(Actualisé tout du long)
par John Irish, Parisa Hafezi et Robin Emmott
PARIS/DUBAI/VIENNE, 2 avril (Reuters) - L'Iran et les Etats-Unis ont annoncé vendredi qu'ils participeraient à des discussions indirectes à partir de mardi à Vienne dans le cadre des efforts de relance de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
La Chine, la Russie, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne - toutes signataires de cet accord appelé Plan d'action global commun - ont discuté vendredi par visioconférence avec l'Iran d'un possible retour des Etats-Unis dans cet accord et une nouvelle séance de négociations est prévue mardi à Vienne.
Le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a déclaré vendredi dans un communiqué que les Etats-Unis avaient accepté de discuter avec les Européens, les Russes et les Chinois.
Un responsable européen avait auparavant dit à Reuters qu'une délégation américaine serait présente mardi à Vienne et devrait être disponible pour des négociations indirectes avec Téhéran.
"A ce stade, nous ne prévoyons pas des discussions directes entre les Etats-Unis et l'Iran dans le cadre de ce processus, même si les Etats-Unis restent ouverts à une telle éventualité", a déclaré Ned Price.
Téhéran a de son côté fermement rejeté la perspective de discussions directes avec les Etats-Unis.
"Américains et Iraniens seront dans la même ville, mais pas dans la même pièce", a résumé une source diplomatique européenne.
"Il s'agit encore du tout début et nous n'attendons pas d'avancée majeure dans l'immédiat puisque des discussions difficiles nous attendent. Mais nous pensons qu'il s'agit d'un premier pas important", a observé Ned Price dans un communiqué.
Selon lui, les nouvelles négociations s'organiseront autour de groupes de travail que l'Union européenne va mettre en place avec les différentes parties toujours engagées dans l'accord et l'Iran.
"APPROCHE EN PARALLÈLE"
Les principaux aspects discutés seront les progrès que Téhéran et Washington doivent faire pour revenir dans le cadre de l'accord de 2015 - allègement des sanctions côté américain, retour au respect des seuils imposés pour le programme nucléaire côte iranien - est-il précisé dans le communiqué.
"Nous négocions une liste d'obligations nucléaires et une liste de levée de sanctions. Elles devraient fusionner à un moment donné. En fin de compte, nous adoptons une approche en parallèle. Je pense que nous pouvons y parvenir en moins de deux mois", a expliqué un responsable européen à l'issue des discussions de vendredi.
Une élection présidentielle est prévue en Iran en juin prochain.
"Si nous n'y arrivons pas en deux mois (...) ça sera vraiment une mauvaise nouvelle", a estimé ce responsable européen.
L'ancien président Donald Trump a soustrait les Etats-Unis de cet accord en 2018 et rétabli des sanctions américaines contre l'Iran mais son successeur Joe Biden, entré en fonction en janvier, cherche à renouer les échanges avec Téhéran afin que les deux camps se soumettent à nouveau aux règles qu'il avait définies.
Dans le sillage du retrait américain, l'Iran a commencé en 2019 à s'affranchir par étapes des engagements pris dans le cadre de l'accord, qui entoure ses activités nucléaires.
Le délégué russe auprès de l'AIEA a déclaré que les échanges de vendredi avaient été plutôt constructifs.
"Il semble que nous soyons sur la bonne voie mais le chemin ne sera pas facile et demande des efforts intenses. Les parties prenantes semblent prêtes pour ça", a souligné Mikhaïl Oulianov sur Twitter.
Déjà confinée pour lutter contre la troisième vague de l'épidémie de COVID-19, la capitale autrichienne, où est basée l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), sera la semaine prochaine soumise à des restrictions renforcées en raison de la pause de Pâques.
(Avec Francois Murphy à Vienne ; version française Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault et Bertrand Boucey)
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