(RPT coquille §1)
Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France et Lufthansa, ont annoncé lundi leur décision de contourner l'espace aérien du Pakistan dans un climat de tensions exacerbé entre Islamabad et New Delhi depuis un attentat meurtrier au Cachemire indien.
Les autorités indiennes accusent le Pakistan d'être derrière l'attaque contre des touristes qui a fait 26 morts dans la région de Pahalgam le 22 avril et ont pris une série de sanctions contre leur voisin issu de la partition de 1947.
Les compagnies aériennes du groupe Lufthansa "évitent l’espace aérien pakistanais jusqu’à nouvel ordre", a fait savoir l'entreprise allemande dans un communiqué, précisant que cette décision allongerait les durées de vol sur certaines liaisons vers l’Asie. Lufthansa dit suivre de près l’évolution de la situation.
Air France a également déclaré dans un communiqué que "la compagnie avait décidé de suspendre le survol du Pakistan jusqu'à nouvel ordre", invoquant "l'évolution récente des tensions" entre l'Inde et le Pakistan.
Le groupe a ajouté qu'il modifiait ses horaires et plans de vol vers des destinations comme Delhi, Bangkok et Hô Chi Minh-Ville et que les durées des vols seraient affectées.
La compagnie aérienne Swiss, qui appartient au groupe Lufthansa, a déclaré qu'elle proposerait gratuitement des vols de remplacement aux passagers qui auraient raté leur correspondance.
Les compagnies aériennes ont également réagi à l'évolution de la situation au Proche-Orient, les transporteurs européens et américains ayant annulé plusieurs vols après qu'un missile tiré par les rebelles houthis du Yémen a atterri dimanche à proximité de l'aéroport israélien Ben Gourion.
Des données de suivi ont également révélé que certains appareils de British Airways, Swiss International Air Lines et Emirates contournent l’espace aérien pakistanais en bifurquant vers le nord, en direction de Delhi, après avoir survolé la mer d’Arabie.
Le vol LH760 de Lufthansa dimanche entre Francfort et New Delhi a duré presque une heure de plus que d'habitude après avoir opté pour un trajet plus long, selon les données du site de suivi Flightradar24.
British Airways et Emirates n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
Outre l'allongement des distances et l'augmentation des coûts du carburant pour les compagnies aériennes, le Pakistan pourrait voir diminuer ses recettes provenant des redevances de survol, qui peuvent atteindre des centaines de dollars par vol en fonction du poids de l'avion et de la distance parcourue.
"Cela pourrait avoir un impact significatif sur certaines compagnies aériennes étrangères qui dépendent fortement de l'espace aérien pakistanais, ainsi que sur le Pakistan, compte tenu de la perte des revenus générés par les survols", a commenté Brendan Sobie, analyste indépendant spécialisé dans l'aviation.
Les réserves du Pakistan auprès de sa banque centrale s'élèvent à 10,2 milliards de dollars (8,98 milliards d'euros), soit à peine de quoi couvrir deux mois d'importations.
Reuters n’a pu joindre dans l’immédiat l’autorité de l’aviation civile pakistanaise pour un commentaire.
(Rédigé par Abhijith Ganapavaram, avec Ariba Shahid, version française Noémie Naudin, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)
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