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ENTRETIEN MARCHÉS-Les actions américaines victimes de l'"effet élastique"-MG
information fournie par Reuters 19/11/2018 à 12:26

    * Les écarts de valorisation mettent les indices sous
pression 
    * Un "effet élastique" peut expliquer la correction récente
    * Des valeurs très, très chères, d'autres très bon marché
    * Derrière les FANG, de nombreuses opportunités
    * Un bon terrain de chasse pour un investisseur sélectif

    par Patrick Vignal
    PARIS, 19 novembre (Reuters) - Quand il observe le paysage
des actions américaines, qu'il connaît par coeur, Daniel White
ne voit pas de "bulle" à l'horizon mais plutôt un élastique.
    Le gérant spécialisé de la société M&G entend par là les
énormes écarts de valorisation entre les deux extrêmes du S&P
500 qui ont contribué, selon lui, aux accès récents de
volatilité observés à Wall Street.
    "Si vous regardez les actions américaines au début de
l'année, elles obtenaient d'excellentes performances grâce à des
secteurs et des actions bien identifiés, la technologie et les
FANG en particulier", dit-il à Reuters.
    "Cette situation du début de l'année s'apparentait davantage
à un élastique qu'à une bulle", ajoute-t-il. "L'écart entre les
actions les moins chères et les plus chères est très
significatif et explique un peu ce qui se passe sur le marché
depuis six semaines et quelque."
    La correction d'octobre, en particulier, a à voir avec le
retour brutal d'un élastique trop tendu, les énormes
valorisations technologiques ayant joué le rôle de déclencheur,
estime Daniel White.
    Au début de l'année, les cinq plus grosses capitalisations
mondiales étaient des groupes technologiques américains, en
l'occurrence Apple  AAPL.O , Amazon  AMZN.O , Alphabet  GOOG.L ,
Microsoft  MSFT.O  et Facebook  FB.O , rappelle-t-il.
    
    LES TENSIONS COMMERCIALES, RISQUE MAJEUR
    "Cinq sociétés d'un même secteur et d'un même pays dans le
'top 5', c'est quasiment du jamais vu", dit-il. "Et si vous
regardez l'histoire, c'est très rare de voir les cinq premiers
dominer le marché de la sorte."
    Quand les entreprises atteignent ce genre de taille, elles
rencontrent inévitablement des difficultés, poursuit le gérant
en donnant l'exemple de Facebook et d'Apple, très chahutés en
Bourse ces derniers temps, le premier à cause de ses difficultés
à protéger les données de ses utilisateurs et le second après
des signaux indiquant un ralentissement de la demande de
smartphones.
    "Ce à quoi l'on assiste en ce moment sur le marché, c'est
une réévaluation par les investisseurs de la juste valorisation
de ces actions très grosses et très chères", dit-il.
    Adepte d'une approche "bottom up", qui considère les
caractéristiques des titres avant l'environnement dans lequel
ils évoluent, Daniel White n'oublie pas pour autant la
conjoncture et y voit, comme tout le monde, deux risques
principaux : les tensions commerciales et le resserrement
monétaire.
    "L'intensification des tensions commerciales est
probablement l'un des risques majeurs pour le marché actions
américain", dit-il. "La situation pourrait évoluer pour devenir
une menace pour la croissance mondiale".
    S'il ne considère pas le cycle de relèvement de taux piloté
par la Réserve fédérale comme une lourde menace pour l'économie
américaine en soi, le gérant prévient qu'elle pourrait peser sur
les valorisations de certaines portions du marché actions, en
particulier les "bond proxies", les valeurs sensibles à la
hausse des taux, immobilier en tête, et les valeurs de
croissance les plus chères.    
    
    L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT
    Revoilà donc nos géants de la technologie, dont Daniel White
invite à se méfier et qu'il considère un peu comme l'arbre qui,
non content d'étirer les indices, cache une forêt riche en
opportunités.
    "Le marché américain aujourd'hui est comme un marché à deux
étages avec une énorme différence entre les valorisations au
sein de ce marché", dit-il. "Dans son ensemble, le marché a
l'air bien, mais l'extrémité la plus chère est très chère et
l'extrémité la moins chère n'est pas chère du tout. Tout dépend
de la partie de ce marché sur laquelle vous concentrez votre
attention en tant qu'investisseur."
    Le marché américain représente une très grosse part de
l'indice mondial, la gouvernance et la qualité des publications
des entreprises y sont relativement fiables et il offre une
large palette d'opportunités, fait-il valoir.
    "Avoir une exposition au marché américain fait sens pour un
investisseur ou un gérant d'actifs mais il faut être raisonnable
et sélectif en s'assurant qu'on n'achète pas ces actions très
chères, dont la valorisation est vulnérable aux mauvaises
surprises et aux mauvaises nouvelles", conseille-t-il.
    "La plupart des secteurs offrent des cibles intéressantes,
même la technologie, qui propose beaucoup de valeurs bon
marché", dit-il avant d'inviter à se méfier de certains
secteurs, comme la distribution traditionnelle, en proie à la
concurrence du commerce en ligne, pour se tourner vers d'autres,
notamment l'énergie et les financières mais également la santé
et les biens de consommation.
    

 (Edité par Blandine Hénault et Marc Angrand)
 

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