haussière.  Mais plus que la hausse des taux, la vraie question qu'il faut se poser c'est la rapidité avec laquelle les taux vont remonter» explique Gaëlle Malléjac.

Attention toutefois aux positions spéculatives selon Stéphane Déo, qui souligne que « les positions spéculatives sur les taux américains sont aussi très proches de leurs extrêmes, ce qui signifie que le marché parie sur une hausse des taux longs américains, 5-ans et 10-ans, avec des positions très agressives», comme en témoigne le graphique ci-dessous.

Groupamama AM ne croit pas toutefois à un krach obligataire. «Notre scénario central est celui d'une hausse tendancielle des taux longs obligataires, dans un environnement pro-croissance et au moment où le dégonflement effectif du bilan de la Réserve fédérale américaine est en train de favoriser la reconstitution de la prime de terme aux Etats-Unis» affirme, la directrice des investissements de la société de gestion.

FL (redaction@boursorama.fr)

2 commentaires

  • 22 juin 17:56

    La FED a maintenant une politique saine de taux conforme à l'inflation et à la croissance ,ce qui lui permet de commencer à dégonfler son bilan : tout le contraire de la BCE qui est trés en retard de la main et en trés mauvaise posture si l'activité venait à ralentir de façon importante : aucune marge de manœuvre!


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