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ECLAIRAGE-Une fusion Fiat-Renault pourrait se heurter à des défis politiques
information fournie par Reuters 27/05/2019 à 11:11

    * Fiat Chrysler et Renault confirment discuter d'une fusion
    * Les usines italiennes de Fiat pourraient constituer un
problème
    * Responsables politiques et syndicaux contre des fermetures

    par Giulio Piovaccari et Pamela Barbaglia
    TURIN, Italie/LONDRES, 27 mai (Reuters) - Fiat Chrysler
Automobiles (FCA)  FCHA.MI  et le groupe Renault  RENA.PA  ont
confirmé lundi discuter d'une fusion à parité qui pourrait
donner naissance au troisième constructeur automobile mondial
avec des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules, mais ce
rapprochement pourrait se heurter à des obstacles politiques. 
    Le projet d'alliance a été accueilli plutôt favorablement
lundi par le gouvernement français, qui détient 15% du capital
de Renault  . Claudio Borghi, un élu du parti au
pouvoir à Rome, a cependant prévenu lundi que l'Italie pourrait
demander une part dans le nouvel ensemble, tout en jugeant la
participation de l'Etat français dans le capital du groupe comme
une "anomalie". 
    Le rapprochement qui vise, selon les sources, à corriger les
faiblesses respectives des deux groupes, pourrait également se
heurter sur la question des usines de Fiat, notamment celle de
Mirafiori à Turin.
    Les responsables politiques italiens et l'opposition sont
contre toute fermeture de sites.  
    L'usine de Mirafiori illustre à elle seule l'une des raisons
pour lesquelles le groupe italo-américain n'est pas parvenu
jusqu'ici à fusionner avec un autre constructeur.
    
    L'USINE DE MIRAFIORI À 50% DE SES CAPACITÉS
    Comme la plupart des usines européennes de Fiat Chrysler,
Mirafiori fonctionne à moins de 50% de ses capacités. Depuis
janvier, les ouvriers de cette usine travaillent en moyenne
seulement sept jours par mois, ont déclaré à Reuters des
représentants syndicaux, en raison notamment de la baisse des
ventes de la Maserati Levante.
    Cet SUV de luxe, seul modèle construit à Mirafiori, était
pourtant censé relancer la production de l'usine en remettant au
travail des milliers d'ouvriers qui avaient été contraints au
chômage technique pendant des années.
    Trois ans après son lancement, ces ouvriers continuent de
déchanter. 
    "Tous les trois ou quatre ans, nous espérons qu'un nouveau
modèle nous aidera à tourner la page (...) mais après un rebond,
nous sommes de nouveau contraints au chômage ou à des contrats
de solidarité et notre salaire diminue d'un tiers", a déclaré
Giovanna Treccalli, 54 ans, un ouvrier sur une chaîne de montage
ayant rejoint Fiat en 1987.
    Fiat Chrysler possède des activités très rentables aux
Etats-Unis, avec ses pick-ups RAM et sa marque Jeep, mais le
groupe perd de l'argent en Europe où il peine à suivre le rythme
de durcissement des normes d'émissions de CO2.
    Par contraste, Renault a été pionnier dans le véhicule
électrique, possède une gamme de moteurs relativement économes
et est très implanté dans les marchés émergents, mais totalement
absent des Etats-Unis.
    Comme ses concurrents, Fiat Chrysler est engagé dans une
course à l'électrification. Les normes d'émission plus strictes
et les investissements considérables requis par les voitures
autonomes et connectées font qu'il est de plus en plus difficile
pour un groupe automobile de faire cavalier seul.
    Le projet présenté par FCA prévoit la fusion des deux
groupes au sein d'une holding qui serait enregistrée aux
Pays-Bas. Il est discuté ce lundi matin par le conseil
d'administration de Renault.  
    Fiat Chrysler a été contacté par le passé par au moins un
groupe européen, le groupe PSA  PEUP.PA , mais les discussions
n'ont pas abouti, selon deux sources bancaires.
    Les analystes d'UBS estiment qu'une fusion avec un
concurrent européen et la suppression des produits et des usines
en doublon pourraient générer - dans le cas de PSA - des
économies annuelles de trois à 6,6 milliards d'euros.
    FCA de son côté a estimé lundi qu'un rapprochement avec
Renault permettrait quelque cinq milliards d'euros de
d'économies annuelles, qui viendraient s'ajouter aux synergies
actuelles de l'alliance Renault-Nissan  7201.T -Mitsubishi
 7211.T .
    
    CONTRE LES SUPPRESSIONS D'EMPLOIS
    Pour parvenir à ces économies, des licenciements et des
fermetures d'usines seront sans doute nécessaires afin de doper
notamment la marge d'exploitation en Europe.
    Marco Bentivogli, responsable du syndicat CISL, s'est dit en
principe favorable à une alliance stratégique visant à renforcer
Fiat Chrysler, mais il a dans le même temps invité le
constructeur automobile à ne pas fermer d'usines ou supprimer
des emplois.
    Le président de Fiat, John Elkann, petit-fils de Gianni
Agnelli, l'homme qui a transformé le constructeur en une
entreprise mondiale, a déclaré que sa famille était prête à
accepter une participation plus réduite dans une entité plus
grande si cela renforçait la société.
    Mais il a ajouté ne pas souhaiter la fermeture des usines
italiennes et s'est montré réticent à se lancer dans un conflit
avec Rome, selon trois sources proches du dirigeant.
    Fiat a racheté le propriétaire de la marque Jeep durant la
crise financière de 2008-2009 lorsque le constructeur américain
était en dépôt de bilan. 
    Depuis le centre de gravité du groupe, actuel septième
constructeur automobile mondial, penche nettement vers les
Etats-Unis, où ses activités sur le continent nord-américain ont
généré 85% de ses bénéfices l'an dernier. 
    
    GARANTIES SUR L'EMPLOI
    L'Italie, en revanche, représente un important défi pour le
groupe et son nouvel administrateur délégué, Mike Manley, qui a
succédé à Sergio Marchionne, décédé en 2018.  
    Morgan Stanley évalue Jeep à 16,6 euros par action et les
pick-ups RAM à 6,6 euros par action, sur un objectif de cours
pour l'ensemble du groupe à 21 euros par action. Sur cette base,
la marque Fiat a une valeur nulle et celle d'Alfa Romeo est
négative.  
    Mike Manley s'est engagé à réaliser une marge d'exploitation
de 3% en Europe d'ici le quatrième trimestre 2019 en mettant fin
à des pratiques de vente au détail coûteuses et grâce à "une
série d'actions de restructuration".
    Mais Maserati et Alfa Romeo, deux des principaux piliers du
plan de relance en Europe de Fiat Chrysler, n'ont pas répondu
aux attentes du groupe.
    Les 3.500 salariés de l'usine Mirafiori fondent leur espoir
de redressement de l'activité en Europe sur l'arrivée d'une
version électrique de la Fiat500 et d'une version hybride de la
Levante l'an prochain.  
    Ils espèrent également qu'un éventuel accord de fusion
comportera des garanties au niveau de l'emploi, a déclaré
Giuseppe Pecorino, 56 ans, qui travaille pour Fiat depuis 31
ans.

 (Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van
Overstraeten)
 

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