PARIS, 5 décembre (Reuters) - L'annonce mercredi du report à 2019 de la présentation des ordonnances découlant de la loi sur l'alimentation s'ajoute à une liste déjà longue des réformes que l'exécutif a été contraint de repousser depuis le début du quinquennat. EGALIM Les ordonnances découlant de la loi sur l'alimentation, dite "Egalim", devaient être présentées mercredi en conseil des ministres mais ont été reportées au début de 2019 dans un contexte social tendu marqué par la fronde des "Gilets jaunes". "Les ordonnances sont reportées car il y a d'autres sujets d'actualité", a expliqué le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume sur CNews. "Les ordonnances seront appliquées en janvier ou en février (2019)", a-t-il assuré. Ce report risque de susciter l'ire de la FNSEA, principal syndicat agricole français, qui a déjà annoncé une mobilisation la semaine prochaine "pour dire stop au matraquage" fiscal des agriculteurs et pour que le gouvernement "tienne ses promesses". Egalim doit notamment permettre de mieux rétribuer les agriculteurs, en rééquilibrant les relations commerciales avec les industriels et les distributeurs. La loi prévoit un relèvement du seuil de revente à perte et la limitation des promotions dans la distribution, deux mesures qui devraient se traduire par des hausses de prix pour les consommateurs. ISLAM Initialement prévues pour le premier semestre 2018, les annonces d'Emmanuel Macron sur "la question de l'islam de France et son organisation" ont été à plusieurs reprises repoussées. S'exprimant à l'issue du séminaire gouvernemental en septembre, le Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir qu'elles seraient désormais dévoilées "d'ici le début de l'année prochaine". Pendant la campagne, jugeant les musulmans de France "mal représentés", Emmanuel Macron avait notamment souhaité la mise en place d'une "nouvelle structure" ainsi que la formation des imams "sur le sol français et de façon adaptée aux valeurs de la République". LOI BIOETHIQUE/PMA Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait indiqué en juillet que le projet de loi bioéthique qui contient l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, promesse de campagne du chef de l'Etat, serait présenté en conseil des ministres "avant la fin de l'année pour un examen au début du premier trimestre" 2019. Mais invoquant un calendrier parlementaire chargé, le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a annoncé fin novembre que le texte serait examiné à l'Assemblée autour de l'été 2019. Cette annonce a été dénoncée par le Parti socialiste, qui a fustigé une décision motivée par un "calcul électoraliste" lié aux élections européennes du 26 mai 2019, et par plusieurs associations de défense des droits des homosexuels. Emmanuel Macron a lui démenti tout recul . TAXE CARBONE Exclu jusqu'à mardi par l'exécutif, le gel de la hausse de la taxation sur les carburants qui devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier a été annoncé par le Premier ministre, comme geste d'apaisement face à la colère des "Gilets jaunes". Les taxes sur l'essence devaient augmenter de 2,9 centimes par litre au 1er janvier, celles sur le diesel de 6,5 centimes. REFORME DES RETRAITES Promesse de campagne, le projet de loi sur la réforme des retraites, qui vise à créer un système universel "plus lisible et plus équitable" dans lequel "un euro cotisé donne les mêmes droit", devait voir le jour en 2018. Il a été repoussé à l'été 2019, pour "prendre le temps de la réflexion", selon l'équipe du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye chargé du dossier. Il s'agit maintenant de savoir si l'annonce se fera avant ou après les élections européennes, où La République en marche (LaRem) veut faire une percée. La réforme du système de retraites est un sujet explosif en France, où les différentes tentatives de réforme ont donné lieu à d'importants mouvements sociaux et manifestations massives , notamment en 1995 et en 2003. REFORME DES INSTITUTIONS Promise pendant la campagne présidentielle, la réforme des institutions prévoit de retoucher la Constitution via la suppression de la Cour de justice de la République, l'inscription de la lutte contre le changement climatique et de la spécificité Corse dans la loi fondamentale ou encore une accélération des procédures. L'examen parlementaire de cette réforme, qui comprend également deux autres volets organique et ordinaire incluant des pommes de discorde avec la droite (baisse du nombre de parlementaires, introduction d’une dose de proportionnelle) a été interrompu en juillet par l'affaire Benalla et doit reprendre en janvier. GRAND PARIS Annoncés pour février 2018, les arbitrages d'Emmanuel Macron sur le Grand Paris et sa gouvernance se font attendre. Fin septembre, l'architecte et urbaniste Roland Castro, qui avait été chargé par le chef de l'Etat de réfléchir à un "nouveau modèle de métropole mondiale" à inventer, a remis son rapport . Depuis, le chantier semble en suspens. Début octobre dans les colonnes du Parisien, le préfet de la région Ile-de-France, Michel Cadot, chargé du dossier, disait ne pas avoir "connaissance, à ce stade, d'un calendrier de décision". (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)
France-Principales réformes repoussées depuis 18 mois
information fournie par Reuters 05/12/2018 à 13:13
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