Le mouvement social a occasionné dans la matinée des baisses de puissance disponible dans trois centrales nucléaires, à Saint-Alban (Isère), Flamanville (Manche) et Belleville (Cher).

( AFP / LOIC VENANCE )
Des salariés du secteur de l'énergie se sont mis en grève jeudi 20 juin à l'appel de la CGT. Ils s'opposent à un projet de réforme de la grille des salaires de la branche, finalement suspendu sous la pression des syndicats, ont indiqué à l' AFP des sources concordantes.
Le projet "est suspendu jusqu'à nouvel ordre" , a indiqué à l' AFP Thomas Plancot, secrétaire syndical central CGT à EDF, ce qu'ont confirmé la CFE-CGC, également opposée au projet en l'état, et une source patronale. "Il y a un moratoire jusqu'à début 2025" , a déclaré le secrétariat général des employeurs, évoquant la "nécessité de travaux complémentaires", sans davantage de précisions.
Le mouvement social a occasionné dans la matinée des baisses de charge (puissance disponible) dans trois centrales nucléaires, à Saint-Alban (Isère), Flamanville (Manche) et Belleville (Cher), équivalentes à quelque 2.300 MW, soit la puissance de deux gros réacteurs nucléaires, selon le site internet d'EDF. Ces actions, qui visaient à faire pression sur une séance de négociations prévue dans la matinée, ont pénalisé financièrement EDF mais n'ont pas eu d'incidence pour les clients de l'énergéticien, selon la CGT.
Réduction des possibilités d'augmentation
Des filtrages ont également été organisés aux abords de certaines centrales nucléaires , selon le syndicat, qui a également évoqué des actions chez Enedis et GRDF, gestionnaires de la distribution de l'électricité et du gaz naturel, pour EDF et Engie .
Premier syndicat de la branche et le seul à avoir appelé à faire grève, la CGT dénonçait une réduction des possibilités d'augmentation des salariés par leur hiérarchie (mesures individuelles). Actuellement, les salariés peuvent être augmentés par tranche de 2,3% en moyenne, un seuil minimum que le patronat de l'énergie souhaitait réduire à 1,5% , selon les syndicats, avec la possibilité de compléter ensuite cette augmentation de manière beaucoup plus fine qu'aujourd'hui, de 0,1% en 0,1% et donc de manière plus personnalisée.
S'ils n'ont pas appelé à faire grève, les autres syndicats n'entendaient pas signer l'accord en l'état, notamment la CFE-CGC, deuxième syndicat de la branche et premier syndicat d'EDF, qui militait pour un report des négociations. Elle n'était "pas d'accord" avec le niveau minimum d'augmentation proposé par le patronat , considérant qu'il doit être "plus proche des niveaux minimum d'augmentation aujourd'hui prévus" et réclamant un minima à 2%, selon Laurent Koessler, mandaté pour négocier par le syndicat des cadres.
La CGT dénonce par ailleurs des premiers niveaux de rémunération de la branche "en-dessous du Smic" et appelle à "tirer vers le haut" cette grille des salaires.
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