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David Horn Solomon : «Pharnext doit maintenant délivrer, c’est à cette condition que la confiance des investisseurs reviendra»
information fournie par Boursorama 28/04/2020 à 08:20

David Horn Solomon a récemment été nommé directeur général de Pharnext. (Crédits photo : DR)

David Horn Solomon a récemment été nommé directeur général de Pharnext. (Crédits photo : DR)

David Horn Solomon a récemment été nommé directeur général de Pharnext alors que Daniel Cohen prend la présidence du conseil scientifique de la société. Perspectives de la société, nouvel essai de phase 3 avec PXT3003 ou encore partenariat avec Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, le nouveau dirigeant de Pharnext a répondu sans détour aux questions de Boursorama.

Boursorama : Vous avez une formation scientifique, vous avez également dirigé de nombreuses biotechs (Zealand Pharma, Silence Therapeutics, et Akari Therapeutics) et vous avez été directeur associé de Sund Capital, un fonds d'investissement nordique spécialisé dans les soins de santé. Qu'est ce qui vous a séduit dans Pharnext ?

David Horn Solomon : Je suis très enthousiaste à l'idée d'intégrer Pharnext car l'approche scientifique de la société est très intéressante. L'idée qu'une maladie est causée par plusieurs problèmes suggère que la combinaison de médicaments telle qu'elle est envisagée par Pharnext est une excellente approche.  PXT3003 a obtenu des résultats solides mais certains points de l'étude clinique étaient perfectibles. Désormais la priorité pour moi est de remettre PXT3003 sur les rails, de refaire un essai de phase 3 et de faire approuver ce produit. D'un point de vue scientifique, l'approche de Pharnext est très bonne mais pas encore suffisamment bien comprise. D'un point de vue d'investisseur, je vois que l'action est sous-valorisée. Et d'un point de vue d'entrepreneur et de directeur général, je vois que nous devons nous concentrer sur l'exécution, être très disciplinés dans la réalisation de ce nouvel essai. Je dis souvent qu'une vision sans exécution n'est qu'une hallucination : nous devons désormais délivrer, c'est à cette condition que la confiance des investisseurs reviendra et que le prix de l'action remontera.

Boursorama : Qu'est-ce qui, selon vous, a décidé ce changement au niveau de la direction de Pharnext ?

David Horn Solomon : C'est plus au board de répondre à cette question mais la situation n'a rien d'extraordinaire. Souvent dans les biotechs, les fondateurs qui sont souvent des scientifiques, passent le relais à des directeurs généraux expérimentés. C'est arrivé chez Genentech, Amgen, Biogen et c'est le cas de Pharnext aujourd'hui. Daniel Cohen l'avait fait savoir. Il souhaitait se dégager de l'opérationnel pour se concentrer sur la science. C'est une personne extrêmement intelligente, l'ADN de Pharnext est conservé. Il faut maintenant en faire un succès opérationnel pour les investisseurs.

Boursorama :  L'actualité, ce sont les résultats 2019 avec une perte un peu creusée 23,3 millions d'euros, une trésorerie passée de 22,8 millions à 16,2. Qu'est-ce que vous inspire la situation financière de Pharnext au moment où vous prenez les commandes opérationnelles de la société ?

David Horn Solomon : Vous savez bien que pour une biotech, les résultats financiers ne sont pas l'élément le plus pertinent. L'important c'est plutôt de savoir qui est prêt à mettre de l'argent pour développer les différents produits. Si nous avons l'argent nécessaire avec la bonne équipe et le bon projet, je suis convaincu des chances de réussite et c'est le cas avec Pharnext. Nous avons des gens très talentueux, un produit en Phase 3 dans une maladie orpheline. Avec le temps, quand nous démontrerons la qualité de notre exécution opérationnelle, nous pourrons lever aisément de l'argent aux Etats-Unis mais aussi en Europe.

Boursorama : Justement, puisque vous en parlez, quel pourrait être le calendrier d'une nouvelle levée de fonds ?

David Horn Solomon : Laissez-moi un peu de temps, je viens tout juste d'arriver. Je ne suis directeur général que depuis quatre jours. Je sais bien sûr que nous devrons lever de l'argent. Mais avant de vous dire combien et quand, je dois déjà bien comprendre les contours de l'essai de phase 3 à mener pour PXT3003. Le temps venu, nous communiquerons sur le sujet.

Boursorama : Vous dites avoir été séduit par Pharnext mais le fait de devoir refaire une étude de Phase 3, chose plutôt inhabituelle, ne vous a pas inquiété ?

David Horn Solomon : Non et c'est pour ça que j'ai pris le job ! Avec ma connaissance médicale, j'ai vu qu'il n'y avait pas de défaut majeur dans l'étude. J'ai vu que l'une des doses avait un problème, avec la formation de cristaux. C'est quelque chose de facilement corrigeable. Cela revient à faire une étude très similaire avec la bonne dose et cette fois nous présenterons des résultats indiscutables. C'est encore un peu tôt pour vous dire la date exacte de début de cette nouvelle étude et, par conséquent, sa date de fin mais nous reviendrons vers le marché en temps voulu. Vous savez, je préfère promettre moins mais délivrer plus

Boursorama : L'actualité c'est aussi le partenariat annoncé avec l'Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection et donc le professeur Dider Raoult dans le cadre de la recherche d'un traitement contre le Covid-19. Qu'est ce qui a dicté ce choix ?

David Horn Solomon : Daniel Cohen a suggéré que nous travaillions avec l'IHU Méditerranée infection, non pas parce que le professeur Didier Raoult propose un traitement avec de l'hydroxichloroquine mais parce qu'il peut faire les tests in vitro dans son laboratoire. Nous ne sommes pas là pour faire de la politique ou même pour faire de l'argent mais parce que nous pensons que la mission d'une biotech est d'aider les gens et si l'intelligence de Daniel Cohen et la plateforme technologique que la société a développée peuvent servir à trouver un traitement, ce sera une récompense suffisante pour nous.

Boursorama : On le sait il y avait 97 médicaments dans la liste dévoilée par Pharnext. Quelles vont être les combinaisons testées en premier ? Quel pourrait être le calendrier de ces essais ?

David Horn Solomon : C'est encore trop tôt pour vous dire quelles combinaisons vont être testées en priorité et quel va être le calendrier de ces essais précliniques. Tout cela dépend aussi du planning de l'équipe du professeur Raoult.

Boursorama : Vous parlez de travaux avant-gardistes de l'institut, la communauté scientifique est, elle, beaucoup plus divisée notamment sur la qualité des essais menés par le professeur Raoult... Vous-même, vous savez les protocoles extrêmement stricts qui entourent les essais. Comment vont se dérouler ses études précliniques ?

David Horn Solomon : Je n'ai pas envie d'ajouter aux polémiques ambiantes mais vous savez parfois, dans certaines circonstances, vous pouvez être amené à faire des études cliniques un peu bancales mais qui vous donnent des informations utiles, prenez l'exemple célèbre de Louis Pasteur. Je ne compare pas forcément Didier Raoult à Louis Pasteur mais il faut parfois mettre les choses en perspective. Dans le laboratoire de Didier Raoult, il y a de très bons scientifiques, peut-être pas des professionnels des essais cliniques, mais de gens capables de manipuler des cellules et c'est tout à fait suffisant pour ce que nous cherchons à démontrer.

Propos recueillis par Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

Laurent Grassin
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Boursorama

Directeur médias

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4 commentaires

  • 10 novembre 17:53

    depuis... il nous a bien fait nous délivrer a nous mêmes les pp!


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