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Didier Laurens (Advicenne) : «Notre objectif reste inchangé avec un EBITDA positif au T4 de cette année grâce à Sibnayal»
information fournie par Boursorama 06/03/2024 à 09:45

Didier Laurens, directeur général d'Advicenne. (source : Advicenne)

Didier Laurens, directeur général d'Advicenne. (source : Advicenne)

Alors que le titre de la société est très attaqué depuis le début de l'année, Didier Laurens, le directeur général d'Advicenne revient sur la feuille de route de la biotech et maintient le cap de la rentabilité à venir.

Boursorama : Vous avez publié votre chiffre d'affaires 2023 fin janvier. Depuis, le titre a dégringolé de plus de 50%. Comment expliquez-vous cette chute ?
Didier Laurens : Tout d'abord je tiens à rappeler que la progression de 40% des ventes de Sibnayal en 2023 était parfaitement en ligne avec nos attentes et celles des analystes qui nous suivent. En volume, ces ventes ont même progressé de 84%, ce n'est pas rien. Reste que la traduction de cette envolée sur notre chiffre d'affaires est décalée du fait de la structure de nos accords commerciaux, mais nous touchons en plus des royalties qui n'apparaissent pas dans les chiffres publiés. Une fois que j'ai rappelé cela, je pense que certains de nos actionnaires individuels ont peut-être été déçus par ces chiffres et ils souhaiteraient que cela aille plus vite, notamment d'un semestre à l'autre. Mais je tiens à leur dire que la tendance a été et reste très dynamique pour Sibnayal. Nous avons enregistré depuis le troisième trimestre 2023 plusieurs mois consécutifs à des niveaux record de ventes. Cette tendance est claire et s'est confirmée depuis le début de cette année. La structuration de nos forces de ventes en France remonte seulement à l'été dernier, et elle commence à porter ses fruits. Et cela est vrai aussi sur d'autres territoires couverts par nos partenaires Avanzanite et ExCeed. En clair, je comprends l'impatience de nos actionnaires mais je dois aussi être réaliste : un traitement de spécialités ne pénètre pas son marché du jour au lendemain même si nous avons le soutien des néphrologues et des associations de patients.

Boursorama : Vous avez aussi souligné un contexte réglementaire complexe dans les autres pays où Sibnayal est disponible. Cela a certainement joué sur la désaffection du titre...
Didier Laurens : Oui le contexte est difficile pour obtenir un prix et un remboursement. Mais nous le savons maintenant depuis plus de deux ans. C'est vrai en France mais pas seulement. Nos différents partenaires commerciaux font face à la même situation. Je tiens à rappeler que cette complexité n'est pas spécifique à Advicenne ni à notre produit Sibnayal. Nous voyons de plus en plus de produits qui ne sont pas mis à disposition des malades en France ou ailleurs en Europe faute de prix satisfaisant, c'est une réalité de notre industrie. Cependant, tout n'est pas sombre. Les équipes d'Avanzanite, d'ExCeed et de Taïba notamment font un super travail pour trouver des solutions pour déverrouiller leurs marchés respectifs. Je suis très confiant dans l'obtention, très prochainement, de prix à de bons niveaux dans plusieurs pays, tandis qu'en France, notre premier marché en termes de ventes, la situation demeure compliquée.

Boursorama : Votre stratégie pour attaquer le marché US est un autre signe d'inquiétude. Où en êtes-vous d'une part dans vos discussions en vue de la signature d'un partenaire commercial dans l'ATRd (l'acidose tubulaire rénale distale) ? Et avez-vous avancé dans votre plan stratégique de développement dans l'autre pathologie visée, la cystinurie, d'autre part ?
Didier Laurens : Les deux sont parfaitement liés. Dans la perspective d'un partenariat commercial, il est important d'avoir un actif le mieux défini et valorisable possible. L'obtention du statut de médicament orphelin dans l'ATRd est une première pierre. Ensuite, il faut avancer de concert avec la FDA. C'est ce que nous faisons depuis plusieurs mois pour revisiter le plan de développement aux USA. La FDA a revu l'ensemble des données de long terme (72 mois), ainsi que les données d'utilisation en vie réelle. ADV7103 présente un profil de sécurité favorable ce qui permet de s'affranchir d'une étude clinique de suivi à long terme. En conséquence, le coût du plan de développement d'ADV7103 outre-Atlantique serait divisé par deux. Mais ce n'est pas tout. Nous avons aussi répondu partiellement sur l'efficacité du produit. Lors d'une séance d'échanges, la FDA nous a posé quelques questions complémentaires sur des données patients, et la durabilité de l'effet, auxquelles nous sommes en train de répondre. Notre objectif est de convaincre la FDA d'un dépôt direct d'une demande d'AMM dans l'ATRd. Mais si nous ne l'obtenons pas, nous pouvons d'ores et déjà assurer que le plan de développement va être significativement réduit en coût et en durée. C'est ce travail de l'ombre qui nous permet de répondre aux acteurs industriels clairement identifiés avec lesquels nous sommes en contact, et de pouvoir valoriser au mieux notre actif. En ce qui concerne la cystinurie, là encore nous avons largement progressé : le dossier de statut d'ODD (orphan drug designation) est en cours de revue par la FDA incluant des données cliniques dans cette indication. Mais si le plan de développement dans cette indication n'est pas encore clairement défini, c'est parce que nous souhaitons associer notre futur partenaire dans le plan de développement clinique et en partager les coûts. Quand je dis que tout est lié, il faut aussi comprendre que notre futur partenaire commercial sur le marché américain aura indéniablement vocation à couvrir et l'ATRd et la cystinurie avec ADV7103. Combinées, ces deux pathologies totalisent plus de 50.000 patients outre-Atlantique.

Boursorama : D'ici-là que pouvons-nous attendre sur les prochains mois ?
Didier Laurens :
Sur le plan commercial et réglementaire tout d'abord, de bonnes nouvelles sur le prix et le remboursement comme je l'ai dit plus haut. Sur le plan financier, nos résultats annuels 2023, que nous publierons à la fin mars, viendront confirmer la très forte diminution de nos pertes. C'est l'effet certes de notre bonne gestion mais c'est avant tout dû à la progression des ventes de Sibnayal. Je confirme grâce à ces dernières, notre objectif d'un EBITDA positif au T4 de cette année. En parallèle, nous poursuivons nos discussions avec notre partenaire suisse Primex qui nous permettraient de recevoir des milestones avant l'échéance, initialement fixée à 2025. Ces discussions sont particulièrement intenses.

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