(Actualisé avec communiqué du Conseil national du barreaux §21 à §24) PARIS, 18 juillet (Reuters) - Après 18 mois de concertation, le Haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye a remis jeudi au Premier ministre Edouard Philippe ses préconisations pour le futur régime universel des retraites promis par Emmanuel Macron. Ce système, qui sera mis en place en 2025 et remplacera les 42 régimes de retraite existants, instaure entre autres un âge pivot - fixé à 64 ans - à partir duquel les actifs pourront partir à la retraite avec un équivalent taux plein . Voici les principales réactions des partenaires sociaux et acteurs concernés à ce rapport qui doit servir de base au futur projet de loi : GEOFFROY ROUX DE BÉZIEUX, président du Medef "Il y a beaucoup d'interrogations, il y a une interrogation sur la gouvernance avec les partenaires sociaux, il y a une interrogation sur le fonds de réserve universelle." "Il y a des interrogations sur les effets redistributifs entre les générations et entre les salariés, mais clairement c'est une réforme qui va compenser une partie de carrières hachées ou irrégulières et donc globalement le Medef soutiendra les grands principes de cette réforme mais sera vigilant et attentif dans les concertations qui vont s'engager." PHILIPPE MARTINEZ, secrétaire général de la CGT "Ce système, c'est d'abord beaucoup d'enfumage avec des titres pompeux - système universel des retraites - qui ne règle en rien un certain nombre de problèmes qui sont liés au manque d'emploi, à la précarité, etc." "Qui va définir la valeur du point? M. Delevoye est très optimiste, il nous assure qu'il ne baissera jamais, mais quand on entend le discours ambiant où il faut réduire les dépenses publiques, on peut tout à fait imaginer que la valeur du point sera défini par le ministère de l'Economie et, quand on se fera tirer les oreilles par Bruxelles, c'est vers ce genre de choses qu'on fera des économies." "C'est un système qui est le contraire du système actuel, qui est un système solidaire, le système proposé c'est un système individuel." "Le message qu'on veut faire passer aux salariés aujourd'hui c'est qu'il faut se mobiliser. Nous avons d'ores et déjà une journée d'action prévue le 24 septembre autour des retraites." LAURENT BERGER, secrétaire général de la CFDT "Ce rapport est un point d'étape, il y a encore des dizaines et des dizaines de questions à se poser (...) la CFDT se prononcera sur ce projet de loi lorsqu'il y aura un projet de loi (...) nous jugerons sur pièces à l'issue du processus." "Si nous notons positivement dans ce rapport un certain nombre d'avancées - je pense notamment au fait que ce soit un système plus redistributif qui privilégiera d'abord ceux qui ont des carrières hachées ou encore à l'extension des droits familiaux dès le premier enfant -, il y a aussi des mesures qu'il faudra continuer à pousser, comme la question de la pénibilité, l'extension aux agents du public." "Nous avons dit que nous ne voulions pas de cet âge d’équilibre fixé pour tout le monde à 64 ans (...), qu'il ne faut pas fixer cet âge pour tout le monde mais le laisser à la libre (appréciation) de chacun des salariés." YVES VEYRIER, secrétaire général de Force ouvrière "Très clairement on est dans une logique où l'équilibre financier sera assuré par le recul, au fur et à mesure des contraintes budgétaires et économiques, de l'âge effectif de départ." "Le 21 septembre, on organisera un rassemblement, l'idée est de mobiliser l'ensemble des syndicats et des militants FO parce que nous voulons faire en sorte de ramener nos interlocuteurs à la raison." "Nous sommes en désaccord avec le projet de système universel (...) je ne dis pas qu'il n'y a rien à modifier, qu'il n'y a rien à améliorer mais ce qu'il faut commencer à améliorer, ce sont les politiques économiques de telle sorte qu'elles garantissent un vrai travail et un vrai salaire tout au long de la carrière." CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX, dans un communiqué "Contrairement aux demandes insistantes et répétées de la profession depuis 18 mois, aucune exception, aucun aménagement n'a été clairement annoncé par le haut-commissaire concernant le régime de retraite autonome des avocats". "Cette réforme devrait se traduire, à terme, par une augmentation insupportable des cotisations des avocats et une baisse programmée de leurs pensions." "En conséquence, le Conseil national des barreaux et l'ensemble de son bureau appellent tous les avocats, tous les salariés des cabinets d'avocats, tous les élèves-avocats et tous les étudiants en droit, mais également l'ensemble des professions libérales, à venir en nombre manifester à Paris le lundi 16 septembre à 12h". (Marine Pennetier et Caroline Pailliez)
France-Réactions au rapport Delevoye sur la réforme des retraites
information fournie par Reuters 18/07/2019 à 18:17
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer