
( AFP / GABRIEL BOUYS )
La tension est montée ces dernières heures en Espagne entre la banque BBVA et sa rivale Sabadell, à moins de trois jours de la clôture de l'offre publique d'achat (OPA) hostile lancée par la première sur la deuxième, dont l'issue reste très incertaine.
Les actionnaires de Sabadell, quatrième banque du pays, ont jusqu'à vendredi 23:59:59 (21:59:59 GMT) pour accepter ou refuser l'offre de rachat de leurs titres par BBVA, deuxième établissement bancaire national.
Cette opération pourrait permettre la création d'un géant européen du secteur, mais elle a suscité des réticences au sein du gouvernement espagnol de gauche de Pedro Sánchez, qui craint une réduction de la concurrence.
Son issue reste très imprévisible en raison de la multitude de petits actionnaires de Sabadell.
Mercredi, le directeur général de BBVA, Onur Genç, a martelé dans un entretien au quotidien économique Expansión que sa banque allait "clairement dépasser les 50% d'acceptation" nécessaires pour prendre le contrôle de Sabadell.
Il s'appuie notamment sur le signal positif pour BBVA envoyé par David Martínez, un homme d'affaires mexicain et principal actionnaire individuel de Sabadell, qui a annoncé publiquement soutenir l'OPA.
Mais dans le camp d'en face, Sabadell, qui cherche à faire échouer l'opération, balaye l'optimisme de sa concurrente. "Impossible" que BBVA réussisse à racheter plus de 50% du capital, a affirmé mardi son directeur général, César González-Bueno.
D'autant plus que l'assureur Zurich Insurance, deuxième actionnaire de Sabadell, a expliqué mardi à l'AFP renoncer à l'OPA, car "elle ne constitue pas une proposition intéressante".
Dans ce jeu de dupes étalé sur la place publique, mais largement encadré par les règles de la CNMV, le gendarme boursier espagnol, tous les moyens semblent bons pour faire avancer ses pions.
La semaine dernière, BBVA et Sabadell s'étaient accusées auprès de la CNMV de "mauvaises pratiques". Mardi, le groupe bancaire d'origine catalan a demandé à l'organisme boursier de veiller "à ce qu'il n'y ait pas de manipulation du marché".
L'OPA hostile de BBVA sur Sabadell, lancée le 8 septembre, a suscité depuis le début l'opposition du gouvernement espagnol.
Tout en lui accordant un feu vert, il lui a imposé des conditions draconiennes, en empêchant de facto toute fusion entre les deux entités bancaires durant au moins trois ans.
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