(AOF) - En présence du président français Emmanuel Macron et de son homologue serbe, Aleksandar Vučić, le président-directeur général de Dassault Aviation , Éric Trappier, a signé à Belgrade, avec le ministre serbe de la Défense, Bratislav Gašić, un contrat portant sur l’acquisition de 12 Rafale pour équiper la force aérienne et la défense aérienne des forces armées serbes. "Ce contrat reflète l’importance de la relation bilatérale entre la France et la Serbie, et témoigne de la volonté des deux présidents de réussir ce partenariat", explique Dassault Aviation.
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Points clés
- Groupe aéronautique centenaire avec plus de 2100 avions civils et 1000 avions militaires en service, livrés depuis 100 ans dans 90 pays ;
- Activité de 4,8 Mds€ réalisée à 68 % à l'export, couvrant l’amont (conception et développement) et l’aval (vente et support), des avions de combat Rafale aux jets business haut de gamme Falcon et aux drones militaires ;
- Modèle d’affaires « Architecte du futur » de dualité civil/défense, notoire pour la répartition du bénéfice en 3 parts égales –participation aux salariés, dividendes aux actionnaires et impôts à l’Etat ;
- Capital détenu à 65,81% (près de 80 % des droits de vote) par la famille Dassault et à 10,48 % par Airbus, Eric Trappier étant président-directeur général du conseil de 9 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- transformation opérationnelle « Piloter notre avenir » facilitée par la coopération avec D Dassault Systemes pour les plateformes collaboratives et le big data,
- focus sur la résolution des problèmes logistiques et de manque de capacitaire en aérostructure affectant la qualité et le respect des délais chez les sous- traitants,
- extension du réseau des centres de maintenance,
- intégration des é 000 recrutés en 2023,
- autofinancement de la R&D à 10,1 % des revenus, focalisée sur les Falcon 6X et 10 X, sur le standard F4 du Rafale et le SCAF, avec une démarche InnoLab axée sur les plateformes d’intégration des ruptures technologiques (intelligence artificielle embarquée», prise de décision via data et hydrogène) ;
;- Stratégie environnementale visant la neutralité carbone totale en 2050 :
- SAF (carburants alternatifs durables) : certification de tous les Falcon pour un mélange SAF/kérosène de 50 % (le futur Falcon 10X opérant à 100 % avec des mélanges SAF),
- amélioration de l’aérodynamique (optimisation de la masse et de la performance),
- stockage des émissions de CO2 et renouvellement forestier ;
- Carnet de commandes historique de 38,5 Mds€ malgré le recul des prises de commandes -211 Rafale et 84 Falcon ;
- Visibilité accrue par la Loi de Programmation Militaire 2024-30 : poursuite des livraisons de la 4 ème tranche Rafale, entrée en vigueur des 42 avions de la 5 ème tranche dont 20 livrables entre 2027 et 2030, livraison du standard F4 du Rafale en 2027, négociation puis lancement du standard F5, a priori accompagné d’un drone de combat.
- Bilan sain :262 M€ de dette nette, 5,7Mds€ de fonds propres et 8,79 Mds€ de trésorerie disponible.
Défis
- Sensibilité boursière aux prises de commandes -après la Grèce en mai, rumeurs sur la Colombie ;
- Attente pour la fin 2024 des 1 ers fruits du plan de pilotage centralisé de soutien aux sous-traitants et du développement du « Make in India » ;
- Retard dans les projets Eurodrone et avions du futur (NGF) provoqué par les tensions persistantes entre les pouvoirs politiques allemand, italien, français et espagnol ;
- Attente d’un contrat pour les 1 ères études du standard F5 et de commandes pour Falcon 6X, après une 1 ère livraison en février ;
- Objectif 2024 d’un chiffre d’affaires autour de 6 Mds€.
- Dividende 2023 de 3,37 €.
La fin d'un duopole ?
Depuis plusieurs décennies l'américain Boeing et l'européen Airbus se partagent 99% du marché mondial des avions de ligne de plus de 110 sièges. Ce marché pèse plus de 100 milliards de dollars par an. Néanmoins ce duopole paraît fragilisé en 2022 pour plusieurs raisons. D'abord, pour la première fois, deux avions monocouloirs moyen-courriers, le C919 du chinois Comac et le MC-21 du russe Irkut, s'apprêtent à entrer en service. A cela s'ajoute la crise du Boeing 737 MAX. Avec l'arrêt des livraisons de cet avion entre 2019 et 2021, l'équilibre de production a été rompu. En 2021 Boeing a affiché 340 livraisons, Airbus restant largement en tête, avec 611.
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