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ENTRETIEN MARCHÉS-Le virage de la BCE plus radical que celui de la Fed-BlackRock
information fournie par Reuters 11/07/2019 à 11:10

    * La BCE tiendra ses promesses, selon BlackRock
    * Un message plus clair que celui que la Fed
    * Une volonté d'assouplir davantage plus affirmée
    * De nombreuses options sont à l'étude 

    par Patrick Vignal
    PARIS, 11 juillet (Reuters) - La Banque centrale européenne
a un message plus clair que celui de la Réserve fédérale pour
justifier son virage vers une politique monétaire plus
accommodante et les marchés financiers  peuvent compter sur elle
pour tenir ses promesses, dit-on chez BlackRock.
    Si les deux banques centrales ont renoncé à toute velléité
de resserrement, elles ne l'ont pas fait pour les mêmes raisons,
explique à Reuters Jean Boivin, directeur général du BlackRock
Investment Institute (BII).
    La Fed considère qu'il lui faut prendre une assurance contre
un ralentissement de l'économie sans nécessairement anticiper
une récession à court terme tandis que la BCE dit plus
simplement qu'il lui faut agir parce qu'elle n'a pas     atteint
son objectif, à savoir une inflation légèrement inférieure à 2%,
détaille-t-il.
    "Nous pensons que l'histoire principale en matière de
politique monétaire se passe plutôt du côté de la BCE", dit-il. 
"La décision de la dernière réunion, qui a été renforcée par le
discours de Draghi à Sintra, est un changement dont l'ampleur
est moins bien appréciée que celui de la Fed."
    Lors d'une conférence organisée le mois dernier par la BCE à
Sintra, au Portugal, son président, Mario Draghi, a déclaré que
la banque centrale assouplirait de nouveau sa politique si
l'inflation ne remontait pas.  
    "La différence entre la Fed et la BCE, c'est que Draghi
explique clairement la raison pour laquelle ils doivent
augmenter l'assouplissement, qui est qu'ils n'ont pas atteint
leur objectif. Ce message est beaucoup plus clair que celui de
la Fed", dit Jean Boivin.
    "La raison d'assouplir pour la BCE est beaucoup plus forte
que pour la Fed. La raison pour laquelle les marchés n'ont pas
intégré ce message vient de l'hypothèse que la BCE est beaucoup
plus contrainte dans sa capacité à augmenter l'assouplissement",
ajoute-t-il.
    
    LAGARDE METTRA SES PAS DANS CEUX DE DRAGHI
    "C'est effectivement le cas mais on pense que les marchés
sont trop sceptiques et la détermination de Draghi, même s'il
est sur le départ, nous paraît très forte. On voit aussi une
certaine continuité dans la suite des choses", ajoute-il en
laissant entendre que Christine Lagarde, appelée à succéder à
Mario Draghi à l'automne, sera tout aussi pragmatique et
accommodante que son prédécesseur. 
    Mario Draghi a précisé que l'hypothèse de nouveaux achats
d'obligations, celle d'une baisse de taux et celle d'une
modification du discours sur l'orientation future de la
politique monétaire avaient toutes été "soulevées et débattues"
lors de la réunion de politique monétaire de juin.  
    "La manière dont la BCE va relancer l'assouplissement est
plus incertaine", prolonge l'expert du BII. "Cela peut être une
baisse de taux additionnelle et cela peut être la relance du
programme de rachat d'actifs, pour lequel il faudrait annoncer
une grandeur et un horizon. Ils peuvent aussi décider d'aller de
façon plus agressive vers d'autres types d'actifs. Ils sont
activement en train de travailler à étudier les différentes
possibilités. Le principal est qu'ils le fassent, plus que la
manière dont ils le feront".
    Du côté de la Fed, le discours est moins limpide et elle a
du mal à faire intégrer ses anticipations par les marchés, qui
ont tendance à la voir plus accommodante qu'elle ne l'est en
réalité, selon Jean Boivin.
    "Nous pensions que les marchés avaient pris une position
excessive sur la possibilité d'une baisse des taux de la Fed. De
notre point de vue, une baisse de 100 points de base ne se
justifie pas si l'on ne voit pas de récession à l'horizon",
dit-il.
    "Nous considérions plus la baisse de taux de la Fed comme
une forme d'assurance pas nécessairement liée à la faiblesse de
l'économie américaine et les données de l'emploi de vendredi
confirment cette analyse."
    Les intervenants de marché estiment toujours à 100% la
probabilité que la Fed annonce une baisse des taux à l'issue de
sa prochaine réunion, le 31 juillet. Ils ont cependant revu leur
position concernant l'ampleur de cette baisse à la lumière des
chiffres de l'emploi en juin supérieurs aux attentes et une
écrasante majorité dit miser désormais sur une baisse de
seulement 25 points de base de l'objectif des "fed funds".   
    "Les anticipations des marchés sont telles qu'une baisse de
taux est probable dès fin juillet", dit Jean Boivin en écartant
l'hypothèse d'une surprise qui risquerait de créer de la
volatilité sur les marchés.
    "ll reste à en voir l'ampleur."
    
    Voir aussi :
    GESTION-Le commerce et la géopolitique rendent BlackRock
plus prudent  
    

 (édité par Marc Angrand)
 

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