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Biden pourrait agir rapidement en matière de politique climatique
information fournie par Reuters 07/11/2020 à 19:46

WASHINGTON, 7 novembre (Reuters) - Joe Biden a promis des mesures radicales pour rendre l'économie américaine neutre en carbone d'ici 2050 et ainsi mettre les États-Unis sur la voie d'une réduction de ses émissions à la hauteur de ce que les scientifiques jugent nécessaire pour éviter les pires impacts du changement climatique.

Le programme visant à inverser l'héritage de Donald Trump en matière de dérèglement climatique commencerait probablement par des premiers pas faciles, tels que le retour dans l'Accord de Paris, mais deviendrait plus complexe à mesure que son administration s'aventurerait davantage dans la régulation des émissions de gaz à effet de serre.

Voici quelques-unes des mesures que Joe Biden, déclaré samedi président élu des Etats-Unis par les principaux médias du pays, pourrait décider d'appliquer :

REJOINDRE L'ACCORD DE PARIS

Peu de temps après son intronisation le 20 janvier, Joe Biden rejoindra probablement l'Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique, que Donald Trump a quitté en le jugeant trop coûteux. Alors que Joe Biden a promis durant la campagne électorale d'engager les États-Unis vers l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050, ce retour dans l'accord de Paris le mettrait sous pression pour se fixer un objectif à plus court terme, d'ici 2030.

Joe Biden a déclaré qu'il voulait tenter de convaincre la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, de cesser de financer les centrales au charbon par le biais de son initiative "Belt and Road". Persuader les autres pays de réduire leurs émissions et de préserver leurs forêts mettra son administration à l'épreuve.

INVERSER LES DÉRÉGLEMENTATIONS DÉCIDÉES PAR TRUMP

Joe Biden utilisera probablement des décrets pour inverser les déréglementations décidées par Donald Trump, ce qui pourrait se traduire par l'établissement de normes de méthane sur les opérations pétrolières et gazières et par l'interdiction de forages dans l'Arctique.

Donald Trump a annulé environ 80 règles sur l'environnement, dont des dizaines liées aux normes sur les émissions ou le forage et l'exploitation minière, selon un relevé du programme de droit de l'environnement et de l'énergie de l'Université de Harvard.

La rapidité avec laquelle Joe Biden émettra des ordres exécutifs, et agira en conséquence, peut dépendre de la pression mise en oeuvre par les foreurs sur l'administration américaine et une grande partie de ce qui sera décidé par décret pourrait être annulée par une future administration républicaine.

EMPLOIS VERTS

Joe Biden a promis 2.000 milliards de dollars de dépenses au cours de son mandat de quatre ans et l'objectif d'atteindre une électricité 100% propre d'ici 2035.

L'ampleur de ce qu'il mettra en oeuvre dans ce plan pour créer des emplois verts dans les infrastructures, telles que la construction de bornes de recharge pour les véhicules électriques et les logements écoénergétiques, dépendra en grande partie du Congrès. Etant donné que les républicains garderont probablement le contrôle du Sénat, il est peu vraisemblable que le Congrès adopte rapidement un grand projet de loi sur le climat.

Pourtant, certains fonds pour construire l'économie verte pourraient être inclus dans une législation plus large, comme un plan post-coronavirus ou un projet de loi sur les infrastructures qui est l'une des grandes priorités de la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et a longtemps été un objectif des républicains.

Joe Biden pourrait aussi s'appuyer sur la Commission fédérale de régulation de l'énergie, un groupe indépendant du département de l'énergie, pour faire adopter une politique comprenant la décarbonation du réseau électrique d'ici 2035.

PÉTROLE ET GAZ

Donald Trump a tenté en vain de convaincre les électeurs que Joe Biden anéantirait l'industrie pétrolière et gazière. L'ancien vice-président de Barack Obama a pour sa part déclaré à des journalistes le 22 octobre que les combustibles fossiles seraient encore là pour longtemps, mais que son plan de suppression des subventions aux carburants permettrait de réduire la dépendance des États-Unis à leur égard.

Joe Biden ne soutient pas l'idée d'interdire la fracturation hydraulique, technique de forage permettant d'extraire les huiles et gaz de schiste, mais veut arrêter d'accorder de nouveaux permis pétroliers et gaziers sur les terres fédérales. Une telle interdiction aurait un effet limité car la fracturation est principalement utilisée sur des terres privées, et parce que cette décision pourrait être contesté devant les tribunaux.

La nomination d'Amy Coney Barrett à la Cour suprême a en outre porté la majorité conservatrice de l'instance à 6-3 et pourrait constituer un obstacle à la politique climatique de Joe Biden. La Cour pourrait restreindre l'extension de 2007 du "Clean Air Act" aux gaz à effet de serre qui ont ouvert la voie aux réglementations climatiques de l'ère Obama. Elle pourrait également statuer sur de nombreuses affaires d'oléoducs et de gazoducs.

Joe Biden s'est en outre engagé à arrêter le projet d'oléoduc Keystone XL, qui transporterait du brut des sables bitumineux du Canada, un projet qu'Obama a annulé mais que Trump a relancé.

Il n'est cependant pas certain qu'il soutienne les efforts des progressistes et des Amérindiens pour arrêter le pipeline "Dakota Access", empêtré dans des batailles juridiques.

(Timothy Gardner, version française Benjamin Mallet, édité par Jean Terzian)

4 commentaires

  • 09 novembre 11:44

    En pleine élection, certain préfère la discipline du golf, plutôt que le regard de ses citoyens... Trumpounet et sa clic d'héritiers aussi entamés que lui.... 600 avocats pour dire, "pouce ça ne compte pas"... le peuple n'a pas le droit de voter contre l'enfant gâté... pour rester poli.


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