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Eramet porté par l’envolée du prix des matières premières
information fournie par Boursorama 28/10/2021 à 11:15

(Crédits photo : Eramet -  )

(Crédits photo : Eramet - )

Le spécialiste français de l'extraction de minerais Eramet a publié un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros lundi 25 octobre, en hausse de 34% sur un an. Le Groupe profite de la relance de l'activité mondiale, qui porte le cours des matières premières à un haut plateau. La hausse des coûts du fret maritime impacte toutefois ses marges tandis que la production de nickel en Nouvelle-Calédonie est plombée par la dégradation de la situation sanitaire. En Bourse, le titre progresse de près de 70% depuis le début de l'année.

L'année 2021 continue de profiter à Eramet. L'entreprise minière française a annoncé avoir réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros au troisième trimestre, soit une hausse d'environ 6% par rapport au deuxième trimestre. En glissement annuel, le chiffre d'affaires augmente de 34%.

Cette bonne performance a été rendue possible par une croissance de plus de 40% de la division Mines & Métaux, rapporte le communiqué. La production d'alliages à base de manganèse augmente de 11%, tandis que, au Gabon, la production de minerai de manganèse est en hausse de 27%. Le manganèse permet «d'améliorer les performances des procédés (moins de déchets, moins de consommation d'énergie)», selon Eramet.

La production de ferronickel pêche cependant. Elle chute de 19%, en raison de l'instauration d'un confinement plus strict et d'un couvre-feu en Nouvelle-Calédonie, qui font suite à une dégradation de la situation sanitaire dans le pays. Eramet précise que la quantité de ferronickel exportée au cours de la période progresse tout de même de 49%.

Un environnement de prix très favorable

Le spécialiste de l'extraction de minerais estime profiter d'un «environnement de prix très favorable au troisième trimestre de 2021, en particulier pour les alliages de manganèse». Sur huit mois, à compter du début de l'année, le cours du silicomanganèse s'est envolé de 37%, selon le bureau d'études Portzamparc. Le cours du ferromanganèse a lui pris 45%.

Cette hausse spectaculaire est à mettre en rapport avec la réouverture des économies. Les pays se sont lancés dans une course à la production, à coups de plans de relance massifs. Les indices PMI des directeurs d'achats, baromètres de la santé industrielle des pays, ont atteint leur plus haut historique au début de l'été, en sortie de confinement : il pointait à 63,4 en juin en zone euro ; de même en juillet aux Etats-Unis. Pour rappel, un PMI supérieur à 50 équivaut à une expansion de l'activité industrielle du pays.

Cette forte activité s'est répercutée sur la demande de matières premières, qui est telle qu'elle excède les capacités de production. Résultat, le cours du nickel a augmenté de 38% entre janvier et septembre 2021, selon Portzamparc. Ces hausses de prix viennent conforter les marges commerciales d'Eramet.

Hausse du coût du fret maritime et de l'énergie

Tout n'est cependant pas rose pour Eramet. L'accélération de l'activité mondiale a des effets ricochets sur les coûts du transport maritime en vrac et en conteneur. «Le coût du fret maritime en vrac a été multiplié par 2,5, voir 3», rapporte Christel Bories, la PDG d'Eramet, sur BFM Business. L'indice Freightos FBX 11 du prix moyen des conteneurs partants de la Chine vers l'Europe du Nord a lui été multiplié par 7 en un an. Ces hausses dégradent les marges de l'entreprise. Au final, «la hausse du prix des minerais correspond à celle des coûts du transport», souligne la dirigeante du producteur de nickel.

Outre le fret, «l'impact de la hausse des coûts de l'énergie reste limité», ajoute le Groupe. Depuis le début de l'année, le cours du pétrole connaît une ascension vertigineuse, en raison aussi de la forte activité mondiale. Le prix du baril Brent grimpe quasiment de 70% entre le 1er janvier et le 26 octobre 2021 ; 75% pour le baril WTI.

Ces hausses de coûts, conjuguées à l'incertitude sur la situation en Nouvelle-Calédonie, ont conduit Oddo BHF à dégrader son opinion sur le titre en passant de «surperformance» à «neutre», tout en réhaussant son objectif de cours, de 89 à 92 euros. Le bureau d'analyses de la société de gestion anticipe une forte génération de flux de trésorerie disponibles au second semestre 2021 et en 2022 et estime que le rapport risque-rendement est désormais moins attrayant. Le 26 octobre, le titre perdait 9,53% à 75,45 euros.

Le même jour, un article de TEC prévenait de l'existence d'un support à 73,76 euros pour Eramet. Le support suivant serait aux alentours des 65 euros, selon l'article, laissant supposer que l'action puisse s'enfoncer en cas de cassure. Les résistances seraient situées à 98,17 euros et à 106,31 euros.

Cible d'Ebitda relevée

Le spécialiste français compte toutefois finir l'année en beauté. Sa cible d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a été relevée à un milliard d'euros pour cette année, compte tenu d'une révision à la hausse des prix moyens des minerais de manganèse et de nickel, contre 850 millions d'euros annoncé précédemment.

Les analystes de Portzamparc avaient vu juste en visant 953 millions d'euros d'Ebitda, qualifiant l'ancienne cible de «prudente», à l'occasion de leur shortlist d'octobre des valeurs du CAC Mid & Small.

Les objectifs de production de manganèse au Gabon sont maintenus à 7 millions de tonnes, ceux de Weda Bay Nickel en Indonésie ont été revu à la hausse, de 12 à 14 millions de tonnes humides. Les objectifs de nickel en Nouvelle-Calédonie ont dû être réduits, passant de 3,5 millions à 3 millions de tonnes. La production de ferronickel, elle, ne devrait atteindre que 40.000 tonnes cette année.

Une valorisation jugée peu exigeante

Victime de son succès, le cours de l'action Eramet est monté en flèche en 2021. Le 26 octobre, sur le seul mois d'octobre, le titre grimpe de 18%. Sur un an glissant, il explose de 230%. Les analystes de Portzamparc visent un objectif de cours à 100 euros, laissant toutefois à la valeur une belle marge de progression.

Sa valorisation était jugée peu exigeante par les analystes au début du mois d'octobre. Le ratio VE/Ebitda pointait à 3,5 en 2021, contre une moyenne à cinq ans à 4,8. Son PER estimé ressort lui à 4,4 en 2021, contre une moyenne à cinq ans de 20,2.

Eramet possède encore un potentiel de croissance. L'entreprise annonce une «dynamique de marché favorable» pour le quatrième trimestre, les pénuries de matières premières ne se résorbant pas. La situation en Nouvelle-Calédonie reste tout de même à surveiller, tant du point de vue sanitaire que politique, avec un référendum indépendantiste qui doit être voté d'ici à 2022 et qui pourrait rebattre les cartes de l'exploitation du nickel sur l'île.

Auguste Grignon Dumoulin (redaction@boursorama.fr)

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